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dexclusion : toute pathologie ou tout traitement pouvant influencer le remodelage osseux. Toutes les patientes ont répondu à un question- naire sur les facteurs de risque de lostéoporose et ont eu une mesure densitométrique à lextrémité supérieure du fémur (trochanter, col fémoral, Ward, fémoral total) et au rachis lombaire. Les mesures des performances physiques ont comporté 3 tests chronométrés : le test du lever, marcher 3 m, demi-tour et retour en position assise « TGUGT » ; se lever et sasseoir sur une chaise cinq fois de suite « 5 TSTS » et marcher rapidement une distance de 2,4 m « FWST ». Les patientes ont été divisées en deux groupes selon la moyenne des tests. Résultats. Les scores des 3 tests avaient tous une corrélation significative avec la DMO de tous les sites mesurés (r = -0,27 à r = -0,13). La corrélation partielle restait significative (r = -0,12 à r = -0,25) après ajustement sur le BMI, lâge de la ménarche, la ration calcique et le total de lactivité physique hebdomadaire. Dans le sous-groupe de patientes ménopausées (n = 360) ; 11,9 % avaient des antécédents de fractures. Les scores des tests « TGUGT » et « FWST » étaient significativement plus élevés chez les patientes fracturées vs patientes non fracturées (11,35 ± 4,82 vs 14,49 ± 8,17 ; p <0,001 et 3,85 ± 2,02 vs 5,4 ± 2,6 ; p <0,001 respectivement), alors que le test « 5 TSTS » était proche de la signification (13,28 ± 5,10 vs 14,79 ± 6,4 ; p = 0,079) . Après ajustement sur lâge, le BMI et la DMO fémorale totale par régression logistique, un score de « 5TSTS » > 13 s et un score de « FWST » > 3,7 s multipliaient res- pectivement le risque de fracture périphérique par 2,2 et 2,8 (OR = 2,2, IC 95 % : 1,003-5,187 ; p = 0,049 et OR = 2,8, IC 95 % : 1,192-6,759 ; p = 0,018). Conclusion. Au terme de cette étude, nous avons mis en évi- dence lassociation entre la diminution des performancesphysiques, lostéoporose et le risque de fracture périphérique. Ces résultats sug- gèrent que ces tests peuvent être utilisés pour prédire le risque dostéoporose et le risque de fracture périphérique. Toutefois il est nécessaire doptimiser ces résultats par des études complémentaires. Ma.14 Etude des causes dostéoporose chez les patients infectés par le VIH vus en consultation de rhumatologie (étude Tissos : cohorte ANRS C03 Aquitaine) N. Mehsen a , C. Cazanave b , V. Lavignolle-Aurillac c , S. Lawson-Ayayi c , H. Dutronc b , D. Neau b , P. Mercié d , J.-L. Pellegrin e , JM Ragnaud b , J. Dehais a , T. Schaeverbeke a , M. Dupon b a Service de Rhumatologie, CHU Pellegrin, Bordeaux, France b Service des Maladies Infectieuses, CHU Pellegrin, Bordeaux, France c Inserm U593, CHU Pellegrin, Bordeaux, France d Service des Maladies Infectieuses, Groupe Hospitalier Saint-André, Bordeaux, France e Service des Maladies Infectieuses, Groupe Hospitalier Sud, Pessac, France Introduction. Des ostéoporoses précoces et des fractures patho- logiques ont été rapportées chez les patients VIH +. Le but de notre travail est détudier les étiologies de cette ostéopathie fragilisante chez les patients VIH +. Patients et Méthodes. Une étude transversale systématique a permis de mesurer la densité minérale osseuse par ostéodensitométrie chez 492 patients VIH de la cohorte Aquitaine. Les patients ostéoporotiques ont bénéficié dune consultation en rhumatologie afin dexplorer les causes possibles. Résultats. Une ostéoporose densitométrique a été diagnostiquée chez 25,4 % des patients VIH (n = 125). La déminéralisation osseuse prédominait sur le col fémoral dans 76 % des cas. Lanalyse