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keep away from fire

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lifestyle, fashion magazine Graphic design, A.D : Clémenet de Guitarre

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Keep away from fireest édité par TTM Editions.3, carrefour de Weiden - 92441 Issy-les-Moulineaux cedextél. 01 41 08 38 00 Directection / Edition : Thomas Kim / Clément de GuitarreService abonnement & VPC :DIP, Beaux Arts magazine, 18/24, quai de la Marne, 75919 Paris Cedex 19,tél. 01 44 84 80 38, fax 01 42 00 56 92, [email protected]

RCS Paris B 435 355 896.Commission paritaire 1113 K 84238. Imprimé en France par Maury, Malesherbes.Dépôt légal : à parution.Numéro ISSN : 0757 2271.

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Ces quelques lignes à propos de l’éternité de la mode.De très anciens métiers (dentellière, bottiers, plumassiers) ont pu survivre grâce à la mode qui les utilise, préserve leur savoir faire et les exporte.Même si l’on parle de création, la recherche d’authenticité reste présente. Ainsi les carreau clan très British de par ses coloris classiques devient Fashion grâce a une japo-naise ! Dans la rue, la traditionnelle jupe plissée devient branchée, accessoirisée par des chaussette rouge et des baskets…La mode est éphémère, mais il semble que photographe et architectes aient senti la nécessité de fixer les grand moment de la mode, de la mettre en scène et de nous rappeler nos pères.

Edito

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Sommaire

- Les artisants de la haute couture.................................p. 6

- Japan Youth.......................................................p.12

- Quand les architectes prennent la mode d'assaut...................p.16

- Rei kawakubo .....................................................p.20

-5 years ago with... ...............................................p.26

- Fragile : Bottes et Dentelles.....................................p.34

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Bruno Legeron, la fine fleur de la plume Bruno Legeron nous a fait une fleur. Trois jours avant le coup d’envoi de la semaine de la Haute couture parisienne, ce fleuriste-plumassier a accepté de répondre à nos questions alors qu’il est plongé dans les commandes des grandes maisons qui vont défiler dans la capitale. Son métier a de quoi donner des ailes à tous les artisans en herbe : pétales et végétaux de plumes et d’étoffes sortent de ses ateliers tous les jours pour parer les plus belles tenues des particuliers ou des griffes de luxe.D’ailleurs, le voilà se démenant autour de robes Givenchy. «Lorsqu’on nous soumet des modèles, le défi c’est d’abord le temps, souligne cette ancien étudiant en sciences-éco, arrière-petit fils du fondateur de cet atelier créé en 1880. L’autre challenge est de limiter l’écart entre la chose pensée et la chose fabriquée ». Dior, Ungaro, Lolita Lempicka… font régulièrement appel à lui pour créer ce petit « truc » en plus -et surtout en plumes. Et chaque jour amène son lot de précieuses nouveautés. Bruno Legeron a appris les gestes de la profession avec sa maman. Tout petit déjà, il savait qu’il reprendrait le flambeau. Aujourd’hui, avec art, il découpe, colore, forme et assemble soie ou organza aux plumes de toutes sortes à l’aide d’outils transmis de génération en génération.L’ambiance est toute particulière en cette période. L’effervescence est à son comble. Bruno passe entre les tables. Contrôle le travail de ses équipes. Ajoute une perle ou un strass. Colmate les brèches… « Nous réalisons la folie que les créateurs ont dans la tête », conclut-il. Il faut donc que tout soit parfait, que l’éclosion des trésors soit harmonieuse. Ne pas être prêt à temps ? Ce serait le bouquet

Marcelle Guillet, dame de fleur L’atelier de Marcelle Guillet est une drôle de serre où le printemps s’est arrêté. Lys et arums, amaryllis et camélias… Ici, il n’y a pas de saison pour voir éclore les pétales de soie, velours, satin duchesse et dentelle Solstice. Ce sont les grands créateurs qui font la pluie et le beau temps dans cet espace situé sur le Viaduc des Arts. En cette semaine de la Haute Couture à Paris, les bouquets de Marcelle Guillet vont donc fleurir sur plus d’un podium. D’ailleurs, combien de défilés pour Balenciaga, Rochas, Balmain, Yves Saint-Laurent ou Chanel ont été préparés, ici, dans l’urgence depuis ses débuts, il y a 25 ans ! Marcelle Guillet a donc l’habitude. Et malgré le compte à rebours, elle reste sereine. Elle peaufine paisiblement les pivoines et les roses surdimensionnées qui orneront les toilettes Haute Couture de Christian Lacroix. Elle ajuste un pistil, gaufre un tissu, travaille un dégradé de rouges. Elle papillonne de table en table pour prodiguer ses conseils aux couturières, poser un point de colle ou froisser davantage un pétale. Les mains toujours affairées, elle parle, s’absente une minute, réapparaît : « Je m’inspire des fleurs que je vois dans la nature, du mouvement des vagues. Je suis très observatrice . Mes yeux sont toujours attentifs». Rester en alerte, à la recherche d’un modèle plus magique que le précédent, voilà le secret de Marcelle. Mais ces incroyables végétaux racontent aussi sa fantaisie et l’imagination débordante des couturiers. Couleurs merveilleuses, corolles poétiques, matières inattendues comme le cuir ou le papier journal. « On peut tout faire, tout tenter», précise-t-elle. Pas étonnant donc que les grandes maisons lui adressent des demandes toujours plus extravagantes. Dans les années 90, Karl Lagerfeld a ainsi commandé une

fleur composée de trois coloris de cheveux naturels. Gaultier, lui, réclamera à ses débuts un modèle confectionné en crin de cheval. Et Sonia Rykiel lancera l’idée d’une fleur en pvc, matériau alors peu utilisé pour les accessoire de luxe. Prêt à porter, pub, cinéma… les pétales Guillet s’envolent aussi au quatre coins du mondes. « La femme est une liane, elle est belle et constamment en mouvance… comme une fleur », souligne Marcelle Guillet. Et pour la satisfaire, la « femme aux 1500 fleurs » ne rate jamais une occasion de cultiver la féérie.

Ludovic Kornetsky, homme de tête Ludovic Kornetsky aime travailler du chapeau. A la tête de la maison Michel, spécialisée dans les couvre-chefs, il est un peu le grand chapelier du monde de la mode. Ainsi, le 22 janvier dernier, il a réalisé avec son équipe un incroyable tour de magie en glissant des structures en fils de laiton invisibles sous les cheveux des mannequins, lors du défilé haute-couture Chanel. Au final, ces légères « cages à oiseaux » ont donné corps à une forme abstraite de coquillages. Effet bluff garanti ! A ses débuts tailleur chez Chanel, Ludovic Kornetsky s’est ensuite tourné vers les plumes d’André Lemarié, pour finalement, rejoindre la maison Michel en 2004. « Le challenge, ici, c’est d’essayer ! Et, le plus décevant, confie-t-il, est de voir certaines créations éclipsées juste avant la montée sur le podium ». Très rapide, il peut réaliser une collection en deux semaines, ce qui ne doit pas déplaire aux couturiers… « Mais le plus passionnant dans mon métier, se réjouit-il, c’est d’avoir un laboratoire».Lorsqu’il reçoit une commande, Ludovic « pense à la femme qui va pouvoir porter ce chapeau. » Capelines, canotiers, cloches, bonnets, casquettes… depuis 1936, la maison Michel travaille en fonction des envies des femmes. A l’atelier, on utilise le feutre, le satin, la paille, le lainage… et une palette de couleurs très variée. Même si le chapeau est devenu « l’accessoire de l’accessoire », il n’en reste pas moins que « c’est la rue qui fait la tendance. », souligne ce passionné qui n’est donc pas prêt de mettre la coiffe sous cloche !

Eric Donatien, poids lourd de la plume Eric Donatien est un homme de plumes. D’ailleurs, l’évocation de sa fonction, Directeur artistique de l’un des derniers plumassiers français, la Maison Lemarié, inspire de jolies phrases. Diplômé en arts appliqués de l’Ecole Duperey, il a su donner à cette institution créée en 1880 et rachetée par Chanel en 1997, un coup de jeune. Son pari ? Travailler cette délicate matière première à la façon d’un bijoutier. Broche étoile noire, bague oursin, cascade multicolore sur le déhanché d’une robe… Les grands noms de la mode, de Roger Vivier au joaillier Goossens, savent qu’ils peuvent compter sur ses talents. Ainsi, la maison Dior lui a confié certaines parures de son dernier défilé Haute Couture. Autour d’Eric, cinq plumassières s’activent pour atteindre l’un des impératifs du moment : être prêt à temps ! « Ce sera magnifique, murmure Eric Charles Donatien. Le résultat va être impressionnant, spectaculaire». Il

décrit alors, une robe aux volumes surdimensionnés, sorte de carapace précieuse sertie d’écailles-plumes. Pas question donc de paresser : le couteau taille, les ciseaux s’affolent, on travaille sur le dégradé de couleurs, sur le mouvement. « Il faut ressentir la matière, s’en imprégner. On ne peut pas la dompter », souligne-t-il. Chaque jour, il faut donc relever des challenges pour renouveler cet art plein de poésie. Avec son goût pour le métissage, les associations inédites et l’extraordinaire, Eric Charles Donatien n’est pas prêt de laisser ses plumes. Ce qui ne l’empêche pas de s’intéresser à d’autres projets comme la création d’une collection de streetwear de luxe avec des amis designers ou le relooking des baskets d’une célèbre marque de sport. Pas de doute, cet homme-là donne des ailes à tout ce qu’il touche

François Lesage, brodeur aux mille défilés Il y a bien un fil rouge dans la vocation de François Lesage. Sa mère est modéliste chez Madeleine Vionnet et lui fait découvrir les coulisses de la mode. Son père rachète un atelier de broderie, collabore avec tous les grands couturiers de la Belle Epoque... Et c’est en 1949 que François Lesage reprend les rennes de l’atelier familial. Aujourd’hui, sa renommée est internationale. L’iris Saint-Laurent brodé sur le cardigan le plus cher du monde, la robe Bleu de Chine Chanel, sertie de 200 000 perles… c’est lui. François Lesage est tout simplement un créateur de trésors. La fameuse salle des archives de la maison où sont entreposés tous les échantillons est un véritable musée de la mode ! Schiaparelli, Balmain, Balenciaga, Patou ou encore Givenchy…tous sont passés entre ses doigts. A bientôt 80 ans, François Lesage a toujours le même tour de main. Et ne manque pas de panache. Il lance une plaisanterie à son bataillon de petites mains, converse en anglais avec un collaborateur de passage et veille toujours au grain. Liberté de ton et spontanéité sont ici monnaie courante. Il raconte, par exemple, volontiers, comment quelques perles laissées par hasard sur un poêle ont donné un modèle original de paillettes soufflées : « Chez nous, l’accident est un évènement créatif ».

