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Posters B203 une IgG lambda monoclonale plasmatique, une cryoglobuline de type 2, une protéinurie glomérulaire non sélective avec protéinurie de Bence-Jones. La biopsie rénale montrait une glomérulosclérose nodulaire compatible avec une maladie des chaînes légères. La BOM trouvait une plasmocytose excessive à prédominance Lambda. L’étude génétique décelait une mutation du gène de l’élastine (ELN), jamais associée à ce jour à une CLA. Discussion.— Nous avons retenu le diagnostic de CLA associée à une gammapathie monoclonale (compliquée d’atteinte glomérulaire) chez un patient porteur d’une mutation du gène ELN. De rares cas de CLA associées à une gammapathie bénigne ou maligne ont été rapportés. La réponse « hématologique » aux trai- tements entrepris ne garantit pas une amélioration des lésions cutanées ou l’arrêt de leur progression. Les autres causes de CLA sont très variées. La CLA peut faire suite à une atteinte inflammatoire cutanée directe (lupus, sarcoïdose, urticaire, syndrome de Sweet), ou survenir dans un contexte de maladie systémique (lymphome, syndrome néphrotique, maladie de Wilson, toxocarose, polyarthrite rhumatoïde). Notre patient est porteur d’une mutation du gène ELN. Cela n’est probablement pas fortuit. Un autre cas de CLA a été décrit chez un sujet ayant eu une toxocarose avant le début de la CLA. Ce patient était porteur d’une mutation de ELN, mais également d’une mutation du gène codant la fibuline 5. Ces anomalies génétiques constituent sans doute un terrain favorisant le développement de la CLA. Conclusion.— Nous rapportons un nouveau cas de CLA associée à une gammapathie chez un porteur, jusqu’alors asymptomatique, d’une mutation dans un gène codant une protéine structurale des fibres élastiques. Déclaration d’intérêts.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.341 P189 Malakoplakie cutanée pseudo-tumorale : une entité rare à ne pas méconnaître M. Amy de la Bretèque a,, A. Saussine a , I. Abboud b , M. Battistella c , J.-D. Bouaziz a , M. Lafaurie d , A. Dionyssopoulos e , M. Rybojad a , M. Bagot a a Service de dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France b Service de néphrologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France c Service d’anatomopathologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France d Service de maladies infectieuses, hôpital Saint-Louis, Paris, France e Service de stomatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France Auteur correspondant. Mots clés : Granulome ; Immunodépression ; Malakoplakie Introduction.— La malakoplakie est une pathologie granulomateuse viscérale ou cutanéomuqueuse rare. Nous rapportons un cas original avec lésion pseudo-tumorale cervicale et atteinte de la muqueuse buccale. Observations.— Un homme de 68 ans diabétique, transplanté rénal, était adressé pour une lésion cutanée tumorale ulcérée sous- mandibulaire gauche de 5cm. L’examen clinique trouvait une ulcération gingivale évoluant depuis six mois sans adénopathie périphérique. L’hypothèse clinique principale était un carcinome épidermoïde. L’analyse histologique des deux lésions était en faveur d’une malakoplakie, sans prolifération tumorale. Un prélèvement bactériologique local et une hémoculture étaient positifs à Esche- richia coli. Il n’y avait pas d’argument pour une localisation génito-urinaire ou digestive de malakoplakie. Un traitement actif sur les germes intracellulaires par sulfaméthoxazole-triméthoprime permettait une diminution de moitié de la lésion (deux mois de recul). Discussion.— La malakoplakie est une inflammation granulomateuse viscérale (souvent génito-urinaire ou digestive) ou cutanéomu- queuse en réponse à une infection bactérienne à Gram négatif, le plus souvent à E. coli. Il s’agirait d’un défaut de bactérici- die acquis des macrophages, lié à une baisse du taux de guanine monophosphate cyclique nécessaire à la fonction des microtubules lysosomiaux et la phagocytose. Une immunodépression est fré- quemment présente. Le diagnostic de malakoplakie cutanée est rarement évoqué cliniquement car l’aspect est peu spécifique (ulcé- ration, nodule, abcès, évoluant depuis plusieurs mois). Moins de 50 cas cutanés sont décrits dans la littérature, de localisation péri- néale le plus souvent. Nous n’avons pas retrouvé de cas avec atteinte muqueuse. L’histologie permet d’affirmer le diagnostic devant la présence d’un infiltrat dermique polymorphe avec de grands histiocytes (cellules de Von Hansemann) contenant des gra- nules PAS+ et Von Kossa+ appelés corps de Michaelis-Gutmann. Les diagnostics différentiels sont les néoplasies, les autres granuloma- toses, les infections (fongiques, tuberculose). Le traitement n’est pas codifié et repose sur une antibiothérapie prolongée active sur les germes intracellulaires (fluoroquinolones, sulfaméthoxazole- triméthoprime) éventuellement complétée par un geste chirurgical et la baisse de l’immunosuppression. Conclusion.— La malakoplakie est une granulomatose rare de diagnostic histologique qu’il faut savoir évoquer chez l’immunodéprimé. Déclaration d’intérêts.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.342 P190 Histiocytose métabolique ou xanthomatose hyperlipémique : pourquoi chercher les causes compliquées quand elles sont simples ? K. Opletalova a,, E. Routier a , G. Sebille a , C. Mateus a , P. Duvillard b , C. Robert a a Service de dermatologie, institut Gustave-Roussy, Villejuif, France b Service d’anatomie pathologique, institut Gustave-Roussy, Villejuif, France Auteur correspondant. Mots clés : Histiocytose ; Hypertriglycéridémie ; Xanthogranulome Introduction.— Les histiocytoses métaboliques sont caractérisées par l’accumulation dans les histiocytes de lipides, en raison de maladies génétiques ou acquises. Observation.— Une femme de 41 ans, suivie pour carcinome mam- maire depuis 2009, en rémission complète sous tamoxifène, consultait pour une éruption papuleuse prurigineuse prédominant sur les fesses et les bras, apparue en août 2011. Elle ne rapportait pas d’autre antécédent particulier. Une première biopsie cutanée évoquait une histiocytose non langerhansienne de type macro- phagique. L’examen clinique montrait des papules blanchâtres, l’absence de signes systémiques ou d’adénopathies. Les diagnos- tics cliniques évoqués étaient ceux de maladie de surcharge ou de sarcoïdose. Une deuxième biopsie suggérait à nouveau le diagnostic d’histiocytose non langerhansienne, et l’immuno-histochimie mon- trait que les histiocytes co-exprimaient CD68 et 163 sans expression significative de CD1a. Résultats.— Le bilan biologique trouvait une hypertriglycéridémie majeure à 41 g/L (norme inférieur à 1,5 g/L) et une hypercholesté- rolémie à 10,6 g/L (norme inférieur à 2 g/L). Le bilan hépatique et la lipasémie étaient normaux. La patiente était hospitalisée en urgence dans le service d’endocrinologie en raison du risque de pancréatite aiguë et pour explorations métaboliques. Une hypertriglycéridémie de type IV, qui put être contrôlée par un régime alimentaire strict et le fénofibrate, était diagnostiquée. Le traitement par tamoxifène était poursuivi. L’éruption régressait

