MELS ColePartenariat CommunautFR 470982

Embed Size (px)

DESCRIPTION

iiijnn

Citation preview

  • Lcole en partenariat avec sa communaut

    Synthse dune tude exploratoire

  • 2Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut2Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    Ce document constitue une synthse dun rapport de recherche rdig par une quipe de lUniversit de Sherbrooke sous la direction de Paul Prvost. Pour une rexion plus approfondie, veuillez vous rfrer au rapport intgral, que vous trouverez sur le site Internet suivant : http://www.usherbrooke.ca/adm/grecus.

    Coordination

    Valrie SayssetService de la recherche Direction de la recherche, de la statistique et des indicateurs, MELS

    Rdaction

    Marie-Christine BoyerConsultante

    Rvision linguistique

    Sous la responsabilit de la Direction des communications, MELS

    Graphisme

    Gouvernement du Qubec Ministre de lducation, du Loisir et du Sport, 06-00135

    ISBN 2-550-47098-2 (PDF)

    Dpt lgal - Bibliothque et Archives nationales du Qubec, 2006

  • Lmergence

    du lien cole-communaut

    La prennit

    Trois modles

    Introduction Conclusion

    des liens

    dcoles en partenariat de cas vcus dans les coles

    Dix tudes

    Lorganisation

    du lien cole-communaut

    Lcole en partenariat avec sa communautSynthse dune tude exploratoire

  • Introduction loccasion du Forum des gnrations, organis par le gouvernement du Qubec en 2004, certaines proccupations ont t souleves quant lvolution du rle de lcole dans les communauts locales et rgionales. La question tait de savoir si lcole pouvait devenir un lieu intgrateur de services aux lves et la communaut, et si elle pouvait, en tant que lieu physique, servir de structure daccueil un ensemble de services offerts la population, tout en donnant la priorit aux lves.

    Il existe au Qubec une varit dexpriences de collaboration cole-communaut. Cest pourquoi il a t convenu dtudier un certain nombre dexemples de ces regroupements de services a n de mieux connatre les d s relever, les problmes prouvs et les solutions apportes aux diffrents acteurs lors de leur intgration. Pour mener bien cette tude, le ministre de lducation, du Loisir et du Sport (MELS) a mandat une quipe de recherche de lUniversit de Sherbrooke, qui a travaill sous la direction de M. Paul Prvost.

    Le prsent document vise mettre en relief lmergence de liens entre lcole et sa communaut, la faon dont ces liens sorganisent et les lments qui favorisent la prennit de ces liens. Les trois modles conceptuels dcoles en partenariat mis en vidence par ltude permettent de mieux comprendre la grande mobilit dune cole en devenir cherchant, avec la communaut qui lentoure, relever des d s prsents et futurs.

    4Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • 5Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    Mthodologie de ltude

    Au total, dix cas ont t documents. Lensemble de cet chantillon devait couvrir des milieux aux caractristiques varies (communaut urbaine ou rurale, niveau denseignement, taille de leffectif, rgion gographique, milieu linguistique et dif cults socioconomiques scolaires et locales) ainsi que des situations diffrentes de regroupement des services, en ce qui concerne tant la dynamique des partenaires que la formalisation des ententes.

    Pour mener bien la collecte de linformation, lquipe de recherche a procd des entrevues semi-diriges avec, en moyenne, huit informateurs cls par cas. Ces personnes taient issues du rseau scolaire (les dirigeants des commissions scolaires et des coles, les enseignants et autres membres du personnel) et de la communaut (les lus, les dirigeants municipaux et autres reprsentants dorganismes publics et privs prsents sur le territoire). Les informations fournies par ces personnes ont ensuite t compltes et valides par lanalyse de certains documents pertinents pour la comprhension des situations et des initiatives dintgration (plans stratgiques, projets ducatifs, documents relatifs aux projets, etc.).

    Ltude comporte deux volets : la documentation de cinq cas existants ainsi que la documentation et le suivi de cinq projets pilotes. Chaque projet pilote a t appuy nancirement durant lanne 2004-2005 par le ministre de lducation, du Loisir et du Sport raison dun montant non rcurrent de 30 000 $, dans le but dencourager, dans un court laps de temps, la conclusion dententes entre le milieu scolaire et des partenaires locaux. La collecte des donnes sest droule de mars juin 2005 dans les deux groupes dcoles. Les informations ont t colliges sous la forme de cas qui ont ensuite t valids par certaines personnes interviewes. Les cas ont t analyss de faon transversale de manire faire ressortir, dans chacun deux, les lments rcurrents ainsi que les lments ayant un degr de pertinence lev pour les personnes interroges. De multiples rencontres dquipe ont facilit le consensus par une interprtation plurielle des rsultats. Cette analyse a nalement t approfondie la lumire des concepts et des modles tirs de la littrature sur le sujet.

  • Lmergencedu lien cole-communaut

    Une communaut est constitue de personnes issues du milieu scolaire, du secteur municipal ou du milieu des affaires, dorganismes communautaires et de simples citoyens. Cest un tissu vivant en perptuelle volution. Les diffrents acteurs qui la composent peuvent se rapprocher pour faire face ensemble aux changements inluctables qui se prsentent. Ce rapprochement peut se faire progressivement avec le temps ou de manire plus intensive et ponctuelle.

    Les dix coles tudies ont d faire face des changements plus ou moins majeurs et ont t amenes prendre position par rapport au reste de la communaut. Elles ont d aussi valuer leurs besoins et leurs enjeux.

    Reconnatre les changementsDiverses situations sont lorigine des changements observs dans les faons de faire des dix coles tudies.

    Des situations lies la dmographie :

    n Une augmentation deffectif ncessitant de nouveaux services ou de nouveaux locaux.

    n Une baisse deffectif menaant lcole de fermeture (voir lencadr 1).

    n La prsence de nouvelles populations immigrantes.

    n Le dclin dune population rurale anglophone.

    Des situations lies des problmatiques sociales ou des projets scolaires et municipaux :

    n Le besoin dapporter des ressources aux lves vivant une problmatique sociale particulire.

    n Le nouvel amnagement dun ancien btiment scolaire.

    n La cration dun auditorium destin aux lves et la communaut.

    Encadr 1

    Les effets de la dcroissance dmographique

    Depuis plus de dix ans, la dcroissance des effectifs est dactualit dans la communaut de lcole de Sainte-Famille (Commission scolaire des Premires-Seigneuries). Cette cole a fait lobjet dune premire rorganisation des activits de la Commission scolaire en 1994, perdant du mme coup ses actes dtablissement. La dcision de la Commission scolaire a soulev maintes protestations au sein de la communaut. linitiative de lancien organisme de participation des parents (OPP), un comit de survie de lcole sest form.

    6Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • Les enjeux pouvant entraner un rapprochement entre lcole et la communautLes diffrents enjeux ports par les acteurs constituent les dclencheurs de laction collective. Ils dterminent lintrt des acteurs pour la collaboration; ils dveloppent aussi leur sentiment de lurgence dagir ensemble pour rsoudre un problme.

    La porte de cette collaboration est donc conditionne par la nature des enjeux.