porte sur les 76 premiers patients vus en consultation de rhumatologie. La moyenne dâge était de 45,5 ans (intervalle interquartile [IQ] = 41-55,5), 84,2 % étaient des hommes. La durée moyenne de linfection VIH était 14,5 ans ([IQ : ] = 8,5-19,5) et 25 % étaient au stade sida. La prévalence des fractures pathologiques était de 14,5 %. Les facteurs de risque classiques dostéoporose retrouvés dans cette population sont un indice de masse corporelle inférieur à 19 kg/m 2 chez 28,9 % des patients, un tabagisme supérieur à 15 années-tabac dans 46,1 % et une consommation dalcool de plus de 30 gr/jour dans 14,5 % des cas. 29 % des patients navaient aucune activité physique, 80,6 % avaient une consommation de calcium infé- rieure à 1 gr/jour. Parmi les facteurs spécifiques de la pathologie VIH : 63,2 % des patients présentaient une lipodystrophie, 34,2 % avaient une co- infection par les virus des hépatites C ou B. La 25 hydroxyvitamine D était inférieure à 10 ng/ml dans 61,8 % des cas. Le diagnostic de diabète phosphoré (défini par une phosphaturie > 30 mmol/24 h, un TRP < 80 % et une clairance du phosphore > 20 ml/mn) a été posé chez 35,5 % des patients. Conclusion. Lostéopathie fragilisante associée à linfection par le VIH semble dorigine multifactorielle, cumulant des facteurs clas- siques de perte osseuse à des facteurs peut-être plus spécifiques : un diabète phosphoré et une carence en vitamine D. Ma.15 Le syndrome de Mc Cance S. Sbihi, K. Benbouazza, N. Hajjaj-Hassouni Service de Rhumatologie, Hopital El Ayachi, CHU de Rabat - Salé, Maroc Introduction. Les rachitismes vitamino-résistants (RVR) moins fréquents que les carentiels, présentent diverses anomalies biochimi- ques. Le syndrome de Mc Cance, ou rachitisme pseudo-carentiel tar- dif, en est une forme rare. Observation. Un garçon de 17 ans a fait apparaître un tableau de RVR à lâge de 12 ans. Les radiographies du squelette montrent un défaut de minéralisa- tion et un élargissement métaphyso-épiphysaire. La biologie confirme les anomalies de lhoméostasie phospho-calcique : Hypophosphorémie constante avec calcémie et créatininémie dans les limites de la normale. Les phophaturies des 24 heures restent nor- males. Le taux de réabsorption de phosphore (TRP) est à 81 % pour une normale au-delà de 85 %. Les calciuries des 24 heures sont nor- males ou basses. Le taux de 25 (OH) vitamine D 3 est normal. Le taux de PTH est normal. Pas daminoacidurie, pas de glycosurie. Les échographies abdominale et pelvienne, la radiographie pulmo- naire ne montrent rien danormal. Lensemble du tableau clinique, biologique et radiologique évoque un diabète phosphoré dallure idiopathique. Dans cette observation aucun cas pathologique nest relaté dans la fratrie. Discussion. Les phosphaturies sont normales malgré les phos- phatémies basses, ce qui pourrait faire envisager une hyper phospha- turie sachant que le TRP est dans les limites inférieures de la normale. La 25 (OH) vitamine D 3 est normale alors quelle devrait être éle- vée du fait de lhypophosphatémie, faisant supposer une réserve vita- minique faible avant le traitement. Les signes cliniques ont été discrètement améliorés par la prescrip- tion de phosphore et de calcitriol. En présence de signes radiologiques non spécifiques de rachitisme, confrontés à lhistoire clinique, aux examens de laboratoire et au contexte familial, on évoquera le rachitisme pseudo-carentiel tardif de Mc Cance. Conclusion. Si le syndrome de Mc Cance est une forme clinique et radiologique reconnue de RVR, son traitement dépendra de létio- logie. Abstracts / Revue du Rhumatisme 73 (2006) 10891259 1150