Malakoplakie cutanée pseudo-tumorale : une entité rare à ne pas méconnaître

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Page 1: Malakoplakie cutanée pseudo-tumorale : une entité rare à ne pas méconnaître

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une IgG lambda monoclonale plasmatique, une cryoglobuline detype 2, une protéinurie glomérulaire non sélective avec protéinuriede Bence-Jones. La biopsie rénale montrait une glomérulosclérosenodulaire compatible avec une maladie des chaînes légères. LaBOM trouvait une plasmocytose excessive à prédominance Lambda.L’étude génétique décelait une mutation du gène de l’élastine(ELN), jamais associée à ce jour à une CLA.Discussion.— Nous avons retenu le diagnostic de CLA associée à unegammapathie monoclonale (compliquée d’atteinte glomérulaire)chez un patient porteur d’une mutation du gène ELN.De rares cas de CLA associées à une gammapathie bénigne oumaligne ont été rapportés. La réponse « hématologique » aux trai-tements entrepris ne garantit pas une amélioration des lésionscutanées ou l’arrêt de leur progression.Les autres causes de CLA sont très variées. La CLA peut faire suiteà une atteinte inflammatoire cutanée directe (lupus, sarcoïdose,urticaire, syndrome de Sweet), ou survenir dans un contexte demaladie systémique (lymphome, syndrome néphrotique, maladie deWilson, toxocarose, polyarthrite rhumatoïde).Notre patient est porteur d’une mutation du gène ELN. Cela n’estprobablement pas fortuit. Un autre cas de CLA a été décrit chezun sujet ayant eu une toxocarose avant le début de la CLA. Cepatient était porteur d’une mutation de ELN, mais également d’unemutation du gène codant la fibuline 5. Ces anomalies génétiquesconstituent sans doute un terrain favorisant le développement dela CLA.Conclusion.— Nous rapportons un nouveau cas de CLA associée à unegammapathie chez un porteur, jusqu’alors asymptomatique, d’unemutation dans un gène codant une protéine structurale des fibresélastiques.Déclaration d’intérêts.— Aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.341