    Trois types denjeux mergent des dix tudes de cas :

    n Les enjeux administratifs sont principalement dordre nancier et visent la bonne gestion des ressources et des biens de chacun.

    n Les enjeux ducatifs portent, de faon exclusive, sur lamlioration des services visant la russite ducative des lves.

    n travers les enjeux sociaux, lcole se proccupe, en concertation avec les autres acteurs de la communaut, des problmatiques qui concernent une population commune.

    Selon le cas, un type denjeux prdomine et dtermine la vision que les acteurs ont adopte dans le dveloppement du partenariat. Deux types de visions, donc deux faons daborder les problmes et les solutions, se distinguent.

    n Les acteurs ayant adopt une vision corporative 1 abordent le dveloppement dun partenariat dans la perspective de leurs propres objectifs et de leur environnement organisationnel. Par exemple, dans le cas de lcole, lobjectif est de mener bien son projet ducatif (voir lencadr 2).

    n Les acteurs dont la vision est dveloppementale portent leur attention sur des problmatiques concernant une population commune; ils partagent alors une mme approche globale des problmes rsoudre. Ces acteurs prennent en considration les interrelations entre les problmatiques des populations de chacun et de la communaut dans son ensemble (voir lencadr 2).

    Toutefois, lorsque les enjeux du milieu scolaire sont strictement ducatifs, strictement administratifs ou prioritairement administratifs, nous sommes en prsence dune vision corporative. Face une situation complexe impliquant des enjeux et des acteurs varis, la vision adopte semble plutt dveloppementale.

    7Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    1 Bien que le terme exact soit vision dorganisme , le terme vision corporative est conserv pour garder la cohrence

    avec le texte initial.

  • Encadr 2

    Deux visions

    Vision corporative

    Les deux tablissements suivants ont adopt une vision corporative et visent rpondre leurs proccupations organisationnelles immdiates. Lcole Laval (Commission scolaire des Hauts-Bois-de-lOutaouais) a tabli un lien avec sa municipalit, car le maintien de cette cole est conditionnel un engagement nancier du milieu municipal. Pour lcole Marguerite-Bourgeoys (Commission scolaire de KamouraskaRivire-du-Loup), cest loccupation et la rentabilisation du btiment qui motivent le projet de partenariat.

    Vision dveloppementale

    Lcole Barthlmy-Vimont (Commission scolaire de Montral), situe en milieu multiethnique et urbain, cohabite avec des organismes communautaires et entretient des liens avec des organismes de la sant et des services sociaux. Elle se proccupe principalement denjeux ducatifs et sociaux. Sa vision intgre clairement un aspect dveloppemental.

    Les dimensions du rapprochementPlusieurs facteurs importants prsentant des dimensions humaines, sociales, nancires, matrielles et organisationnelles contribuent prparer le terrain.

    La dimension humaine

    Dans toutes les initiatives tudies, une personne ou un petit groupe de personnes conoivent des projets et en font la promotion. Ces personnes doivent possder dabord une lgitimit au sein de leur organisation et avoir une certaine crdibilit auprs de leurs interlocuteurs. Si lide vient de la base, ces personnes doivent pouvoir in uencer la haute direction pour que celle-ci sapproprie le projet et devienne ensuite un moteur de changement dans lorganisation.

    Les rseaux et la communication

    Cest par la communication que linformation schange, que la vision peut se dvelopper, que les enjeux peuvent tre expliqus et compris par les partenaires. Cette communication est in uence par les rseaux de relations qui sont activs ou nouvellement dvelopps. Ces relations peuvent tre de nature personnelle ou professionnelle. Le choix des partenaires relve souvent de relations existantes que lon privilgie en fonction daf nits avec certaines personnes ou de la contribution potentielle du partenaire. Plus une exprience de partenariat est positive, plus les chances de choisir de nouveau le mme partenaire pour dautres projets semblent grandes.

    Les dimensions matrielles et nancires

    La disponibilit despace pour loffre des services et laccs un quipement apparaissent comme des facteurs essentiels de rapprochement entre lcole et la communaut. Dautres facteurs, relis aux restrictions budgtaires des commissions scolaires et des coles, peuvent dterminer ce rapprochement, par exemple les ressources disponibles pour les services ncessaires aux lves en dif cult. Cette situation est dailleurs lorigine de rapprochements entre le milieu scolaire et le rseau de la sant et des services sociaux.

    8Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • Lorganisationdu lien cole-communaut

    Les premires initiatives ont un impact sur la nature des relations et sur les ententes subsquentes. Lorganisation des liens implique le partage des responsabilits et des tches de mme que la mise en forme dune organisation minimale qui soutient la coordination des activits. Les formes de partenariat qui sinstallent comportent toutes des particularits quant aux premires dmarches entames, aux ententes of cielles et non of cielles ainsi quaux moyens mis en uvre pour la ralisation des objectifs communs. Diverses facettes de lorganisation du lien cole-communaut sont prsentes ci-aprs.

    Les premires initiativesDans cinq des dix cas tudis, le milieu scolaire, cest--dire la commission scolaire ou la direction dcole, a pris linitiative des dmarches. Dans les autres cas, linitiative relve de la communaut, travers les organismes communautaires ou les individus (voir lencadr 3).

    Encadr 3

    Un exemple dinitiative de la commission scolaire et de lcole

    En 2004, la direction de lcole St. Willibrord (Commission scolaire New Frontiers) propose un thme scolaire prnant un rapprochement avec la communaut. La mise sur pied de ce projet peut tre facilite grce au nancement du ministre de lducation, du Loisir et du Sport (MELS). Cet apport nancier et le statut de projet pilote donnent la possibilit au directeur gnral de lcole et au directeur des services ducatifs de la Commission scolaire de plani er le projet sous la forme dun centre communautaire ax sur lapprentissage. Ce projet conu par la direction devra mobiliser toutes les parties prenantes pour tre actualis.

    Un exemple dinitiative de la communaut

    Le contexte de croissance dmographique de la population locale et la sollicitation de la municipalit amnent lcole LHorizon (Commission scolaire des Af uents) souvrir au milieu. La direction accueille dans ce btiment des organismes comme le Club de lge dor, la Maison des jeunes et un comptoir de services de la Caisse populaire Desjardins. Elle partage son quipement et ses locaux pour certaines activits de sport et certains loisirs municipaux. La municipalit est lorigine de cette dmarche et nance un projet dagrandissement pour permettre lamnagement de locaux destins lUniversit du troisime ge. Plus tard, la suite de changements de directions dcole, la construction de la bibliothque municipale (sans nancement de ltablissement scolaire) ravive les liens avec la municipalit. Prochainement, un projet municipal de construction dun centre communautaire amnera des possibilits de partenariat entre lcole et le milieu.

    9Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • Le rle du milieu scolaire dans lorganisation des liens, lorientation et la porte des premires dmarches varie selon lacteur scolaire principal. Lorsquune direction dcole prend linitiative ou est sollicite par le milieu, les liens quelle entretient avec les organismes de sa communaut paraissent correspondre de faon plus spcique la ralit locale et engendrer une dmarche plus rapide de partenariat. Dans les cas o la direction dune commission scolaire sengage initialement, les dmarches semblent plutt dordre gnral et tendent instaurer un cadre daction lintrieur duquel la direction dcole pourra initier des partenariats avec le milieu. La participation directe de la direction dcole est donc un facteur essentiel lorganisation des projets de partenariat, autant que lencadrement de la commission scolaire.