Mais en ce samedi matin, pas d’expériences inattendues. Aiguilles et crochets à la main, les brodeuses s’activent plus que de coutume. L’objectif : mettre un point final aux voiles, dentelles et pampilles qui orneront les robes des grands couturiers lors des défilés parisiens. Ici, une robe coquillage Chanel. Là, la fabuleuse robe Salomé de Dior. Quelques influences picturales d’un côté. Plus de volume par-là. Et la chaleur des mers du sud sur cette étoffe… Le point fort de François Lesage ? Savoir également décrypter les petites et les grandes folies des créateurs. Pour rester un brodeur qui ne se défile jamais…

Les artisans de la Haute couture−

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JAPAN-

reportageculture

japon

Marcher quelques mètres dans les villes principales du Japon et vous comprendrez vite que la mode et l’excentricité sont deux choses que les japonaises maîtrisent très bien ! Les villes sont un véritable réservoir à idées, pour y faconner les looks les plus extravagants, les jeunes y viennent avides de trouver les dernières innovation, afin de se créer un look unique et incroyable…De ce foisonnement d’idées et d’accessoires sont nées différents styles vestimentaires typiquement japonais….

Tout d’abord parlons de Kogaru ou kogal’s

Le Japon abrite des modes très extrêmes en matière de looks en font partie les fameuses Kogaru , ce mot signifie littéralement « petite fille » Les Kogârus désirent paraître très jeune… d’où parfois une certaine ambiguïté car ce sont des jeunes adolescent qui s’habillent comme des héroïnes de Candy ou d’autre mangas très girly… L’un de leur traits distinctifs est leur teint très mat, résultat de séances d’UV à répétition, ainsi que des cheveux peroxydés… La plus part du temps elles se promènent en groupe et détournent leurs uniforme de collégiennes, elles portent des chaussettes immenses ou des t shirt xxl qui couvrent la jupe de leur uniformes….Ce qui complètent la tenue ce sont les chaussures à platform, ce qui les rehaussent de quelque bon 20 cm….ce qui ne déplait pas aux japonaises qui se trouvent toujours trop petites (en taille)…Les faux ongles qu elles peignent de façon fort originale finissent ce style assez hors du commun ! Vous pourrez plus souvent croiser les kogaru dans les grandes villes comme Tokyo ou Osaka, il y en a passablement, mais dès que l’on s’en éloigne elles se font plus rares. Ces groupes ne revendiquent par ailleurs rien du tout, si ce n’est un peu de «fun» !

Une des autre mode est celles des ganguro

Cette mode a démarrée avec une chanteuse Japonaise du nom de NAMIE AMURO, cette dernière avait décidé de se friser les cheveux pour l’un de ses clip. Le clip est diffusé et c’est l’hystérie… les japonaises trouvent l’idée super. Les premières à adopter ce style étaient les filles de SHIBUYA et à l’époque l’un des critère esthétique important est la couleur de peau, plus c’était foncé et mieux c’était ! Donc une ganguro : une fille au teint très mat et aux cheveux frisés. Cette mode consiste a avoir l’air d’une star RnB américaine en ayant la peau la plus bronzée possible... Pour ces raisons elles fréquentent les salons de bronzage artificiel, se maquillent le visage avec du fond de teint brun... Certaines vont jusqu’à se faire faire une coiffure afro, style des tresses en rajouts... mais cela revient cher ! Donc seules les filles les plus fortunées peuvent se le permettrent. Ce n’est d’ailleurs pas une mince affaire puisque ça prend une demi-journée et coûte l’équivalent de 300 euros. Question mode vestimentaire, elles sont exactement identiques aux kogaru, mais peut être un peu moins lolitas... Un Magazine leur est complètement dédié, c’est le fameux « EGG » Les Ganguro y puissent toutes leur idées c’est leur « manifeste » à elles.Mais ce mouvement a pris une telle ampleur que de lui est né : les yamamba.

A la différence des Ganguro et des Kogaru, les Yamambas se peignent le visage tout en blanc de façon très voyante! Elles font cela en références à une légende du mont Fuji ,une légende de sorciere. Leur but : faire peur en ressemblant au maximum aux sorcières... Le seul mot d’ordre pour le costume des Yamambas est être le plus excentrique possible, dans tout les sens ! Cosplays sont une caricature des «Costumes players», et le but de ces filles c’est de ressembler le plus possible a un personnage tout droit sortit d’un manga ! C’est ainsi qu’en vous promenant tranquillement dans les rues de Tokyo, vous pourrez croiser Sailor Moon...La dernière mode à explorer est celle des gothics lolitas… cette mode ressemble aux gothiques occidentaux enfin au niveau du nom mais dans la pratique celle du japon est bien différente… En effet les couleurs sont le noir mais aussi le blanc, et les filles portent des panoplies très féminines détournées, en plusieurs couches: Jupons, tabliers, robes et voiles, et c’est sans parler des chapeaux ,des mitaines et des ombrelles ! C’est un style plus compliqué mais encore plus équivoque ! Les japonaises jouent également beaucoup sur le maquillage et la coiffure : elles auront alors des coiffures très déjantées et des yeux charbonneux qui ressortent sur un teint porcelaine.Il n’est donc par rare de croiser de drôles de jeune filles dans les rues de Tokyo, non ce n’est pas carnaval… c’est juste leur façon de s’exprimer et dans l’excès… peut etre en réponse au port de l’uniforme et aux traditionnel kimono !

YOUTH

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Un monde codifiéSi vous vous posez quelques instants et regardez autour de vous, vous découvrirez qu’il est aisé de définir «qui fait quoi». Les vêtements que vous portez vous situent socialement. Merci, pour éviter de tomber dans les stéréotypes, de ne jamais oublier que ce qui est brossé ici ne seront jamais que des généralités et que nous voulons nous garder d’établir toute règle. Les touristes: En été souvent en short avec un T-shirt déstructuré de marque inconnue. Les étudiants: ont tous un uniforme de la maternelle au lycée. Chaque institution possède le sien. Il est donc aisé de reconnaître l’école à laquelle celui-ci appartient. Il existe un uniforme d’hiver et un autre d’été. C’est l’école qui fixe le jour (koromo-gae) où l’uniforme peut être changé. Les hommes revêtent souvent un uniforme de couleur bleue marine ou noire à la veste droite au col officié, avec une chemise blanche et des mocassins noirs (gakuran). Les femmes ont des uniformes du type marin, porté avec des mocassins noirs(sailor fuku). En général ces uniformes sont constitués d’une jupe longue plissée de couleur bleue marine et d’un col marin bleu et blanc. La tendance actuelle est de raccourcir la jupe au maximum de ce que la morale permet c’est à dire 5 à 10 cm au dessus des genoux et de porter une sorte de «sur-chaussette» (loose socks en anglais) de couleur blanche au dessus de ses chaussures.

Les salariés: La fantaisie n’est pas de mise. L’objectif n’est pas de vous démarquer mais de vous fondre dans le moule. Costume noir, cravate, chemise et montre pour les hommes. Tailleur ou ensemble de couleur sombre pour les femmes. A noter qu’il existe une tenue vestimentaire particulière lorsque vous cherchez un emploi. Ainsi le sac à main pour les femmes doit être de forme carrée, noir et d’environ 30 cm.Les jeunes: C’est entre le moment où vous entrez à l’université et celui où vous en sortez (ou commencez à chercher un emploi) que vous pouvez laisser libre cour à votre créativité. Pour casser un mythe vivace, tous les jeunes japonais ne s’habillent pas en personnage de manga. Il n’est pas rare de voir les hommes se teindre les cheveux en brun, orangé ou blond. Pour les femmes toujours plus enclin à suivre la mode, le style hawaïen au teint bronzé des années 2000/2001 tend à disparaître. 2002 a vu l’apparition du style cow-boys, 2003 la mode est revenue à des valeurs plus sage et européenne. Les vêtements les plus tendances sont portées par les «shibuyettes» du nom de quartier de shibuya de Tokyo. Les «autres»: C’est la grande foule des anonymes. Celle qui est autour de vous et dans laquelle finalement personne ne se détache, c’est monsieur tout le monde. Il ne faut pas croire que tous les japonais refont leur garde-robe à chaque saison. Le style «casual» ou «week-end» existe et est largement répandu. (Attention on est loin de la notion du «grunge».) Les japonaises suivent la mode et aiment les marques.