Etude des causes d'ostéoporose chez les patients infectés par le VIH vus en consultation de rhumatologie (étude Tissos : cohorte ANRS C03 Aquitaine)

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Abstracts / Revue du Rhumatisme 73 (2006) 1089–12591150

d’exclusion : toute pathologie ou tout traitement pouvant influencer leremodelage osseux. Toutes les patientes ont répondu à un question-naire sur les facteurs de risque de l’ostéoporose et ont eu une mesuredensitométrique à l’extrémité supérieure du fémur (trochanter, colfémoral, Ward, fémoral total) et au rachis lombaire. Les mesures desperformances physiques ont comporté 3 tests chronométrés : le test dulever, marcher 3 m, demi-tour et retour en position assise« TGUGT » ; se lever et s’asseoir sur une chaise cinq fois de suite« 5 TSTS » et marcher rapidement une distance de 2,4 m« FWST ». Les patientes ont été divisées en deux groupes selon lamoyenne des tests.

Résultats. – Les scores des 3 tests avaient tous une corrélationsignificative avec la DMO de tous les sites mesurés (r = -0,27 àr = -0,13). La corrélation partielle restait significative (r = -0,12 àr = -0,25) après ajustement sur le BMI, l’âge de la ménarche, la rationcalcique et le total de l’activité physique hebdomadaire.

Dans le sous-groupe de patientes ménopausées (n = 360) ; 11,9 %avaient des antécédents de fractures. Les scores des tests « TGUGT »et « FWST » étaient significativement plus élevés chez les patientesfracturées vs patientes non fracturées (11,35 ± 4,82 vs 14,49 ± 8,17 ; p<0,001 et 3,85 ± 2,02 vs 5,4 ± 2,6 ; p <0,001 respectivement), alorsque le test « 5 TSTS » était proche de la signification (13,28 ± 5,10 vs14,79 ± 6,4 ; p = 0,079) . Après ajustement sur l’âge, le BMI et laDMO fémorale totale par régression logistique, un score de« 5TSTS » > 13 s et un score de « FWST » > 3,7 s multipliaient res-pectivement le risque de fracture périphérique par 2,2 et 2,8(OR = 2,2, IC 95 % : 1,003-5,187 ; p = 0,049 et OR = 2,8, IC 95 % :1,192-6,759 ; p = 0,018).

Conclusion. – Au terme de cette étude, nous avons mis en évi-dence l’association entre la diminution des performancesphysiques,l’ostéoporose et le risque de fracture périphérique. Ces résultats sug-gèrent que ces tests peuvent être utilisés pour prédire le risqued’ostéoporose et le risque de fracture périphérique. Toutefois il estnécessaire d’optimiser ces résultats par des études complémentaires.

Ma.14Etude des causes d’ostéoporose chez les patients infectéspar le VIH vus en consultation de rhumatologie (étude Tissos :cohorte ANRS C03 Aquitaine)N. Mehsena, C. Cazanaveb, V. Lavignolle-Aurillacc,S. Lawson-Ayayic, H. Dutroncb, D. Neaub, P. Merciéd,J.-L. Pellegrine, JM Ragnaudb, J. Dehaisa, T. Schaeverbekea,M. Duponba Service de Rhumatologie, CHU Pellegrin, Bordeaux, Franceb Service des Maladies Infectieuses, CHU Pellegrin, Bordeaux,Francec Inserm U593, CHU Pellegrin, Bordeaux, Franced Service des Maladies Infectieuses, Groupe Hospitalier Saint-André,Bordeaux, Francee Service des Maladies Infectieuses, Groupe Hospitalier Sud, Pessac,France

Introduction. – Des ostéoporoses précoces et des fractures patho-logiques ont été rapportées chez les patients VIH +. Le but de notretravail est d’étudier les étiologies de cette ostéopathie fragilisante chezles patients VIH +.

Patients et Méthodes. – Une étude transversale systématique apermis de mesurer la densité minérale osseuse par ostéodensitométriechez 492 patients VIH de la cohorte Aquitaine.

Les patients ostéoporotiques ont bénéficié d’une consultation enrhumatologie afin d’explorer les causes possibles.