    De ces premires initiatives, diffrents types de relations mergent.

    Les relationsLes relations qui stablissent entre lcole et la communaut dpendent largement de la nature du projet et des enjeux qui les rassemblent. Chacun des cas tudis prsente une situation complexe comportant diffrents types de relations qui continuent dvoluer au l du temps (voir lencadr 4) :

    n des relations dusage ;

    n des relations de complmentarit ;

    n des relations de type politique et de codveloppement.

    Les enjeux administratifs gnrent des relations dusage qui concernent le partage de biens matriels entre la commission scolaire et les partenaires

    La relation dusage comporte trois sous-types : partenariat, relation propritaire-locataire et cohabitation.

    n Dans une relation de partenariat, la commission scolaire ngocie avec une autre partie pour que les lves puissent utiliser ses locaux et son quipement et quen retour, la population de cette autre partie (ou partenaire) puisse utiliser les infrastructures scolaires.

    n Dans une relation propritaire-locataire, un organisme loue des locaux dans un btiment de la commission scolaire pour ses propres besoins. linverse, la commission scolaire peut aussi louer des espaces dans un btiment appartenant un autre propritaire.

    n La cohabitation est une relation qui existe entre les occupants dun mme btiment, normalement le personnel de lcole, les lves et les organismes occupant les lieux. Ils acceptent de vivre ensemble, car ils partagent un sort commun ou expriment des besoins communs (difcults nancires, besoin dappartenance une communaut locale, etc.). Le milieu scolaire considre parfois la communaut comme un client, parfois comme un voisin , et lcole agit comme structure daccueil.

    Les enjeux ducatifs engendrent des relations de complmentarit

    Ces relations donnent lieu des changes qui permettent de confronter des approches mises en uvre auprs des populations (enfants, jeunes, parents). Les collaborateurs ont un effectif commun mme si leurs objectifs diffrent. Chaque organisation possde son propre projet mais sassocie dautres pour faire mieux . Le mode de concertation est valoris.

    10Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • Les relations de type politique et de codveloppement sont issues denjeux sociaux

    n Les relations de type politique stablissent entre les parents et la commission scolaire ainsi quentre les parents et la direction dcole. Les trois cas de fermeture et de rouverture dcoles font tat de ces relations.

    n Les relations de codveloppement prennent place entre diffrents intervenants du milieu qui sassocient sans perdre de vue le dveloppement de la communaut, ce qui dpasse lunique perspective de lducation. Lcole considre alors la revitalisation ou le dveloppement de la communaut comme le dterminant principal du maintien ou du dveloppement des services ducatifs.

    Encadr 4

    Des relations qui voluent avec le temps

    lcole de Saint-Romain (Commission scolaire des Hauts-Cantons), leffectif scolaire oscillait autour de 40 lves la n des annes 90. Lcole tait menace de fermeture. Cela a entran une mobilisation de la part du milieu, qui a constat limportance de maintenir une de ses principales institutions. Cette mobilisation a engendr une relation de type politique (ngociation entre la Commission scolaire et la municipalit) qui a abouti, en 1997, une premire entente permettant de rduire les cots de fonctionnement de lcole et ainsi de la maintenir ouverte. Par la suite, la relation de type politique sest transforme en relation de partenariat quand la Maison familiale rurale (MFR) est devenue partenaire pour une meilleure utilisation des infrastructures.

    Depuis 2001, il nest plus question de fermeture de lcole. Cela est attribuable aux partenariats qui ont t tablis et aussi au fait que le nombre dlves sest accru. Depuis deux ans, un centre de la petite enfance sest implant dans lcole pour rpondre la demande des parents. En 2005, dautres projets, dont un projet dagrandissement, ont modi encore le portrait de lcole.

    Les ententesLes relations entre partenaires, quel que soit leur type, sont toujours rgies par une forme dentente qui varie en fonction de la formalit et de la dure. En effet, des ententes peuvent tre of cielles ou non of cielles, selon le degr de partage des ressources et des responsabilits et selon les rgles de gouverne et de gestion d nies entre les parties. De plus, elles peuvent tre de courte ou de longue dure, tout dpendant du niveau dengagement des parties.

    Les cas tudis prsentent trois types dententes qui lient le milieu scolaire ses partenaires : des ententes dutilisation, des ententes de services et des ententes de type politique. Les premires ententes portent sur lutilisation des locaux et de lquipement. Les deuximes visent la complmentarit dans lintervention. Les troisimes portent sur la rpartition des ressources sur un territoire administratif.

    Les ententes dutilisation encadrent le partage dquipement et de locaux. Ces ententes comportent gnralement un engagement nancier des parties et sont gres par les commissions scolaires en raison de leur caractre juridique. Elles sont gnralement bien structures et prvoient un partage nancier, soit selon une super cie dutilisation (dans le cas des locations) soit selon un

    11Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • prorata dutilisation (dans le cas du partage dquipement). Ces ententes comportent habituellement deux types dengagement nancier : un prix global et des critres pour les frais supplmentaires. Elles comprennent les locaux et lquipement scolaire. Certaines ententes spci ent les heures dutilisation pour chaque type dquipement et chaque local ainsi que les rles et les responsabilits de chaque partenaire. Les ententes dutilisation ont gnralement une dure de dix quinze ans (voir lencadr 5).

    Encadr 5

    Des exemples dententes dutilisation

    lcole Le Carrefour (Commission scolaire de lOr-et-des-Bois), le projet damnagement de la salle de spectacles a amen la Commission scolaire et la Ville renouveler le protocole dentente dj existant pour couvrir dornavant lutilisation dun plus large ventail de locaux et dquipement de la Commission scolaire et de la municipalit servant des ns communautaires, culturelles ou sportives ou encore pour les loisirs.

    Lcole Sunnyside (Commission scolaire Eastern Townships) hberge un point de service du Centre de sant et de services sociaux (CSSS) de Magog Stanstead. Cette entente existe depuis de nombreuses annes. Linitiative citoyenne qui en est lorigine rsulte de la constatation dune carence concernant laccs aux soins de sant de base et aux services sociaux. Le partenariat avec la Commission scolaire, qui rgit la location des lieux, na pas dabord t conclu dans le but dintgrer des services aux lves et la communaut. lpoque, lcole Sunnyside avait des locaux vacants et lintervenante locale avait mis en contact la direction du CSSS et la Commission scolaire. Par la suite, un bail de location a t sign.

    Les ententes de services sont galement gres par les commissions scolaires mais impliquent peu dengagements nanciers. Il sagit dun partage dexpertises. On verra plutt un change gratuit de locaux et dquipement avec loffre de certains services, comme la prsence lcole de policiers, de travailleurs sociaux ou din rmiers (voir lencadr 6).

    Encadr 6

    Un exemple dentente de services

    lcole Saint-Georges (Commission scolaire de la Beauce-Etchemin), les changes de services avec le centre jeunesse et le CSSS datent de plus de vingt ans. Ces services sont intgrs diffrents gards et prennent souvent la forme de projets communs. Par exemple, les intervenants (in rmires, travailleurs sociaux, enseignants) se mobilisent et organisent des services en fonction de projets ou de thmes , tels que la prvention du tabagisme, lorganisation dun colloque cole-famille ou le programme Je pars en appartement pour les lves qui prsentent une d cience intellectuelle. Les centres jeunesse peuvent galement tre prsents au regard de problmatiques spci ques ainsi que le service externe de main-duvre (SEMO).