Mode de rueCe sont des courants vestimentaire minoritaires au regard du nombre de la population japonaise. Ces modes trouvent un écho favorable surtout parmi la jeunesse japonaise. Nous avons tenté de synthétiser parmi la multitude de ces tendances «underground» et «tribal» les grands mouvements:Manga ou «cosplay»: Ce sont toutes les tenus reproduisant des uniformes de personnages de manga ou de groupe de musique. Un des point de rencontre des adeptes de cette tendance se trouve juste à côté de la station de métro de Harajuku (Tokyo); «Fruits»: Comme son nom l’indique cette mode de rue prône une tenue vestimentaire riche en couleur, excentrique mais ne cherchant ni à imiter un groupe de musique ou un personnage quelconque. C’est aussi le nom d’un magasine japonais consacré à la mode de rue japonaise. «Pink»: Ce style vestimentaire se rapproche du «Fruits» à l’exception notable que c’est le rose qui est la couleur dominante de la tenue et qu’il est fait un usage important d’accessoire coloré en plastique pour agrémenter le tout.. Certain évoque ce style sous le nom de «decora».«Cyber»: du fait de l’utilisation du plastique comme accessoire vestimentaire il n’a fallu presque rien pour arriver à ce style à mi chemin entre le «manga» et de «décora». Ce style coloré utilisant tubes, cables et faux cheveux de couleur verts, bleus, roses... font ressembler leurs adaptes à des personnages venus du futur.«Sweet lolita»: Tout est fait dans ce style pour marquer un retour à l’enfance. Ton pastel des couleurs rose, blanche, bleue, dentelle, jupe, accessoire enfantin comme la peluche, anglaise pour la coiffure... Pour résumé les sweet lolitas ressemblent à des poupées. L’une des marques les plus emblématique de cette tendance est « Baby, The Stars Shine Bright » (BTSSB). BTSSB est présent en France et au Japon.«Gothic lolita». Cette mode féminine très «underground» mais très propre puise son inspiration dans la musique «métal» japonaise («Dir en grey» ou «mana» par exemple). Les vêtements portés ont un côté très victorien. Ils font un usage important de dentelles, de rubans aux couleurs noire, bleue foncée et blanche. C’est un peu la version noire et blanc des «sweete lolita». Il existe de nombreuses marques et créateurs indépendants qui s’adonnent à ce style: Alice Auaa, Metamorphose, Temps de fille, moi même moitié.... Les magasines japonais de référence en la matière est «Gothic & Lolita Bible» et «Homemade Gothic and Lolita». Nous vous conseillons de consulter ces sites de vente de vêtements japonais pour vous donner une idée: http://www.angelicpretty.com/ ou http://www.rakuten.co.jp/moi-meme-moitie/ . Les Gothics lolitas forme une grande famille avec des branches de style ayant chacune leur spécificités: les «Elgant Gothic Aristocrat» (EGA) au style plus «mur», aux couleurs plus sombre et à la jupe plus longue que les «Elegant Gothic Lolita» (EGL).On peut y loger un autre groupe plus ou moins similaire par leur mode vestimentaire ce sont les «visuals» dont le nom provient sans doute du style de musique «visual key». Cette mode est plus proche de nos conceptions occidentales. C’est une sorte de mélange des styles «heavy métal» et «punk» mais sans l’idéologie qui pouvait accompagner ces modes en occident. Le style «visual» ne fait que très modérément usage à des images renvoyant directement à la mort. Nous vous conseillons de faire un tour sur le site du créateur h.Naoto: http://eng.s-inc.com/hnaoto/. «horror loli»: Les jeunes femmes qui arborent ce style se reconnaissent par un usage massif de maquillage simulant des plaies ou le sang... «Industrial loli»: cette mode vestimentaire se rapproche du «visual» par son côté punk mais s’en éloigne par le code des couleurs utilisés et l’usage des motifs à carreaux.«Kogals», «Kogaru», «Ganguro» : c’est ce que nous pourrions appeler la mode hawaïenne le nom générique de ce style est « Kogal». Cette mode vise à disparaître. Les kogals ont le teint bronzé, les cheveux teints, les vêtements plutôt «flashis». En plus de ces éléments esthétiques de base, les «Kogaru» (sous-famille des kogals) ajoute souvent des chaussures à «platforme», utilisent des faux ongles et utilisent sans modération l’eyeliner et le fard à paupières. La frontière entre la «kogal» basique et la «Kogaru» est souvent ténue. Dans cette catégorie nous pouvons aussi faire entrer les «Ganguro». La mode vestimentaire est identique au «kogaru». La seule différence réside dans la couleur teint du visage. Les «Ganguro» ont en effet le teint beaucoup plus mat (quasiment brun foncé). Les magazines spécialisés en la matière sous «popteen» et «Egg». Le style «yamamba» reprend les codes vestimentaire et de couleur des kogal mais en les accentuant. L’eyeliner et le fard à paupières et le rouge à lèvres (de couleur clair (blanc) est massivement utilisé. Le terme «yamamba» renvoi lui même à une légende japonaise sur un sorcière habitant dans les bois et terrorisant les promeneurs. Ce style est censé reprendre les traits du visage de ladite sorcière.Cela a été dit et répété en France, les carreaux sont la vedette de la saison ! A Tokyo, les petits carrés sont partout, sur hommes et femmes : chemises, robes, jupes, pantalons, écharpes, blousons, manteaux… Jamais en total look, une pièce suffit. Pour les couleurs, tout est représenté, il n’y a que l’embarras du choix !On va finir par croire que les Japonaises aiment vraiment la culture française ! Les bérets fleurissent nombreux sur les têtes nippones. Pour éviter un look trop strict, ils sont souvent fantaisistes, en laine avec un gros pompon, ou en poils qui sont également l’une des tendances de la saison. Il en va de même pour les bonnets.

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Zaha Hadid pour chanel/ Frank Gehry pour Louis Vuiton

Naissance de la Fondation LOUIS VUITTON pour la création, à Paris, dans un bâtiment conçu par Frank Gehry / Le pavillon chanel crée par zaha hadid s’installe definitivement.

• Haute couture, haute architecture

Frank Gehry se lance dans la haute couture. Ce n’est pas vraiment une nouveauté : ses bâtiments asymétriques, volumes enchevêtrés et enveloppes brillantes, concaves et convexes, ont la même extravagance que des tenues de défilé de mode, élégantes et déstructurées. Même décalage, même provocation, même créativité : les bâtiments de Frank Gehry sont aussi remarquables - dans tous les sens du terme - que du Louis Vuitton. Démonstration à Paris en 2010, avec la Fondation Louis Vuitton pour la Création.C’est au cœur du Jardin d’acclimatation que Bernard Arnault, PDG de LVMH, implantera sa fondation consacrée à la création et à l’art contemporain des XXe et XXIe siècles. Si le mystère reste à peu près entier sur le contenu exact du musée (mis à part l’hommage qui sera rendu aux créateurs qui ont influencé la marque), son écrin de verre, en revanche, vient d’être dévoilé.Le bâtiment, posé sur un bassin d’eau en bordure de bois de Boulogne, avenue Mahatma Gandhi, s’inspire, selon son concepteur, de la forme d’un nuage. Un nuage ou une fleur, au choix, car le cœur du bâtiment, fait de blocs juxtaposés, est entouré de «pétales» de verre qui ouvrent le musée vers le haut. A l’intérieur, la Fondation comportera des espaces d’exposition, un auditorium au bord de l’eau, des terrasses ou encore un centre de documentation. Au total : 2 400 m² de surface au sol pour un bâtiment de 40 m de haut et 150 m de long.Le bâtiment devra, selon le souhait de Frank Gehry, «intriguer puis séduire». Intriguer ne devrait pas poser de problèmes. Séduire pourrait s’avérer plus difficile, et encore… L’expérience a montré que les ovnis déconstruits de Frank Gehry sont en général appréciés par le public. Et celui-ci devrait l’être d’autant plus que c’est LVMH qui en assure la totalité du financement, 100 millions d’euros (sur un terrain appartenant à la ville de Paris), ne laissant aucune prise à la «critique par le coût». Séduit, Bertrand Delanoë l’est aussi, qui voit sa ville dotée d’une nouvelle vitrine à l’international. Quant à Frank Gehry, déjà à la une de l’actualité culturelle avec le film que Sydney Pollak vient de lui consacrer (voir la fiche Esquisses de Frank Gehry), il ne fait que confirmer sa réputation et son style.