P189Malakoplakie cutanée pseudo-tumorale : une entitérare à ne pas méconnaîtreM. Amy de la Bretèque a,∗, A. Saussine a, I. Abboud b,M. Battistella c, J.-D. Bouaziz a, M. Lafaurie d, A. Dionyssopoulos e,M. Rybojad a, M. Bagot a

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Mots clés : Granulome ; Immunodépression ; MalakoplakieIntroduction.— La malakoplakie est une pathologie granulomateuseviscérale ou cutanéomuqueuse rare. Nous rapportons un cas originalavec lésion pseudo-tumorale cervicale et atteinte de la muqueusebuccale.Observations.— Un homme de 68 ans diabétique, transplanté rénal,était adressé pour une lésion cutanée tumorale ulcérée sous-mandibulaire gauche de 5 cm. L’examen clinique trouvait uneulcération gingivale évoluant depuis six mois sans adénopathiepériphérique. L’hypothèse clinique principale était un carcinomeépidermoïde. L’analyse histologique des deux lésions était en faveurd’une malakoplakie, sans prolifération tumorale. Un prélèvementbactériologique local et une hémoculture étaient positifs à Esche-richia coli. Il n’y avait pas d’argument pour une localisation

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ysosomiaux et la phagocytose. Une immunodépression est fré-uemment présente. Le diagnostic de malakoplakie cutanée estarement évoqué cliniquement car l’aspect est peu spécifique (ulcé-ation, nodule, abcès, évoluant depuis plusieurs mois). Moins de0 cas cutanés sont décrits dans la littérature, de localisation péri-éale le plus souvent. Nous n’avons pas retrouvé de cas avectteinte muqueuse. L’histologie permet d’affirmer le diagnosticevant la présence d’un infiltrat dermique polymorphe avec derands histiocytes (cellules de Von Hansemann) contenant des gra-ules PAS+ et Von Kossa+ appelés corps de Michaelis-Gutmann. Lesiagnostics différentiels sont les néoplasies, les autres granuloma-oses, les infections (fongiques, tuberculose). Le traitement n’estas codifié et repose sur une antibiothérapie prolongée activeur les germes intracellulaires (fluoroquinolones, sulfaméthoxazole-riméthoprime) éventuellement complétée par un geste chirurgicalt la baisse de l’immunosuppression.onclusion.— La malakoplakie est une granulomatose raree diagnostic histologique qu’il faut savoir évoquer chez’immunodéprimé.éclaration d’intérêts.— Aucun.

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190istiocytose métabolique ou xanthomatoseyperlipémique : pourquoi chercher les causesompliquées quand elles sont simples ?. Opletalova a,∗, E. Routier a, G. Sebille a, C. Mateus a,. Duvillard b, C. Robert a

Service de dermatologie, institut Gustave-Roussy, Villejuif,ranceService d’anatomie pathologique, institut Gustave-Roussy,illejuif, FranceAuteur correspondant.

ots clés : Histiocytose ; Hypertriglycéridémie ; Xanthogranulomentroduction.— Les histiocytoses métaboliques sont caractériséesar l’accumulation dans les histiocytes de lipides, en raison dealadies génétiques ou acquises.bservation.— Une femme de 41 ans, suivie pour carcinome mam-aire depuis 2009, en rémission complète sous tamoxifène,

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