    12Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • Les ententes de type politique encadrent videmment les relations politiques et sont plutt of cielles, voire lgales et rglementaires. Cest le cas dune politique de maintien ou de fermeture dcole. La formulation dune telle politique ncessite obligatoirement une consultation de la population et permet dtablir une entente entre les membres dune communaut (lus et non-lus) et les instances administratives de la commission scolaire (voir lencadr 7).

    Encadr 7

    Un exemple dentente de type politique

    Le partenariat entre lcole Laval (Commission scolaire des Hauts-Bois-de-lOutaouais) et la communaut locale date de quelques annes. En 1993, la Commission scolaire procde la fermeture de lcole en raison de contraintes nancires attribues directement la baisse de leffectif. Quelques annes plus tard, les parents prsentent, avec lappui de certains organismes du milieu, une ptition au Conseil des commissaires pour la rouverture de leur cole. La municipalit sengage alors une contribution nancire pour la relance de lcole, qui rouvre ses portes en septembre 1999.

    Actuellement, il existe une entente crite entre la municipalit, ltablissement et la Commission scolaire. Toutefois, ce document na jamais t sign par les parties. Il sagit dune formalit qui ne drange aucunement le fonctionnement, chacun assumant ses responsabilits nancires. Lexistence dun document crit semble donc favoriser la bonne entente.

    En n, il existe un autre type dengagement, dordre moral, entre les parties : les accords. Ceux-ci sont fonds sur une promesse dengagement des interlocuteurs dans une action future. Par les accords, les parties se promettent une collaboration ou dcident dun lieu dchange comme un comit ou une table de concertation lchelle locale ou rgionale (voir lencadr 8).

    Encadr 8

    Un exemple daccord

    Dans un quartier multiethnique de Montral, lcole Barthlmy-Vimont (Commission scolaire de Montral) intgre un rseau local compos de plus de 25 acteurs qui se concertent et sattaquent, de faon conjointe, des problmatiques jeunesse par lentremise de diffrents comits de travail. Ce rseau se nomme la Table jeunesse de Parc-Extension.

    13Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • La prennit des liens

    Que les ententes soient of cielles ou non, il est essentiel quelles reposent sur de saines relations entre les acteurs et quelles maintiennent un mode dadaptation au changement, quelles que soient les circonstances. Dans les cas tudis, les trois conditions suivantes peuvent stabiliser les projets de partenariat, les ententes et les bonnes relations entre acteurs.

    Les facteurs de prennitRenouveler une vision commune

    Il semble que plus lenjeu est lev, plus lengagement est fort et plus le partenariat a des chances de russite. Toutefois, advenant larrive de nouveaux acteurs, ceux-ci doivent endosser la vision commune qui

    est porte par le partenariat en dbut de projet. Si le projet est relativement exible, ils pourront alors renouveler la vision avec les autres partenaires en fonction des nouveaux enjeux qui se prsentent. Cela semble se faire dautant plus facilement que chaque organisation a entam une transformation interne de faon mieux sadapter au nouveau mode de fonctionnement partenarial.

    Maintenir la communication et la con ance

    Le partenariat peut durer condition que les personnes en place maintiennent un niveau lev de communication et de con ance. Dans certains cas, les rpondants ont clairement mentionn quil tait primordial pour eux dlargir et de multiplier les changes, car la communication est essentielle pour un partenariat bas sur la con ance. Cela implique gnralement de dterminer des lieux possibles dchange comme des comits, des conseils dtablissement ou des organismes de participation des parents. Il nest dailleurs pas surprenant que plus les personnes sentendent bien , plus les projets de partenariat ont des chances de russite. Les personnes tant enracines dans le milieu peuvent accrotre la communication et la con ance, car elles adoptent un ensemble de valeurs, dattitudes et de comportements pouvant mieux sarrimer avec la culture locale.

    Prendre conscience des avantages que chacun tire du partenariat

    Pour sinvestir dans une dmarche collective, chacun des participants doit y trouver son compte. Pour assurer la prennit du lien ainsi cr, ces avantages doivent savrer justes et pro tables pour chacune des organisations et des personnes impliques. De plus, ils doivent dpasser linvestissement en temps, en argent et en efforts que chacun doit fournir pour dvelopper des solutions avec dautres partenaires.

    Dans le cas dun partage de biens, les premiers avantages viss impliquent habituellement la rduction des cots de fonctionnement et des investissements initiaux pour la construction ou la rnovation de lquipement ou des locaux. Cela avantage videmment les organisations tant scolaires que locales. Le partage de locaux au sein du btiment o est situe lcole permet de crer un lieu commun signi catif pour les lves, leurs familles et la communaut en gnral. Cette situation permet galement de rapprocher certains services des lves et de leur famille.

    14Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • Les avantages relis lchange de services touchent la qualit des interventions auprs des lves, la complmentarit des ressources mises la disposition des lves et de leurs familles ainsi qu une plus grande facilit dintervention. On anticipe une amlioration des interventions, car les divers professionnels sont plus en mesure de coordonner leurs actions et chaque intervenant possde une meilleure information sur lensemble des problmatiques de sa population.

    Les activits dchange et de concertation permettent aux partenaires de mieux comprendre lensemble des problmatiques, dacqurir une comprhension commune des enjeux de la communaut, de voir merger des possibilits de partenariat, didentier et de mieux connatre les partenaires potentiels, de partager des projets et de dvelopper une vision commune au regard de certains enjeux.

    15Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • Trois modles dcoles en partenariat

    Ltude d nit trois modles conceptuels qui permettent de situer les coles selon la nature de la collaboration quelles dveloppent avec la communaut. Elle montre par ailleurs quil nexiste pas de modle unique permettant de dcrire lensemble des relations entre les acteurs et lorganisation en place. Malgr tout, les trois modles conceptuels prsents, soit lcole partage, lcole largie et lcole rseaute, tout en ntant pas mutuellement exclusifs, permettent dapprhender les expriences particulires dcoles ayant tabli un partenariat et mme dentrevoir le dplacement dun modle dominant un autre, illustrant ainsi lvolution de lcole vers un modle de partenariat durable.

    Lcole partage est anime par une vision corporative et vise rpondre des enjeux administratifs avant tout. Ces enjeux touchent la fois le milieu scolaire et des organismes de la communaut. Les relations sont bases sur un partage de biens (quipement ou locaux) et reposent sur des ententes of cielles de longue dure visant d nir les rgles dutilisation des biens et en vertu desquelles les partenaires sengagent une responsabilit matrielle, nancire ou non. Dans ce cas, le milieu scolaire entretient des liens avec des organismes qui nont pas ncessairement lducation comme mission prioritaire.

    Lcole largie repose aussi sur une vision corporative mais, cette fois-ci, ce sont des enjeux ducatifs qui poussent le milieu scolaire collaborer avec dautres organisations. Ces enjeux reposent gnralement sur les services pouvant faciliter la russite ducative. Les relations sont bases sur un esprit de complmentarit des services. Les ententes, habituellement of cielles et de courte ou de moyenne dure, portent sur les besoins combler chez les lves et leurs familles. La contribution des parties, qui consiste principalement en un change dexpertise (ressources humaines), peut saccompagner dun partage de biens visant faciliter lharmonisation des interventions.