• Frank Gehry, l’architecte du Guggenheim de Bilbao

A 77 ans, Frank Gehry signe encore les bâtiments les plus audacieux de l’architecture mondiale contemporaine. Né à Toronto, il a créé son agence, Gehry Partners, à Los Angeles en 1962. Il est, depuis les années 1980, l’un des principaux représentants contemporains du déconstructivisme en architecture (parmi lesquels

on trouve également Zaha Hadid ou Rem Koolhaas), courant novateur qui va à l’encontre des conventions pour inventer des formes chaotiques, imprévues mais contrôlées, parfaitement illustrées dans le musée Guggenheim de Bilbao.Lauréat du Pritzer Architecture Prize en 1989, et médaille d’or du Royal Institute of British Architects en 2000, on compte, parmi ses réalisations récentes, le Walt Disney Concert Hall à Los Angeles, le DZ Bank Building à Berlin ou encore le Frederick R. Weisman Art Museum de l’université de Minnesota, à Minneapolis. Il signera également le futur Guggenheim d’Abou Dhabi, un projet de 30 000 m² sur l’île de Saadiyat au large de l’émirat, dont la construction devrait s’achever vers 2012.En France, l’architecte a notamment réalisé l’American Center (actuelle Cinémathèque française), rue de Bercy, en 1993. Mais la Fondation Louis Vuitton pour la Création sera son premier grand chantier dans la capitale. Un apport reconnu, le 3 octobre, par Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture, qui a remis la Légion d’honneur à l’architecte en soulignant : «De tous les créateurs de notre temps, vous êtes sans doute l’un des plus libres, des plus lumineux et des plus inclassables». Yves Carcelle : « Convier le public à un voyage au cœur de la Création. »Yves Carcelle, Président de Louis Vuitton, a conclu : « Je suis heureux que Louis Vuitton s’engage et donne son nom à une Fondation pour la Création. A travers son histoire comme au regard des valeurs qu’elle incarne, notre Maison a toujours cultivé des liens très étroits avec la création contemporaine. Au fil des siècles, notre Maison a su évoluer pour devenir la première marque de luxe mondiale, symbole de l’art de vivre et de l’élégance à la française. La création a toujours été la source de notre réussite.Ouverte sur le monde, notre Maison s’est nourrie des influences contemporaines. La collaboration récente entre Marc Jacobs et Takashi Murakami témoigne de la fécondité des échanges entre l’Art et la mode. Quant à la Maison des Champs-Élysées, elle a fait entrer l’art et la culture dans notre univers visible, en étroite proximité avec nos visiteurs.Nous souhaitons encourager l’expression créative sous ses formes les plus variées. C’est un voyage au cœur de la création au sens large auquel le public sera convié et nous voulons que le plus grand nombre puisse s’y retrouver. »

• La philosophie de la Fondation Louis Vuitton

Il s’agit d’une Fondation qui symbolise l’engagement permanent de Louis Vuitton en faveur de la création. Il s’agit d’une Fondation d’entreprise dont l’activité

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-culturearchitecture

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01 / Fondation Louis Vuitton

s’inscrira en interaction directe et intime avec l’activité de la plus grande marque de luxe au monde qui a su laisser s’exprimer le talent de son créateur, Marc Jacobs et associer à son développement les plus grands artistes contemporains, tels queTakashi Murakami ou Bob Wilson.Fondation d’entreprise, la Fondation Louis Vuitton pour la Création développera son action en concertation étroite avec l’Etat et le Ministère de la Culture et de la Communication directement associés à cette démarche. Elle nourrit d’ores et déjà un dialogue approfondi avec la Mairie de Paris pour son implantation au sein du Jardin d’Acclimatation.La vocation de la Fondation Louis Vuitton pour la Création est d’inscrire cette politique de mécénat dans un univers géographique identifiable, en multipliant les ponts entre patrimoine, jeunesse, création, innovation. Il s’agit de défendre une vision du monde tendue entre passé, présent et futur et de redéfinir à travers des œuvres, des installations, des questions, ce qui ouvre la voie à de nouveaux idéaux, une esthétique de notre temps en pleine mutation. C’est avec la force de leurs idées que les artistes transforment le monde, réduisent les frontières du temps et de l’espace, réinventant le langage des formes dont l’énergie se communique au plus grand nombre. Cette intuition du futur sera mise en œuvre dans un lieu unique, vecteur d’émotions, de rencontres internationales, de correspondances, digne de promouvoir ce que l’avenir nous réserve de meilleur : l’essence du beau et de ses métamorphoses.Ouverte à tous, la Fondation Louis Vuitton pour la Création a vocation à rompre les barrières entre le grand public, et particulièrement le jeune public, et l’art. En favorisant les rencontres avec ceux qui font l’art vivant d’aujourd’hui, en mettant à la disposition de tous de nouveaux moyens d’information et de découverte de l’art et de la culture, elle met au cœur de son projet la création comme vecteur deformation, d’éducation et de dialogue social et culturel. Son implantation dans un site fréquenté depuis longtemps par des visiteurs de tous âges - le Jardin d’Acclimatation - contribuera à cette nouvelle dimension.Favoriser le rayonnement culturel et artistique de la FranceLa création de la Fondation Louis Vuitton est une démarche originale en France. Elle est le fruit de la rencontre entre deux vocations : celle de la France qui a toujours portée haut la promotion des arts, des civilisations et l’échange des cultures et celle de Louis Vuitton et de LVMH qui, depuis 1991, sont les plus importants acteurs du pays en matière de mécénat.Il manquait à la France une grande Fondation d’entreprise en un lieu d’exception. Cette Fondation sera une expression éclatante de cette double vocation et de cette ambition commune qui permettra de relier le monde de l’entreprise à son environnement culturel. C’est l’aboutissement de l’engagement de ces deux entreprises en faveur du rayonnement culturel de la France dans le monde.Le projet de la Fondation Louis Vuitton pour la Création est construit autour d’une grande ambition. Faire découvrir au plus large public l’Art du XXe et du XXIe siècle mais aussi les grands Maîtres du passé, à travers des expositions présentant des œuvres significatives. Cette approche sera complétée par d’autres médiations (centre d’étude et de documentation, programmes pédagogiques novateurs), une politique originale de commandes aux artistes contribuera à la singularité propre du lieu

• Le projet architectural

L’une des constructions les plus imaginatives de Frank Gehry. Comme un vaisseau dans les arbres; ouvert sur la nature, le bâtiment imaginé par Frank Gehry, exprime l’esprit de la Fondation, perpétuellement en devenir. Il est conçu pour se réinventer en permanence, au gré des expositions et des manifestations. En osmose avec l’environnement, il joue la respiration entre espaces intérieurs et extérieurs.Cette dynamique trouvera un prolongement jusque dans le Jardin qui l’entoure, avec des activités pédagogiques ou des interventions d’artistes.Le Jardin d’Acclimatation : un site d’exceptionAu cœur du bois de Boulogne, le Jardin d’Acclimatation est un lieu familier de la

vie parisienne. Dès son ouverture sous le Second Empire, il a été conçu comme un lieu de découverte et d’émerveillement.La Fondation Louis Vuitton pour la Création crée, avec le soutien de la Ville de Paris, un pôle artistique, sensible et visible, ouvert sur le monde, ajoutant à Paris un geste architectural majeur. Implanté à l’orée Nord du bois de Boulogne, le bâtiment de Frank Gehry surgit comme par magie de l’environnement naturel et urbain, jouant harmonieusement de ses correspondances avec le bois, le jardin, la rivière, le ciel et la ville.La vocation de la Fondation Louis Vuitton pour la Création est d’inscrire cette politique de mécénat dans un univers géographique identifiable, en multipliant les ponts entre patrimoine, jeunesse, création, innovation. Il s’agit de défendre une vision du monde tendue entre passé, présent et futur et de redéfinir à travers des œuvres, des installations, des questions, ce qui ouvre la voie à de nouveaux idéaux, une esthétique de notre temps en pleine mutation. C’est avec la force de leurs idées que les artistes transforment le monde, réduisent les frontières du temps et de l’espace, réinventant le langage des formes dont l’énergie se communique au plus grand nombre. Cette intuition du futur sera mise en œuvre dans un lieu unique, vecteur d’émotions, de rencontres internationales, de correspondances, digne de promouvoir ce que l’avenir nous réserve de meilleur : l’essence du beau et de ses métamorphoses.Ouverte à tous, la Fondation Louis Vuitton pour la Création a vocation à rompre les barrières entre le grand public, et particulièrement le jeune public, et l’art. En favorisant les rencontres avec ceux qui font l’art vivant d’aujourd’hui, en mettant à la disposition de tous de nouveaux moyens d’information et de découverte de l’art et de la culture, elle met au cœur de son projet la création comme vecteur deformation, d’éducation et de dialogue social et culturel. Son implantation dans un site fréquenté depuis longtemps par des visiteurs de tous âges - le Jardin d’Acclimatation - contribuera à cette nouvelle dimension.Favoriser le rayonnement culturel et artistique de la FranceLa création de la Fondation Louis Vuitton est une démarche originale en France. Elle est le fruit de la rencontre entre deux vocations : celle de la France qui a toujours portée haut la promotion des arts, des civilisations et l’échange des cultures et celle de Louis Vuitton et de LVMH qui, depuis 1991, sont les plus importants acteurs du pays en matière de mécénat.Il manquait à la France une grande Fondation d’entreprise en un lieu d’exception. Cette Fondation sera une expression éclatante de cette double vocation et de cette ambition commune qui permettra de relier le monde de l’entreprise à son environnement culturel. C’est l’aboutissement de l’engagement de ces deux entreprises en faveur du rayonnement culturel de la France dans le monde.Le projet de la Fondation Louis Vuitton pour la Création est construit autour d’une grande ambition. Faire découvrir au plus large public l’Art du XXe et du XXIe siècle mais aussi les grands Maîtres du passé, à travers des expositions présentant des œuvres significatives. Cette approche sera complétée par d’autres médiations (centre d’étude et de documentation, programmes pédagogiques novateurs), une politique originale de commandes aux artistes contribuera à la singularité propre du lieu