Résultats. – Une ostéoporose densitométrique a été diagnostiquéechez 25,4 % des patients VIH (n = 125). La déminéralisation osseuseprédominait sur le col fémoral dans 76 % des cas. L’analyse porte surles 76 premiers patients vus en consultation de rhumatologie. Lamoyenne d’âge était de 45,5 ans (intervalle interquartile

[IQ] = 41-55,5), 84,2 % étaient des hommes. La durée moyenne del’infection VIH était 14,5 ans ([IQ : ] = 8,5-19,5) et 25 % étaient austade sida. La prévalence des fractures pathologiques était de 14,5 %.

Les facteurs de risque classiques d’ostéoporose retrouvés danscette population sont un indice de masse corporelle inférieur à19 kg/m2 chez 28,9 % des patients, un tabagisme supérieur à15 années-tabac dans 46,1 % et une consommation d’alcool de plusde 30 gr/jour dans 14,5 % des cas. 29 % des patients n’avaient aucuneactivité physique, 80,6 % avaient une consommation de calcium infé-rieure à 1 gr/jour.

Parmi les facteurs spécifiques de la pathologie VIH : 63,2 % despatients présentaient une lipodystrophie, 34,2 % avaient une co-infection par les virus des hépatites C ou B. La 25 hydroxyvitamineD était inférieure à 10 ng/ml dans 61,8 % des cas. Le diagnostic dediabète phosphoré (défini par une phosphaturie > 30 mmol/24 h, unTRP < 80 % et une clairance du phosphore > 20 ml/mn) a été poséchez 35,5 % des patients.

Conclusion. – L’ostéopathie fragilisante associée à l’infection parle VIH semble d’origine multifactorielle, cumulant des facteurs clas-siques de perte osseuse à des facteurs peut-être plus spécifiques : undiabète phosphoré et une carence en vitamine D.

Ma.15Le syndrome de Mc CanceS. Sbihi, K. Benbouazza, N. Hajjaj-HassouniService de Rhumatologie, Hopital El Ayachi, CHU de Rabat - Salé,Maroc

Introduction. – Les rachitismes vitamino-résistants (RVR) moinsfréquents que les carentiels, présentent diverses anomalies biochimi-ques. Le syndrome de Mc Cance, ou rachitisme pseudo-carentiel tar-dif, en est une forme rare.

Observation. – Un garçon de 17 ans a fait apparaître un tableau deRVR à l’âge de 12 ans.

Les radiographies du squelette montrent un défaut de minéralisa-tion et un élargissement métaphyso-épiphysaire.

La biologie confirme les anomalies de l’homéostasiephospho-calcique :

Hypophosphorémie constante avec calcémie et créatininémie dansles limites de la normale. Les phophaturies des 24 heures restent nor-males. Le taux de réabsorption de phosphore (TRP) est à 81 % pourune normale au-delà de 85 %. Les calciuries des 24 heures sont nor-males ou basses. Le taux de 25 (OH) vitamine D3 est normal. Le tauxde PTH est normal. Pas d’aminoacidurie, pas de glycosurie.

Les échographies abdominale et pelvienne, la radiographie pulmo-naire ne montrent rien d’anormal.

L’ensemble du tableau clinique, biologique et radiologique évoqueun diabète phosphoré d’allure idiopathique.

Dans cette observation aucun cas pathologique n’est relaté dans lafratrie.

Discussion. – Les phosphaturies sont normales malgré les phos-phatémies basses, ce qui pourrait faire envisager une hyper phospha-turie sachant que le TRP est dans les limites inférieures de la normale.

La 25 (OH) vitamine D3 est normale alors qu’elle devrait être éle-vée du fait de l’hypophosphatémie, faisant supposer une réserve vita-minique faible avant le traitement.

Les signes cliniques ont été discrètement améliorés par la prescrip-tion de phosphore et de calcitriol.

En présence de signes radiologiques non spécifiques de rachitisme,confrontés à l’histoire clinique, aux examens de laboratoire et aucontexte familial, on évoquera le rachitisme pseudo-carentiel tardifde Mc Cance.

Conclusion. – Si le syndrome de Mc Cance est une forme cliniqueet radiologique reconnue de RVR, son traitement dépendra de l’étio-logie.