    Lcole rseaute est porte par une vision dveloppementale rpondant des enjeux sociaux. Lcole est partie prenante de laction collective et le regroupement dacteurs est vu comme un projet de la communaut. Le milieu scolaire et les organismes de la communaut sy engagent de faon consensuelle, car le projet contribuera leurs missions respectives. On y entretient des relations de type politique et de codveloppement pouvant faciliter lharmonisation des stratgies de chacun des partenaires.

    Parmi les coles tudies, certaines correspondent aux caractristiques de lcole partage : lcole de Sainte-Famille (Commission scolaire des Premires-Seigneuries), lcole Sunnyside (Commission scolaire Eastern Townships), lcole LHorizon (Commission scolaire des Af uents), lcole Marguerite-Bourgeoys (Commission scolaire de KamouraskaRivire-du-Loup), lcole St. Willibrord (Commission scolaire New Frontiers), lcole de Saint-Romain (Commission scolaire des Hauts-Cantons) (voir le graphique 1).

    16Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • Lune delles comporte des caractristiques de lcole partage et de lcole largie : lcole Saint-Georges (Commission scolaire de la Beauce-Etchemin) (voir le graphique 2).

    Enn, certaines ont les caractristiques des trois modles dcole (partage, largie et rseaute) : lcole Barthlmy-Vimont (Commission scolaire de Montral), lcole Laval (Commission scolaire des Hauts-Bois-de-lOutaouais), lcole Le Carrefour (Commission scolaire de lOr-et-des-Bois) (voir le graphique 3).

    Les coles qui dveloppent des partenariats sont, limage des communauts dans lesquelles elles voluent, des tissus vivants et en constante volution. Les tendances observes peuvent tout de mme tre reprsentes graphiquement.

    Graphique 1 : Une cole partage

    Graphique 2 : Une cole partage et largie

    Graphique 3 : Une cole partage, largie et rseaute

    17Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • Les ds du dveloppement de lcole en partenariatPlusieurs ds se dressent en ce qui a trait au dveloppement de lcole en partenariat au Qubec.

    Le d de louverture du milieu scolaire la communaut

    La capacit du milieu scolaire souvrir la communaut dpend des personnes en place et de certaines conditions facilitantes. Tout dabord, la vision prconise par les dirigeants de la commission scolaire, notamment par lentremise de son plan stratgique, peut reprsenter une pousse signicative en faveur de cette ouverture. De plus, la prsence de directions dcole qui sengagent mettre en place une cole ouverte la communaut est un facteur dterminant. Toutefois, pour agir dans les diffrents milieux et acqurir un leadership ncessaire pour promouvoir des projets, ces personnes doivent possder une conance et une certaine crdibilit auprs des autres leaders locaux. Cette crdibilit sacquiert par la ralisation de petits et de grands projets et ncessite du temps.

    Le d de la disponibilit des ressources humaines

    Dans les communauts locales o il existe un appauvrissement sur le plan social, conomique et mme culturel, et o parfois la population est en dclin, il savre difcile dlargir la participation plusieurs acteurs, car les ressources sociales ou matrielles sont plus rares. La capacit de la communaut participer au projet scolaire peut alors sen trouver affaiblie. Toutefois, devant cette problmatique, lcole peut entreprendre des actions sur les leviers sociaux, humains et conomiques de la communaut en proposant, par exemple, de nouveaux services aux lves et la population.

    Le d de lorganisation du partenariat

    Le dveloppement du partenariat demande un important travail de coordination et reprsente un d dorganisation dans lequel la bonne communication est un lment essentiel. Les relations de travail de mme que le partage des rles et des responsabilits ncessitent une ouverture desprit et une volont relle de collaborer. Pour soutenir et animer des relations et des ngociations dententes, il faut y investir du temps et des efforts, cest--dire multiplier les rencontres et les changes.

    Les ds de la gestion du partage des ressources matrielles

    Le partage de lquipement et des infrastructures, particulirement sur le plan de la reconnaissance et de la gestion des frais supplmentaires, peut tre un sujet de tensions entre les diffrentes parties. La reconnaissance commune et lapplication du principe dutilisateur-payeur dans le partage des biens, plus particulirement, semblent constituer une bonne pratique pouvant pallier ces controverses.

    Par exemple, dans le cas dune entente signe entre une commission scolaire et une ville pour le partage dquipement et de locaux, la communication entre les instances suprieures et les instances infrieures de la commission scolaire semble parfois inadquate et ncessite une meilleure adhsion de tous lentente.

    18Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • Le d de la scurit et du climat gnral

    Dautres ds touchent des aspects de limplantation et de la mise en activit de lcole en partenariat avec la communaut. Dans une cole qui accueille diffrents partenaires, la scurit et le climat gnral sont des dimensions importantes considrer. Toutefois, les rpondants ont tous rsolu les difcults prouves en instaurant des contrles (par exemple des serrures automatiques) et des rgles de circulation qui permettent de vrier et de minimiser les alles et venues des lves et des membres externes.

    En somme, les ds exposs illustrent la varit des lments prendre en compte pour dvelopper un partenariat avec la communaut. Certaines conditions ont t identies pour ltablissement de partenariats durables : partager des objectifs, tre coresponsable lgard du projet commun, respecter les prrogatives et la mission de chacun, mettre en commun des ressources complmentaires.

    19Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

  • 20Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    ConclusionLa prsente tude illustre la varit des situations qui peuvent amener lcole changer ses faons de faire et entamer un processus de construction dun partenariat avec la communaut. Elle met aussi en relief limportance de la dimension humaine dans lmergence et lorganisation des projets de partenariat.

    Les enjeux de la communaut dans son ensemble varient selon les milieux; ils dterminent la porte de la collaboration et des relations qui stabliront par la suite. Certains lments favorisent la durabilit des liens tablis. Par exemple, les ententes semblent avoir plus de chances de russite si le partenariat sappuie sur une vision commune et sur une lecture partage des enjeux. Dautre part, une structure souple qui sadapte aux diffrents acteurs et aux missions de chacun facilite le dveloppement de partenariats durables. La forme du lien cole-communaut dpend des caractristiques des lves et de la population locale mais aussi du dynamisme des acteurs de la communaut, dont lcole.

    Il nexiste pas de modle unique permettant de dcrire lensemble des relations et la faon dont les milieux sorganisent entre eux. Les trois modles prsents, soit lcole partage, lcole largie et lcole rseaute, montrent que les coles en partenariat voluent dans le temps, se transfor-ment et sadaptent.

    Il est important que les diffrents acteurs disposent de la exibilit ncessaire pour apporter leurs couleurs locales en investissant les ressources pertinentes, dont leur crativit, pour relever les d s dune cole en partenariat au Qubec et pour dvelopper de nouvelles initiatives.