-culture

architecture

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Tokyo

Paris

N.Y.C

Singapour

02 / Mobile ArtRoof Plan

- Inspiration /

• Zaha Hadid pour CHANEL

Début 2011, un nouveau pavillon va prendre place sur le parvis de l’institut du monde arabe à Paris 5ème. Cet institut imaginé par Jean Nouvel et Architecture studio est inauguré en 1987 en vue d’améliorer les relations diplomatiques entre la France et les pays arabes.Le nouveau pavillon qui prendra place au centre de la cours de l’édifice est financé par la maison Chanel, qui a confié la conception architecturale à la célèbre Zaha Hadid (Musée MAXXI de Rôme, Tour CMA CGM à Marseille, archives départementales de Hérault, opéra de Dubai).Début 2011, un nouveau pavillon va prendre place sur le parvis de l’institut du monde arabe à Paris 5ème. Cet institut imaginé par Jean Nouvel et Architecture studio est inauguré en 1987 en vue d’améliorer les relations diplomatiques entre la France et les pays arabes.Le nouveau pavillon qui prendra place au centre de la cours de l’édifice est financé par la maison Chanel, qui a confié la conception architecturale à la célèbre Zaha Hadid (Musée MAXXI de Rôme, Tour CMA CGM à Marseille, archives départementales de Hérault, opéra de Dubai).Début 2011, un nouveau pavillon va prendre place sur le parvis de l’institut du monde arabe à Paris 5ème. Cet institut imaginé par Jean Nouvel et Architecture studio est inauguré en 1987 en vue d’améliorer les relations diplomatiques entre la France et les pays arabes.Le nouveau pavillon qui prendra place au centre de la cours de l’édifice est financé par la maison Chanel, qui a confié la conception architecturale à la célèbre Zaha Hadid (Musée MAXXI de Rôme, Tour CMA CGM à Marseille, archives départementales de Hérault, opéra de Dubai).« Karl Lagerfeld, notre directeur artistique, a voulu travailler avec Zaha Hadid car il avait une vraie passion pour son travail en matière d’architecture et de design », raconte Bruno Pavlovsky, président des activités mode chez Chanel. En juin 2007 à Venise (Italie), lorsque le couturier avait présenté pour la première fois le projet Mobile Art au côté de la conceptrice, il avait déclaré qu’ »elle est la première architecte à avoir trouvé un moyen de se distinguer de l’esthétique omniprésente post-Bauhaus« , ajoutant que « ses concepts sont comparables à de la grande poésie, et le potentiel de son imagination énorme ». Plus ancré dans la réalité des choses, Bruno Pavlovsky considère le pavillon itinérant par Chanel comme « un nouveau type de communication qui, dénué de toute contrainte commerciale, valorise la marque autour de la créativité et de l’un de ses emblèmes : le sac à main« . Malgré les questions, le président est resté muet sur le coût de l’opération – l’estimant « du même ordre qu’une publicité faite avec un grand réalisateur » -, ainsi que sur le lieu d’implantation temporaire à Paris (six semaines fin 2009-début 2010) – « un lieu exceptionnel dont la localisation ne devrait pas être tranché avant les prochaines élections municipales ».Cela montre l’image dont veut se doter la marque : l’attachement de Chanel avec à

la créativité et à l’avant garde. La galerie d’art nomade conçue par l’architecte Zaha Hadid s’installera à Paris à partir de mars. Après Tokyo et Hong Kong, c’est au tour de l’Institut du monde arabe d’accueillir le Mobile Art Chanel.Entre le musée Guggenheim de Taiwan et la tour City Life à Milan, l’architecte anglo-irakienne suit le parcours de sa Mobile Art Chanel. Après un périple en Asie, la galerie mobile va se poser sur le parvis de l’Institut du monde arabe. A l’origine, la galerie expose des œuvres inspirées du sac 2.55 de Chanel. A Paris, le Mobile Art Chanel accueillera également des artistes contemporains d’origine arabe. Rendez-vous en mars.

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Rei Kawakubo, 55 ans,Comme des Garçons

Rei Kawakubo est une visionnaire. Cerveau de la griffe Comme des Garçons, elle compte parmi les créa-teurs de mode les plus importants actuellement en exer-cice. Depuis qu’elle a débarqué de son Japon natal, il y a 20 ans, Rei Kawakubo remet systématiquement en question les idéaux occidentaux sur la forme du corps et la construction du vêtement, sur le sexisme de la so-ciété et l’utilisation de la couleur.Elle a déplacé et exagéré la forme du corps féminin à travers de gros morceaux de tissu rembourrés, créé des vêtements finis à partir de calicot de tailleur ou retourné les vêtements à l’envers pour transformer les entrailles de leur construction en éléments décoratifs. Elle a per-fectionné l’androgynie avec ses chaussures plates (elle déteste les talons hauts), ses pantalons baggy masculins et ses vestes aux épaules tombantes.En d’autres termes, Rei Kawakubo a révolutionné la mode. Née en 1942 à Tokyo, elle commence à étudier la littérature à l’Université Keio dans un Japon sous occupation américaine, avant de travailler comme sty-liste pour le département Publicité d’un fabricant de produits chimiques.Rei Kawakubo, qui a appris entre temps à confection-ner des vêtements et à les vendre pour arrondir ses fins de mois, lance la griffe Comme des Garçons en 1969. Mais c’est depuis son scandaleux défilé parisien de 1981 qu’elle est devenue si influente, s’attaquant directement au statu quo du glamour entêté de l’époque.Ses créations sont souvent étiquetées comme « artis-tiques » en raison de leur rigueur conceptuelle et intel-lectuelle, mais cela ne l’a pas empêchée de bâtir l’un des plus grands empires indépendants de la mode, avec plus de 80 boutiques sur le seul territoire du Japon. Son champ d’action inclut l’une des collections de parfums les plus particulières qui soient (lancée en 1994).Ses boutiques révolutionnaires remettent en ques-tion l’architecture d’intérieur et l’expérience d’achat, comme c’est le cas du projet (2002) réalisé avec Caria Sozzani, la boutique-concept 10 Corso Como de Tokyo où sont présentés les résultats de collaborations entre designers.Son protégé, Junya Watanabe, dessine sa propre col-lection pour l’écurie Comme des Garçons. En octobre 2004, les créateurs de Comme des garçons (Adrian Joffe et Rei Kawakubo) ont ouvert un lieu conçu pour abriter les treize lignes de la marque, mais aussi une quarantaine d’autres labels, «invités» à partager leur espace. Environ 50 % du magasin est occupé par de grandes marques établies, et les 50 % restant par de jeunes designers sélectionnés autant pour leur créativité et leur potentiel commercial. Mais Dover Street Market (DVM), c’est aussi un endroit où les clients, comme les artistes qui exposent, ont la possibilité d’expérimenter.Mon but est de créer une sorte de marché où divers créateurs d’horizons différents se rassemblent et se ren-contrent au sein d’une ambiance de magnifique chaos», explique ainsi, Rei Kawakubo.Le travail de Rei Kawakubo a fait l’objet de nombreux ouvrages et de plusieurs expositions, notamment «2 Women : Gabrielle Chanel and Rei Kawakubo » dans le cadre du projet anversois Mode 2001 Landed/Geland. Rei Kawakubo, avec sa griffe Comme des Garçons, revisite les lambeaux et les loques.

Elle use le vêtement, le sculpte. Et bouscule, comme Yamamoto, toute la conception occidentale de la mode. Tous les deux ont une influence presque insidieuse sur la mode. L’air de rien, en laissant perplexe ou enthou-siaste, ils ont insufflé une poésie visionnaire à cheval entre les époques et les continents.Les Japonais disent «Garçons». Les Français «Comme des», et les Anglo-Saxons «Comme». Comme des Gar-çons, la Nasa de la mode, l’un des derniers laboratoires menés par Rei Kawakubo. Née en 1942 à Tokyo, elle a lancé la marque en 1969 après des études de philoso-phie. Elle est à la fois la plus et la moins respectée de l’univers de la mode. La plus respectée, parce qu’elle ne laboure que des terres où la machine à coudre n’a jamais mis l’aiguille. La moins, parce que le résultat est toujours au minimum déroutant dans une industrie qui se contente aisément de tailleurs stretch et qui confond kitsch et avant-garde. En fait de pointu, Rei Kawaku-bo l’est tellement qu’elle n’est même plus au bord de la falaise, cela fait longtemps qu’elle en est tombée et qu’elle nage dans des eaux inconnues. Au large du cap Horn de l’ourlet.Chacun de ses défilés est un morceau de bravoure. On n’y scrute pas la perruque d’Elton Bougie-dans-le-vent-John. Mais chaque communiqué de Comme an-nonce une nouvelle avancée vers le futur, vers le jamais vu, jamais fait, jamais porté. Il y a quelques saisons encore, il y avait des top models, mais aujourd’hui cela vire au happening archi-concept qui laisse perplexe quand on se dit que ce ne sont que des fringues. Lors du dernier en date, la foule était assise en rond et regar-dait les mannequins défiler lentement un à un sur de la musique boing-boing contemporaine, loin des sonos de boîte de nuit des confrères. Le vêtement présenté était du multicouche coercitif, des robes en forme de bûche, du comme d’hab’. Ici, la silhouette est bosselée, ou hachée, ou contrite, ou endommagée, ou épaissie. A la sortie, certains rient, d’autres s’interrogent, d’autres encore hurlent au génie.Psychorigide. Arrogante et rude. Nippo-mormone. Elle aura cinquante assistants en noir autour d’elle. Il y aura une musique de fond qui fera dong dong dong tüüt. Elle sera sinistre, aboiera à un interprète, se vexera d’une question pourtant anodine et quittera la pièce sans un mot, dans un silence consterné. C’est ainsi que la légende décrit un entretien avec Rei Kawakubo.En fait, elle attend, seule, assise, les mains sur les ge-noux, dans une petite pièce blanche. Elle semble effa-cée mais décidée, souriante ou presque. Adrian Joffe, à la fois le président de Comme des Garçons et son époux, est présent pour la traduction.WDepuis peu, Rei Kawakubo semble se détendre. Ses créations sont toujours aussi hardcore mais on voit quelques signes de dégel. Des journaux anglo-saxons ont réussi à publier des photos d’elle souriante (jadis aussi impensable qu’une photo de Khrouchtchev en string). Mieux, elle a déclaré avoir abandonné le noir, sa couleur de prédilection jusque-là, pour le rouge. Rei rit, Rei rugit: «On m’entend plus parce que les ten-dances actuelles de la mode m’énervent tellement que je ne peux m’empêcher de réagir». Rei râle: «Le grand problème de la mode depuis quatre ou cinq ans, c’est qu’elle est devenue trop facile à comprendre, à porter.

-portrait

rei kawakubo

Rei Kawakubo en 5 dates

1942. Naissance au Japon.

1969. Création de Comme des Garçons.

1981. Premier défilé à Paris.

1992. Lancement du premier parfum.

1998. Défilé au Musée océanographique.

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styliste japonaise de revendique son atypisme.Trop superficielle et mondaine. Insouciante, se conten-tant de choses stupides. Sans souffrance, ni vrai travail de recherche. Tout va contre la création. On vous cri-tique même d’être trop recherchée quand c’est recher-ché. Tout le monde est soulagé que tout soit pareil. Or, moi j’ai toujours tendu mes efforts vers quelque chose qui n’existait pas.» Rei Kawakubo a l’image d’un monstre de contrôle, soucieuse de rester radicale malgré l’expansion. «Le but n’est pas le contrôle. C’est plus un souci de travailler avec des gens qui partagent un même sens des valeurs», corrige Rei. Elle réalise un chiffre d’affaires de 120 millions de dollars, les bénéfices sont entièrement réinvestis dans la recherche et la création. Celle qui vit à Tokyo dans un appartement loué ajoute: «Le confort, une maison, retirent la force de cet intérêt pour la nouveauté. Il faut avoir une faim, un incon-fort. Posséder vous rend satisfait. On voit toujours les mêmes choses et trop de confort n’est pas bien.» Quand on lui demande comment il se fait que ses vêtements soient si démonstratifs alors qu’elle semble si timide, elle réagit soudain et quitte le japonais pour dire en anglais: «I’m not shy.» Je ne suis pas timide. Son mari présent rit et s’interloque en français: «Ah, ça, c’est la première fois que je l’entend dire ça!» Elle insiste: «Je ne veux pas, je n’ai pas besoin d’expliquer. Je ne veux pas trop parler. Les vêtements sont mes prises de posi-tion. C’est une vieille mentalité japonaise: c’est ce qui est fait qui compte.»Exemple: une robe rouge aux bras prisonniers avec une bosse énorme partant de l’épaule gauche pour termi-ner en gros paquet sur le coude droit et la hanche. On peut choisir de rire et d’y voir une Quasimodo textile, et d’ailleurs Rei dit accepter le rire, espérant qu’il soit juste candide et non cruel (ce qui n’est pas toujours le cas). On peut rester mâchoires pendantes, se défaire de ses préjugés et trouver ça juste étrange et beau. «Je pré-fère que les gens regardent et voient une beauté forte, et ce n’est pas important qu’ils comprennent. La beauté superficielle, ce n’est pas assez.» La beauté pour Rei Kawakubo est un concept torturé, bousculé, morphé, écrasé, renouvelé, une recherche sur le corps, sa forme, sa place dans l’espace, sa dérive: «Le mot beau a un grand sens. Ma perception du beau n’est pas celle de tout le monde. Les bosses étaient belles pour moi, mais d’autres ont ri. Je travaille sur de nouvelles formes de beauté, même si elles ne sont pas toujours comprises.»Cela dit, les excès anticommerciaux de la première ligne sont calmés par les produits plus raisonnables des nom-breuses lignes bis (Comme des Garçons Shirt, Comme des Garçons Robe de chambre, etc.), les parfums et les lignes masculines se révélant presque sobres. «Je n’aime pas les hommes trop voyants et alors je travaille avec les limites. La mode n’est pas forcément l’art.»Souvent férocement attaquée, comme lors de sa collec-tion sur le sommeil où beaucoup ont vu des uniformes d’Auschwitz (elle a nié l’avoir fait exprès et s’est excu-sée), Kawakubo est aujourd’hui absolument adôrée du milieu de la mode. Des pop stars comme Björk s’af-fichent en Comme des, tout l’underground musical an-glais se bouscule à ses défilés. Le quotidien US Women’s Wear Daily a récemment recensé des «hommages» et adaptations raisonnables des formes anachroniques, déstructurées, des plis incompréhensibles et du concep-

tuel affiché, tout ça incopiable mais revu chez Dries Van Noten, Etro, Hussein Chalayan, Alberta Ferretti, Jil Sander, Calvin Klein, Prada et même John Galliano. Si l’on pense son travail comme une prise de position politique, on fait encore fausse route. Rei le dit: «Non, il n’y a jamais de message dans les vêtements, on n’a pas besoin de chercher à comprendre.» Déclaration qui paraîtra ahurissante à ceux qui se souviennent de ses femmes prisonnières, retenues, masquées et bâillonnées des années 80. Comme il n’y a pas de sens dans le nom du label, mais juste une consonance jugée séduisante. «Je n’ai pas d’opinion sur les controverses que je suscite mais qui ne sont pas mon but. Peut-être que je dois accepter et m’attendre à ça parce que les gens n’ont jamais vu ce genre de choses et qu’ils doivent réagir.» Et ajoute: «Faire sans travailler, c’est trop facile. C’est très important de garder les traditions et la culture. Il ne s’agit pas de tout casser, tout changer, mais de faire attention à ne pas être pareil.»

« Mon but est de créer une sorte de marché où divers créateurs d’horizons différents se rassemblent et se rencontrent au sein d’une ambiance de magnifique chaos »

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(Next)Les prochains numéros à paraître.

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Ago

-5 years agophotographie

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-dossier

couture

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• La dentelle est le résultat d’une combinaison de fils exécutée à l’aiguille ou aux fuseaux, à l’exclusion de tout autre procédé.

On ne peut donc la confonde avec le filet ou le tulle brodés, le crochet, le macramé, la frivolité, le tricot, ni avec tout autre tissu présentant des ajourages plus ou moins grands, car ce n’est ni la légèreté ni le degré de transparence qui caractérisent la dentelle, mais uniquement les moyens mis en oeuvre pour sa fabrication.

Une autre erreur consiste à faire remonter la dentelle à une époque fort ancienne. Certains auteurs, s’imaginant que cette ancienneté illusoire confère à la dentelle des titres de noblesse supplémentaires, l’assimilent volontiers à la broderie qui, elle, fut pratiquée de tout temps. D’autres enfin, lui attribuent une origine romanesque et légendaire.

La dentelle n’apparaît que vers le milieu du XVIè siècle et dans le monde occidental. Elle est née d’un luxe nouveau issu de préoccupations d’hygiène et d’élégance, celui de la chemise de toile fine rendue apparente au cou, aux poignets et à travers les crevés qui, dans la mode nouvelle, sillonnaient les habits.

La chemise était coulissée à l’encolure, un galon de passementerie de métal ou de soie maintenant les fronces. On le remplaça rapidement par une passementerie de lin que l’on décousait et recousait plus facilement lors d’une lessive; c’est de lin aussi que les lingères fabriquèrent les glands, les cordelettes et d’autres menus agréments qui accompagnaient le linge. Peu à peu, les passements de lin prirent une importance grandissante. Ils ont d’abord eu l’aspect de galons étroits, puis, la mode étant aux dentelures destinées à garnir les fraises de plus en plus volumineuses de la fin du XVIè siècle et du début du XVIIè siècle, on les hérissa de pointes aiguës.

•Ces «passements dentelés» présentent une combinaison ininterrompue de tresses et de fils tordus deux à deux qui se croisent, se divisent et s’associent pour former un mince et souvent très élégant dessin géométrique.

En se raffinant, en se compliquant, les passements de lin qui s’exécutaient d’abord par les lingères, exigèrent une main-d’oeuvre spécialisée, de plus en plus experte, si bien qu’il n’est pas exagéré de dire que la dentellière est née de la pratique du métier. Après avoir été, pendant un temps relativement long, appelé «passement» et «passement à dentelles» en raison de son aspect particulier, le travail sorti de ses mains prit le nom de «dentelle», terme qui ne se généralisa que lorsque la «dentelle» se fit à bord droit ! Ce terme devrait

uniquement désigner les ouvrages aux fuseaux, mais actuellement, il couvre toute la production dentellière quel qu’en soit le procédé de fabrication. Quant au mot «point», il devrait logiquement s’appliquer aux seuls travaux à l’aiguille puisqu’il implique l’idée de piqûre et demeure, de ce fait, plus conforme à la technique.

Les plus anciens passements exécutés par les lingères ne se différenciaient de la passementerie de métal ou de soie que par l’utilisation du lin blanc.

L’ouvrière emprunta au passementier son outillage traditionnel. Il se composait essentiellement du coussin, des fuseaux et des épingles. Cet outillage est resté à peu près inchangé, particulièrement pour la fabrication des dentelles issues des anciens passements, c’est-à-dire pour celles qui, exécutées avec un nombre constant de fils, sont désignées sous le nom de «dentelles à fils continus».