  • 21Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    Dix tudesde cas vcus dans les coles

  • 22Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    cole Barthlmy-VimontCommission scolaire de Montral (CSDM) Montral, quartier Parc-Extension

    Cas 1

    Lcole Barthlmy-Vimont est un tablissement dducation prscolaire et denseignement primaire de prs de 900 lves, situ dans le quartier Parc-Extension de la ville de Montral. En raison de la particularit pluriethnique du quartier, une quarantaine de langues maternelles sont parles dans cette cole. Cette caractristique en soi reprsente un grand d quand on pense la communication entre lcole, les parents et les lves, ainsi qu la fragilit du tissu social sur ce petit territoire densment peupl.

    Le btiment principal de lcole, situ dans le complexe William-Hingston, appartient la Commission scolaire de Montral (CSDM). Ce complexe offre la particularit de regrouper plusieurs organismes de la communaut dont un centre dducation des adultes (CEA), un centre de la petite enfance (CPE), une bibliothque municipale, un centre de loisirs et un centre communautaire regroupant plusieurs organismes du quartier. Avec la Ville de Montral, les organismes partenaires prsents dans le complexe forment un comit de gestion charg dencadrer le fonctionnement du btiment et de faciliter la cohabitation. Le complexe est habit par le centre de loisirs et quelques organismes communautaires depuis 2000, tandis que lcole a intgr ldi ce en 2001. En plus de grer la bibliothque, la Ville loue des locaux la CSDM pour hberger des organismes communautaires. Le centre de loisirs bn cie galement dune entente nancire avec la Ville pour grer des activits et coordonner lutilisation de lquipement et des locaux.

    La direction de lcole, en place depuis 2002, saffaire mettre sur pied, en collaboration avec lquipe du Programme de soutien lcole montralaise du ministre de lducation, du Loisir et du Sport (MELS), une dynamique pouvant rassembler diffrents acteurs autour du concept dcole communautaire. Ce concept reste toutefois d nir et demeure encore ambigu pour la majorit des partenaires concerns. Le rseautage entre lcole et la communaut se ralise galement, entre autres, par le truchement de deux comits de la Table jeunesse de Parc-Extension : Russite scolaire et Intervention auprs des parents.

    La complexit et la varit des interactions entre les partenaires prsents dans le complexe William-Hingston re tent bien la volont partage de raliser des interventions concertes auprs de populations dont les besoins sont criants. Pour lcole, la proximit des intervenants, la proximit des parents et la complmentarit de certains services constituent les avantages de la cohabitation et du partage. Toutefois, il semble plus ardu pour lcole et les autres organismes de passer dune srie de collaborations distinctes une vision commune axe sur le dveloppement dune offre de services commune rassemblant les partenaires de manire plus ef ciente et ef cace.

  • 23Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    cole de Sainte-Famille 2

    Commission scolaire des Premires-Seigneuries (CSDPS)Sainte-Famille (le dOrlans)

    Cas 2

    Lcole de Sainte-Famille est lun des trois tablissements scolaires de lle dOrlans. Offrant lducation prscolaire et lenseignement primaire, tout comme les deux autres coles de lle, elle dessert la paroisse de Sainte-Famille de mme que la partie nord de la municipalit de Saint-Franois. Situe en milieu rural, elle est au cur de la municipalit la plus agricole de lle dOrlans. Plus petite que ses voisines, soit les coles de Saint-Pierre et de Saint-Laurent, elle accueillait 54 lves en 2004-2005. Comme la majorit des coles de la Commission scolaire des Premires-Seigneuries, lcole de Sainte-Famille fait face une dcroissance de ses effectifs.

    La dcroissance des effectifs est en effet dactualit dans la communaut de Sainte-Famille depuis plus de dix ans. Cette cole a fait lobjet dune premire rorganisation des activits de la Commission scolaire en 1994, perdant du mme coup ses actes dtablissement. Lcole de Sainte-Famille tant alors annexe lcole de Saint-Pierre, la dcision de la Commission scolaire a soulev maintes protestations au sein de la communaut. linitiative de lancien organisme de participation des parents (OPP), un comit de survie de lcole sest form. Avec lappui incontestable de la population en gnral et de la municipalit, le comit a prsent son dossier au ministre de lducation. Aprs de longues ngociations entre la municipalit (et la communaut), la Commission scolaire et le Ministre, la municipalit et la Commission scolaire ont conclu une entente visant le rachat du btiment par la municipalit. Depuis, lcole de Sainte-Famille appartient la municipalit. Cette dernire couvre les charges relies au btiment, alors que la Commission scolaire ne fait quassumer les frais des services ducatifs. Aucun problme majeur nest venu nuire au bon fonction-nement de lcole, au grand bonheur de la communaut.

    La forte mobilisation des parents et la prise en charge du problme par la communaut en gnral illustrent quel point la population de Sainte-Famille partage une vision au regard du dveloppement. Cette solution, pour le moins innovatrice, est le rsultat de la concertation de tous les acteurs de la communaut et dune prise de dcision collective qui fait foi dun sentiment dappartenance particulier aux habitants de lle dOrlans. Lcole de Sainte-Famille partage ses locaux avec trois autres organismes. La bibliothque municipale sy trouve depuis 1984, alors que larrive du centre local de dveloppement (CLD) et du service de garde est survenue aprs la conclusion de lentente entre la municipalit et la Commission scolaire. Le service de garde est priv. Il provient dune initiative de parents qui ont pris en charge un service jug dif cilement viable par la Commission scolaire en raison des faibles effectifs scolaires. De son ct, le CLD se trouve ainsi adjacent au btiment occup par la municipalit de Sainte-Famille et la MRC de Lle dOrlans. Une entente of cielle rgit lallocation des espaces pour chacun des organismes, alors que les relations de travail et lchange de services se font de faon informelle. La cohabitation ncessite la participation de chacun des acteurs. La communication, le respect et louverture desprit sont autant de facteurs contribuant aux bonnes relations de travail et au climat dtendu et agrable que lon trouve lcole de Sainte-Famille.

    2 Depuis la ralisation de cette tude, la situation de lcole de Saint-Famille a chang.

  • 24Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    cole LavalCommission scolaire des Hauts-Bois-de-lOutaouais (CSHBO)Sainte-Thrse-de-la-Gatineau

    Cas 3

    Lcole Laval est un petit tablissement denseignement primaire de 28 lves situ sur le territoire de la Commission scolaire des Hauts-Bois-de-lOutaouais (CSHBO). Cette cole, comportant deux groupes dlves, dessert la population de la municipalit de Sainte-Thrse-de-la-Gatineau et de ses environs. Il sagit dune localit rurale situe dans la MRC de La Valle-de-la-Gatineau et proximit de Maniwaki, un centre rgional de services. Cette localit constitue un lieu de villgiature en raison de ses attraits, dont les plans deau.

    La rouverture de lcole Laval en 1999, ferme depuis 1993, tait ncessaire pour revitaliser le milieu. En effet, lcole constitue, encore aujourdhui, un endroit privilgi par la population pour lorganisation dactivits communautaires et municipales. Elle abrite dailleurs la bibliothque municipale. La rouverture de lcole a t orchestre par des parents ainsi que des lus municipaux qui ont in uenc la dcision des lus scolaires et ont mobilis la communaut en vue dun ramnagement des lieux et dun engagement de la population pour la relance des activits ducatives lcole.