• Actuellement, dans nos provinces, le coussin ou carreau a l’aspect d’un petit pupitre carré rembourré et légèrement incliné. Il est souvent recouvert de toile

bleue et, dans la partie inférieure, de toile cirée pour faciliter le maniement des fuseaux. Le piqué, c’est-à-dire le modèle percé de petits trous destiné à recevoir les épingles qui doivent guider et soutenir le travail, est attaché à la partie supérieure du carreau de même que les fuseaux qui, se mainant deux par deux, sont toujours en nombre pair. Les fuseaux servent de bobines et de contrepoids: en exerçant une certaine tension sur les fils, ils assurent la régularité du travail. Un petit tiroir placé à l’arrière du coussin reçoit la

partie achevée de la dentelle. Quand l’ouvrière a terminé l’exécution du ou des motifs rapportés sur son piqué et qui ne représente qu’une portion de son ouvrage, elle est obligée de détacher son travail et de le remonter pour pouvoir en poursuivre la fabrication, ce qui lui occasionne une grande perte de temps. Cet inconvénient lui est épargné en utilisant un autre type de coussin, peu commun dans notre pays et répandu surtout en Italie, où il est connu sous le nom de «tombolo». Il s’agit d’un coussin cylindrique pivotant autour d’un axe posé sur deux tourillons. Le piqué étant attaché sur cette sorte de

manchon, le travail peut se poursuivre de façon ininterrompue puisque le piqué tourne au fur et à mesure de son avancement.

• Les dentelles à fils continus ne peuvent évidemment être exécutées que par une dentellière à la fois; elles sont relativement étroites, leur largeur dépend de la dimention du coussin et de la finesse du fil. Au plus cette finesse est grande, au plus le nombre de fuseaux doit être élevé, même pour une dentelle de faible largeur. Au siècle passé, les dentellières habiles plaçaient jusqu’à mille cinq cents fuseaux sur leur coussin; actuellement, on utilise encore parfois un nombre considérable de fuseaux. Il n’est pas difficile de reconnaître une dentelle à fils continus. Elle ne présente ni envers ni endroit; on peut, à la loupe, et même parfois à l’oeil nu, suivre le voyage des fils; puisqu’ils sont en nombre constant, on les voit trè nettement passer du fond dans l’ornement et vice versa; ces fils sont toujours parallèles et perpendiculaires à la lisière, ces directions peuvent être particulièrement bien observées dans les parties mates du décor exécuté en toilé.

Parmis les dentelles aux fuseaux de ce premier type on peut citer: certaines dentelles de Flandres, les dentelles de Binche, de Valenciennes, de Malines, de Lille, de Chantilly, les blondes, les dentelles torchon, etc. Chacune des espèce a, évidemment, ses particularités.

A côté des dentelles aux fuseaux à fils continus qui poursuivirent leur destinée propre, un autre genre s’est élaboré au cours du XVIIè siècle. La fraise ayant été abandonnée, on vit apparaître, vers 1620-1630, un type de dentelle destiné à garnir les grands cols plats ou légèrement évasés pour les dames, que la mode du temps de Louis XIII a immortalisés.

Ces dentelles destinées à être étalées sur la soie, le velours sombre ou l’armure ne pouvaient se contenter de l’aspect linéaire du passement de lin. Elles se présentent sous la forme de dentelures largement arrondies, portant chacune un ornement floral stylisé. Les fils ne se combinent plus en un léger filigrane, mais dessinent les lourds motifs en toilé d’un blanc mat, cernés par un mince ajour formé de fils tordus. L’aspect viril et corsé de ces dentelles convenait à la mode mi-mondaine, mi-millitaire de l’époque.

Leur exécution réclamait de nouveaux procédés techniques. L’oeil le moins exercé devine que des fils doivent être ajoutés là où les formes s’étalent pour être ensuite supprimés quand elles se rétrécissent. Afin de modeler l’ornement, l’ouvrière plaçait, dans le corps du motif, une ou plusieurs épingles supplémentaires portant chacune un fil à cheval terminé par une paire de fuseaux. Elle poursuivait

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Les petites mains.

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son travail, coupant les fils ou en introduisant de nouveaux selon les exigeances du dessin, créant ainsi la technique des fils coupés. Les fils ne passant plus d’une forme à l’autre, comme dans les dentelles à fils continus, il fallut, pour joindre les différentes parties de l’ornement, recourir aux accrochages que l’on trouve déjà dans certains passements. Ce sont de petits noeuds coulants exécutés en bordure des motifs et destinés à unir un morceau en voie d’exécution à un autre complètement terminé. La complexité du travail ne fit qu’augmenter dans le courant du XVIIè siècle lorsque, vers 1660, les dentelles de Flandres eurent à concurrencer les beaux points à l’aiguille que Venise avait mis au monde. Pour les imiter dans la technique du fuseau, on fut obligé de morceler le travail, d’exécuter séparément des portions du dessin et de les joindre ensuite par des brides ou des mailles aux fuseaux accrochés dans les petits trous laissés par les épingles lors de la confection des différents éléments du décor.

• Afin de faciliter le travail de l’ouvrière et afin aussi de ne pas compromettre la solidité de l’ensemble, on laissait souvent flotter, derrière les fleurs, les fils nécessaires à la confection des brides ou du réseau au lieu de les couper. Par conséquent, et contrairement aux dentelles à fils continus, les dentelles dites à pièces rapportées présentent un côté envers et un côté endroit. Il est donc aisé de les reconnaître. De plus, un examen minutieux d’une dentelle à pièces rapportées révèle surtout dans les parties mates faites en toilé, le voyage capricieux des fils qui ne sont presque plus jamais parallèles ni perpendiculaires à la lisière.

Afin de pouvoir diriger les fils de manière plus libre, on se sert, pour l’exécution d’une dentelle à pièces rapportées. d’un carreau circulaire pivotant sur un pied. Les fuseaux obéissant à la loi de la pesanteur, on peut, en faisant tourner le carreau, conduire aisément les fils dans n’importe quelle direction ce qui facilite et souvent seul permet la réalisation de certaines formes décoratives. Cette émancipation de la technique permet de réaliser des pièces de n’importe quelle forme et de dimension considérable, à condition de mettre à l’ouvrage un certain nombre de dentellières travaillant de façon rigoureusement identique; la diversité des mains s’effaçant pour sauvegarder l’anonymat de l’ensemble. Les dentelles à pièces rapportées les plus connues sont, outre certaines dentelles de Flandres déjà citées, les dentelles de Bruxelles du XVIIIè siècle, les dentelles de Milan, la Duchesse, la rosaline, etc.

Voyons maintenant, parallèlement à celle de la dentelle aux fuseaux, la genèse de la dentelle à l’aiguille.

Toujours pour des raisons d’économie ménagère, au XVIè siècle, la broderie opaque de lin blanc était plus habituelle dans nos provinces que la broderie de couleur, familière à l’Allemagne et à l’Angleterre. Elle enrichissait certes la toile, mais ne lui donnait aucune légèreté, or, le goût, dans les objets de lingerie, s’orientait vers des effets de transparence.

On s’ingénia donc à ajourer le tissu. On y réussit en tirant des fils et en assurant,

à l’aide de l’aiguille, les fils restants, selon une technique bien connue, celle des fils tirés ou des points clairs. On pouvait, en les entortillant par un travail à l’aiguille, serrer de faibles portions de fils en petits faisceaux pour obtenir un ajourage géométrique. C’est le procédé des fils écartés qui, bien plus tard, au XVIIIè siècle, se mit au service de dessins extrêmement libres d’une grande beauté. On pouvait encore trouer la toile et consolider les bords de cet ajour assez grossier, on pouvait enfin tirer les fils dans les deux sens ou même couper carrément le tissu suivant la direction des fils de trame et des fils de chaîne en ménageant de minces cloisons de toile. Sur l’espèce de fenestrage ainsi obtenu, on jetait des croisillons de fils et on brodait l’ensemble de ce bâti après l’avoir consolidé. On obtenait ainsi un travail ajouré appelé «point coupé». La mode, nous l’avons vu à propos des passements, était aux dentelures. Après avoir dentelé le cuir et le drap, on voulut denteler les objets de lingerie. Mais l’ajourage de ces dentelures s’avérait impossible à pratiquer, car le tissu n’eût pas résisté au retrait à peu près total des fils dans les deux sens.

Pour servir d’appui à un travail dessinant des dentelures, on eut l’ingénieuse idée de créer un bâti

indépendant fait de fils couchés sur un parchemin. Après avoir exécuté les enjolivements nécessaires à l’aiguille, l’ouvrage étant terminé, on le libérait de son support provisoire. C’est la plus ancienne forme de la dentelle à l’aiguille qui se distingue du point coupé par son indépendance absolue à l’égard de tout tissu de base. En effet, c’est la transformation radicale de la technique bien plus que leur aspect extérieur qui différencie le point coupé de la véritable dentelle à l’aiguille.

Ce procédé nouveau de fabrication permettait une liberté absolue de dessin; mais celui-ci se modifia très lentement; il demeura longtemps figé dans la géométrie, les dentelures devant rester en harmonie de style avec le point coupé qu’elles complétaient. En italien, le nouveau mode de travail fut désigné par l’expression imagée de «punto in aria» (point en l’air) mais en français, on lui réserva pendant longtemps l’ancien terme «point coupé».

• Pendant la première moitié du XVIIè siècle, l’aspect du point à l’aiguille se transforme sous l’impulsion de la mode. On doit à l’Italie, et tout particulièrement à Venise, de belles dentelles aux très larges dentelures décorées d’ornements floraux un peu grêles, oeillets, tulipes, passiflores, réunis par des brides souvent garnies de picots. C’est le pendant italien des dentelles de Flandres de l’époque Louis XIII qui, elles aussi, convenaient à merveille aux costumes de l’époque.

Puis vient, vers 1660, l’éclatante réussite des gros points de Venise à bord droit garnis de rinceaux vigoureux, relevés de brodes épaisses et modelées. Traduites dans la technique des fuseaux en Flandres, ces dentelles furent imitées en France, sous Louis XIV,

lors de l’établissement, par Colbert, en 1665, des «Manufactures Royales des Poincts de France». La France, peu à peu, se dégagea de ses modèles, elle acquit un style personnel qui se manifeste surtout au XVIIIè siècle, dans les fabriques d’Alençon et d’Argentan. La Belgique ne demeura pas étrangère à la production de la dentelle à l’aiguille. Elle connut le point coupé, elle fabriqua, au XVIIIè siècle, des points à l’aiguille extrèmement légers et triompha au XIXè siècle avec le point de gaze. Depuis le jour où une dentellière particulièrement industrieuse substitua à la toile, un bâti indépendant, le procédé de fabrication d’une dentelle à l’aiguille est resté, dans ses grandes lignes, identique. L’ouvrière utilise un parchemin ou un papier fort doublé de deux épaisseurs de tissu. Le modèle est reporté sur ce papier; la dentellière couche très soigneusement une mince mèche de fils sur les lignes du dessin et la fixe au moyen de points à cheval qui traverse les papiers et les tissus. Un réseau aux fuseaux d’une impondérable légèreté qui fit sa fortune: c’est le drochel. On l’utilisait suivant la méthode des pièces rapportées et il convenait particulièrement au décor délicat du style Louis XV. Les formes du style Louis XVI et du directoire s’étant encore amenuisées, il devint impossible impossible d’accrocher le réseau au pourtour des motifs. On recourut alors à une méthode spéciale dite application, méthode dont Bruxelles conserva le monopole. Faire la distinction entre les dentelles à l’aiguille et les dentelles aux fuseaux, parmis ces dernières, reconnaître le métier à fils continus et la technique à pièces rapportées, telle est la base de toute étude de la dentelle. Au XVIIIè siècle déjà, on trouve des dentelles mélangées, alliant la technique de l’aiguille à celle des fuseaux. Les plus précieuses dentelles de Bruxelles de cette époque sont souvent agrémentées de petits détails en point à l’aiguille.

On pourrait encore citer d’autres exemples de «dentelles mélangées»; le XIXè siècle et le début du siècle présent, à bout d’inspiration vraiment créatrice, ayant cultivé les réminiscences et la confusion des genres.L’aspect esthétique, en relation étroite avec la technique, mérite qu’on s’y attache. En général, l’ornement suit l’évolution des grands styles décoratifs et s’accorde aux toilettes du temps, provoquant, nous l’avons rapidement vu - en évoquant les dentelles de l’époque Louiz te disposition fait valoir les dessins à grande échelle auxquels conviennent également les brides aux fuseaux ou à l’aiguille. Les brides sont des barrettes, parfois disposées en ordre régulier. Le réseau est un ensemble de mailles souvent très fines, aux fuseaux ou à l’aiguille, il estompe l’ornementation.

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Pour réaliser vos souliers, Dimitri effectue en premier lieu la prise de mesure de vos pieds.

Il en dessine tout d’abord le contour en suivant la forme avec un crayon tenu à 90°, condition sine qua non pour un repérage parfait. Il indique ensuite sur ces relevés les emplacements des phalanges, des métatarses et note les éventuelles saillies.

Il mesure enfin au millimètre près l’axe, le périmètre, la hauteur, la largeur et la longueur des deux pieds, des coups de pied, des gros orteils et de chaque articulation.

RÉALISATION DE LA FORME

La forme est une réplique de votre pied. Dimitri la réalise en bois à partir de vos mesures. Elle est différente pour chaque modèle que vous souhaitez faire réaliser.

Après avoir pris vos mesures et l'empreinte de votre pied qui définit la répartition du poids de votre corps, Dimitri évalue la symétrie des orteils, calibre le tour du cou-de-pied et la saillie des orteils, calcule la hauteur du gros orteil et la cambrure du cou-de-pied, critères essentiels pour assurer un confort absolu à votre soulier.

Enfin, Le plus important pour le confort est l'estimation de la cambrure, partie qui comprend la saillie et le cou-de-pied, et qui reçoit tout le poids du corps quand le pied est en mouvement.

Dimitri choisit ensuite le taille du décolleté en fonction de la dimension du talon. Puis il détermine la hauteur du quartier: ni trop haut, pour ne pas frotter les tendons, ni trop bas, pour bien tenir le pied.

La difficulté de la création de la forme consiste à tenir compte de toutes vos mesures sans pour autant compromettre la beauté architectonique de la chaussure.

la création de la forme à monter nécessite environ 20 heures de travail.

MONTAGEL'empeigne est mise à sécher sur la forme deux jours pour qu'elle prenne parfaitement le galbe de la forme à monter. L'empeigne est ensuite montée. L'assemblage et le montage d'un soulier nécessitent environ 70 étapes.

Enfin vient le finissage : Dimitri taille la trépointe, rogne les talons, polit la semelle et ajoute la première de propreté. Cirée, passée à la peau de chamois, la chaussure est prête à

chausser

Après nous avoir jaugés rapidement l’artisan nous a immédiatement mis dans le bain puisqu’il était en train de monter un soulier.Assis dans son atelier il était en train de relever une lèvre au tranchet afin de pouvoir par la suite y pratiquer une couture sous gravure ferme. L’échange est vite devenu technique et s’en est suivie une démonstration du tressage et poissage d’un ligneul puis de l’utilisation d’une halène courbe.

Eric Devos a la réputation d’être un excellent ouvrier de pied et la description de sa méthode est

vraiment passionnante.Tout commence par une prise d’empreinte sur une feuille qui lui permet à la fois de déterminer les mensurations du pied mais aussi les points d’appui. Partant de là une forme et deux chaussons d’essayage seront réalisés. Le premier chausson est en plastique thermo-formé et permet en transparencede voir très précisément la place que va occuper le pied. Dans un second temps un chausson en cuir sera cousu.Mais notre artisan est aussi un vrai communiquant et nous n’avons pas eu à poser beaucoup de questions avant qu’il ne dirige lui-même la visite. Une fois le travail en cours terminé nous avons enchaîné description de sa carrière, sa collaboration avec John Lobb, le rôle qu’il a longtemps joué chez les compagnons et son activité à Bourg-en-Bresse où il partage son temps entre la réparation et la satisfaction de quelques heureux clients qu’il a une certaine tendance à sélectionner. Outre l’atelier qui se trouve derrière un charmant magasin qu’il a lui même décoré il dispose d’un premier atelier. En contrebas de

celui-ci se trouve une seconde pièce bien plus grande où il peut se servir de toutes les machines qui lui permettent une grande autonomie.Comme l’homme est un artisan nous nous devions de vous présenter quelques exemples de sa production. C’était un pari osé, sachant qu’il fallait se constituer une clientèle à partir de zéro. Aujourd’hui Gérald Thibaud est bien installé et son talent lui amène des clients d’un peu partout en France. Il faut bien dire que le bonhomme à de l’expérience ! Passionné depuis toujours par le travail du cuir, il rentre chez les compagnons du devoir en 1995 puis va effectuer des formations chez

de grandes maisons et bottiers. Ainsi il travaillera à l’atelier mesure de John Lobb Paris, puis chez Eric Devos (Meilleur Ouvrier de France), enfin, il effectuera un voyage d’un an à la manufacture John Lobb à Northampton avant de revenir travailler avec Eric Devos et finalement se mettre à son compte début 2002.Voila pour la petite histoire, passons désormais à la visite que Gérald Thibaud avait d’ailleurs parfaitement préparé.Son atelier de botterie est séparé de son atelier cordonnerie. Dans cette atelier sont regroupés l’ensemble des postes pour faire une paire de souliers à savoir:l Le travail sur les forme en bois avec la presse de bottierCe qu’il aime le plus dans ce métier, c’est guider le client néophyte dans le monde du soulier sur mesure, c’est pour lui une expérience enrichissante car elle se passe aux travers d’échanges entre le client et lui. C’est un bottier qui fait donc réellement participer son client à l’élaboration de SA chaussure. C’est une façon différente d’aborder la botterie d’art, que seul les bottiers installés en indépendant peuvent

faire.Pour les commandes, il faut ajouter que Gérald Thibaud chausse aussi bien les hommes que les femmes et que les exercices de styles ne sont limités que par l’imagination du client. (Des photos supplémentaires sont visibles dans le porto folio pour mieux se rendre compte de l’étendue des capacités de ce Monsieur dans le domaine de la botterie.)J’ai également beaucoup apprécié sa vision de la botterie est l’avenir de cette dernière : En effet pour lui ce métier est plein d’avenir, de ce fait il encourage les jeunes compagnons à se lancer plus tard dans la botterie et notamment en s’installant un peu partout en France. Cela afin de refaire connaître aux populations ce qu’est le vrai métier d’un bottier et la différence entre les produits artisanaux et ceux de l’industrie. Selon lui, il y a assez de place pour que tout le monde puisse vivre décemment en proposant des produits de qualités à des prix honnêtes. Je dois dire que je suis en accord total avec lui et j’attends d’ailleurs avec impatience qu’un jeune compagnon bottier s’installe en région PACA !Pour finir voici une dernière photo de l’artiste dans la pièce ou il reçoit ses clients.

Enfin, Le plus important pour le confort est l'estimation de la cambrure, partie qui comprend la saillie et le cou-de-pied, et qui reçoit tout le poids du corps quand le pied est en mouvement.

Dimitri choisit ensuite le taille du décolleté en fonction de la dimension du talon. Puis il détermine la hauteur du quartier: ni trop haut, pour ne pas frotter les tendons, ni trop bas, pour bien tenir le pied.

La difficulté de la création de la forme consiste à tenir compte de toutes vos mesures sans pour autant compromettre la beauté architectonique de la chaussure.

la création de la forme à monter nécessite environ 20 heures de travail. ww

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Bottier, un mettier d'art

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