    Le partenariat consiste principalement en une entente of cielle entre la Commission scolaire, ltablissement et la municipalit et des ententes non of cielles entre la municipalit et les organismes du milieu. Toutes ces ententes portent sur lutilisation des locaux. La Ville paie des frais annuels pour lutilisation despaces reprsentant environ le tiers de la super cie totale de lcole. Elle offre gratuitement ces locaux aux organismes de la communaut et assume tous les frais relis la bibliothque.

    La volont des acteurs du milieu scolaire de maintenir des services lcole du village, de favoriser des partenariats comme celui de lcole Laval et de dvelopper des partenariats rgionaux traduit une vision relative au maintien et au dveloppement du patrimoine humain et social du territoire. Le d important pour les acteurs de la rgion demeure celui dassurer une dynamique conomique suf sante pour soutenir les efforts de rtention et dattraction de la population et, surtout, des enfants sur le territoire.

  • 25Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    cole LHorizonCommission scolaire des Af uents (CSA)Repentigny

    Cas 4

    Lcole secondaire LHorizon accueillait, en 2004-2005, 1 300 lves rpartis dans des programmes ordinaires ainsi que des programmes dadaptation scolaire et de concentration. Situe en plein cur du secteur de Le Gardeur dans la nouvelle ville de Repentigny, elle est rattache la Commission scolaire des Af uents. Elle fonctionne dans un contexte urbain de la banlieue de Montral. Il sagit dun milieu moyennement ais qui comporte peu de dfavorisation et qui a pro t de la ville de Montral pour se dvelopper. Il est noter que son dveloppement sest fait essentiellement en ce qui a trait aux services la population.

    Les infrastructures municipales ne suf sent pas pour accueillir tous les services locaux et toutes les activits locales. Par consquent, lcole secondaire LHorizon sest avre une option int-ressante pour permettre certains organismes, associations ou activits culturelles et sportives de fonctionner. Dautres organismes sont intgrs lcole et offrent des services aux lves. On y trouve en effet un comptoir de services de la Caisse populaire Desjardins, un intervenant en travail social, un policier jeunesse ainsi quune bibliothque scolaire et municipale dune grande qualit. Issue dune initiative de lancien conseil municipal de la Ville de Le Gardeur, cette bibliothque est rige ct de lcole, laquelle elle est relie par un corridor. La particularit de la bibliothque est quelle est mise la disposition non seulement des lves, mais aussi de lensemble de la population de Repentigny.

    La plupart des ententes conclues entre les partenaires sont gres par la Ville et la Commission scolaire des Af uents. Elles sont of cielles mme si quelques-unes demeurent informelles. Concernant les ententes of cielles, chaque lien dusage entre lcole et un partenaire a son protocole. Celui-ci concerne lusage des locaux, les cots de location et le partage dautres frais excdentaires. Bien quils soient en application, les protocoles ne sont pas signs par les autorits de la Ville de Repentigny, car il y a msentente propos des faons de facturer les cots excdentaires par la Commission scolaire. Les deux parties prennent tout de mme des arrangements pour fonctionner et souhaitent rgler le dossier sous peu. Quant aux ententes informelles, elles concernent larna, la Caisse populaire et les intervenants jeunesse. Elles sont gres dans la bonne entente.

    Aprs une priode quelque peu dif cile o certains liens ont failli se rompre, les relations entre les partenaires et lcole sont harmonieuses depuis deux ans. Cela concide avec larrive dune nouvelle direction lcole. Louverture desprit, la communication et la volont de sentendre demeurent les principales forces et les facteurs cls de succs de lcole. Tout porte croire que les partenariats vont continuer puisquils sont pro tables chacun des partenaires. Dailleurs, la Ville fait construire un nouveau centre communautaire voisin de lcole qui mettra la disposition du milieu des locaux et une salle pouvant accueillir 400 personnes. Cela consolidera le site de lcole comme un lieu de convergence de services communautaires pour le secteur de Le Gardeur.

  • 26Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    cole SunnysideCommission scolaire Eastern Townships (CSET)Stanstead

    Cas 5

    Stanstead est une petite communaut de lEstrie situe la frontire du Qubec et du Vermont. Elle compte prs de 3 100 habitants, dont plus de la moiti sont anglophones. De par sa situation gographique stratgique, son industrie du granit, ses attraits naturels et sa qualit de vie, Stanstead fut jadis une communaut des plus prospres. Aujourdhui, plusieurs de ses industries ont ferm leurs portes, faisant de Stanstead une communaut en dif cult sur le plan socioconomique.

    Lcole Sunnyside est lun des deux tablissements denseignement primaire de la communaut, lautre tant une cole francophone. Elle accueillait, en 2004-2005, 135 lves du prscolaire et du primaire et desservait une population majoritairement issue dun milieu dfavoris. Prs de la moiti de ses lves faisaient lobjet dun plan dintervention. Lcole a conclu de nombreuses ententes avec des organismes du milieu, notamment le Muse Colby-Curtis, le Groupe des jeunes chrtiens, la Maison des jeunes de Beebe/Stanstead, la bibliothque Haskell ou encore Hma-Qubec. Ces ententes portent sur la collaboration, la ralisation dactivits pour les lves ou encore lutilisation de locaux en dehors des heures denseignement. De plus, on trouve dans lcole un point de service du Centre de sant et de services sociaux de Magog, et ce, depuis plusieurs annes.

    Une initiative citoyenne est lorigine de linstallation dun point de service du CSSS de Magog Stanstead, la suite de la constatation dune carence concernant laccs aux soins de sant de base et aux services sociaux. Cependant, le partenariat avec la Commission scolaire, qui rgit la location des lieux, ne fut pas conclu dans le but dintgrer des services aux lves et la communaut. lpoque, lcole Sunnyside avait des locaux vacants. Une intervenante locale a mis en contact la direction du CSSS et la Commission scolaire et un bail de location a t sign. Le choix de lemplacement ne dpendait pas de lorganisme avec lequel le CSSS aurait partager ces locaux. Le CSSS uvre Sunnyside comme il le ferait dans un btiment quelconque.

    Aujourdhui, les locaux de lcole ont t ramnags a n de bien sparer les deux entits. Aucun problme majeur de cohabitation na t signal de part et dautre. Cette cohabitation nentrane pas de tche de gestion supplmentaire ni pour la direction de lcole ni pour le secrtariat du CSSS. Les questions de gestion sont prises en charge par le Dpartement des ressources matrielles de la Commission scolaire Eastern Townships et par le mme dpartement concernant le CSSS de Magog. Cette excellente relation interorganisationnelle est base sur une bonne communication. La collaboration entre le CSSS et lcole Sunnyside nest pas diffrente de celle qui existe avec les autres coles primaires desservies par le CSSS de Magog. Les programmes offerts lcole Sunnyside sont aussi offerts dautres coles. Lavantage que peut apporter la proximit se situe au regard de la visibilit accrue des services offerts aux familles. Les enseignants peuvent aussi jouer un rle de sensibilisation auprs des parents en invitant un intervenant du CSSS une runion de parents, par exemple.

  • 27Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    cole Marguerite-BourgeoysCommission scolaire de KamouraskaRivire-du-Loup Saint-Pascal

    Cas 6

    Lcole Marguerite-Bourgeoys, rige dans les annes 50, est un btiment presque entirement occup par divers organismes. Toutefois, lexception du Centre de formation en entreprise et rcupration (CFER), on ny trouve aucun lve. Deux organismes se partageaient danciennes salles de classe, soit un centre de la petite enfance (CPE) et un centre de radaptation en d cience intellectuelle (CRDI). Ces deux organismes constituaient les locataires les plus importants de lcole. Elle abritait galement, dans son sous-sol entirement amnag, le Quartier jeunesse (Maison des jeunes), la Maison de la famille du Kamouraska, le Cercle des fermires de Saint-Pascal, le Groupe Scouts Saint-Pascal et lunit Domrmy de Saint-Pascal.

    La question de lavenir de lcole Marguerite-Bourgeoys sest vraiment pose lorsque certains faits sont devenus incontournables. En effet, ltat physique du btiment et les besoins en amnagement des locataires, ainsi que lincapacit de la Commission scolaire de trouver un acheteur pour le btiment, sont lorigine de linstauration dun projet pilote pour cette cole. La ngociation de nouvelles ententes avec les locataires devenait une solution incontournable. Ces ententes ont permis le nance-ment des travaux damnagement et assureront lamlioration de limmeuble pour les dix prochaines annes. Ce projet sinscrit bien dans les orientations de la Commission scolaire de KamouraskaRivire-du-Loup, pour qui limplantation de nouvelles formules dorganisation est une priorit.

    Lors des travaux damnagement, des espaces ont t prvus pour abriter des classes et les bureaux de lducation des adultes du secteur Saint-Pascal. Lcole Marguerite-Bourgeoys a donc bn ci dune cure jeunesse et est devenue un centre multivocationnel puisque, sous un mme toit, on trouve des services pour les tout-petits, les familles, les jeunes, les personnes atteintes de d cience intellectuelle ainsi que pour des jeunes et des adultes en formation. Chacun des organismes prsents dans lancienne cole primaire prsente un volet ducatif qui constitue un avantage pour la communaut de Saint-Pascal. Toutefois, il ne sagit pas dune cole au sens o on lentend habituellement puisquon ny trouve aucun lve suivant un programme ordinaire.

    Sur le plan local, on doit se demander si la communaut de Saint-Pascal considre toujours ce btiment comme une cole. Il ne semble pas y avoir eu de mobilisation de la population lors du transfert des lves dans une autre cole. Selon les propos de la mairesse de Saint-Pascal, la municipalit na pas vraiment particip au projet de ramnagement de lcole. Ce projet semble avant tout celui de la Commission scolaire. Il a permis de donner une seconde vie au btiment de qualit situ au cur de la ville. Loccupation de lcole par diffrents organismes cre une synergie dans la ville de Saint-Pascal.

  • 28Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    cole Saint-GeorgesCommission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE)Saint-Georges

    Cas 7

    Lcole secondaire Saint-Georges regroupe des lves de 2e cycle, soit de la 3e, de la 4e et de la 5e secondaire. Tout comme la Ville de Saint-Georges, lcole secondaire sert une population rgionale. En effet, plusieurs municipalits rurales avoisinantes bn cient des services offerts Saint-Georges. Cet aspect caractrise la rgion de la Chaudire-Appalaches, un territoire qui renferme plusieurs petites localits rurales desservies par quelques grands centres urbains comme Lvis, Thetford Mines, Montmagny et Saint-Georges.

    Situe sur le territoire de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin, lcole accueillait, en 2004-2005, 1 272 lves rpartis selon plusieurs types de cheminement scolaire. Une majorit dlves taient inscrits au programme ordinaire, tandis que 271 lves suivaient des programmes spcialiss en adaptation scolaire. En ce qui concerne ce type dlves, le personnel de lcole constate que ses ressources sont limites par rapport ce quil peut offrir pour favoriser la russite scolaire. Cest pourquoi, depuis 2003, lcole a entrepris une dmarche pour aller chercher des expertises externes. De cette manire, elle espre favoriser lducation et la socialisation de ses lves en dif cult.

    Plusieurs initiatives ont t mises en uvre il y a deux ans, alors que des dmarches de partenariat ont t entames avec le milieu. Toutefois, les partenariats avec le CSSS de Beauce-Sartigan et le Centre jeunesse de Chaudire-Appalaches datent de prs de vingt ans. Cela a mis la disposition de lcole un intervenant en travail social prsent trois jours par semaine et aussi une personne- ressource pouvant intervenir auprs des jeunes dans des comits de relation daide ou par un service individuel. Au cours de lanne 2004-2005, dautres partenariats se sont ajouts avec le CRDI, qui partage un appartement avec lcole, la Maison des jeunes, qui permet une travailleuse de rue dtre prsente lcole deux midis par semaine et le Centre de radaptation en alcoolisme, toxicomanie et jeux compulsifs, qui offre un programme de soutien aux parents denfants en dif cult. En somme, ces partenariats se sont dvelopps grce la vision et la volont de lcole. Toutefois, les dmarches ncessaires pour y arriver demandent beaucoup dnergie. Les partenaires doivent en retirer aussi certains avantages pour leur organisme. Nanmoins, ces dmarches auront permis lcole de se dmarquer en tant quinstitution au sein de la Commission scolaire. Cest dailleurs pourquoi lcole a bn ci de laide nancire octroye par le MELS dans le cadre de ses projets pilotes. Cela lui a permis de couvrir, pendant quelques mois, une partie du salaire dun coordonnateur pour le projet dcole communautaire. En poste depuis fvrier 2005, ce coordonnateur travaille favoriser la concertation des organismes potentiellement intressants pour former des ententes dchange de services. Grce cette personne, en lespace de quelques mois, lcole a pu faire des avancements aussi importants que ceux raliss au cours des deux dernires annes, o des efforts sporadiques ont t consacrs son projet dcole communautaire. De nouvelles ententes permettant notamment 24 organismes communautaires de rencontrer les lves sur diffrents sujets, ont dailleurs t concrtises et sont en vigueur depuis lanne scolaire 2005-2006.

  • 29Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    cole St. WillibrordCommission scolaire New FrontiersChteauguay

    Cas 8

    Lcole St. Willibrord est lune des quatre coles primaires anglophones de Chteauguay. Elle accueillait 412 lves en 2004-2005, dont 25 % taient dorigine autochtone. Elle se situe au 5e rang dcile pour ce qui est de son niveau socioconomique et accueille donc la population la plus dfavorise de ces quatre coles primaires.

    Soucieuse de son image, la direction de lcole a propos, en 2004-2005, un thme scolaire prnant un rapprochement avec la communaut. Lorsque des projets pilotes du ministre de lducation, du Loisir et du Sport (MELS) ont t mis sur pied en 2004, le prsident des Services la communaut anglophone en a parl aux neuf directeurs gnraux des commissions scolaires anglophones. Le directeur gnral de la Commission scolaire New Frontiers a envisag la candidature de lcole St. Willibrord. La direction de lcole sest montre trs enthousiaste puisquil sagissait l dun moyen concret de raliser le thme scolaire propos.

    Le statut de projet pilote a galement donn loccasion au directeur gnral et au directeur des services ducatifs de la Commission scolaire de formuler un projet de centre communautaire ax sur lapprentissage. cet effet, une plani cation stratgique a dj t labore. Ce processus sest toutefois produit avant lacceptation de lide par les principales parties prenantes, soit le conseil dtablissement, lorganisme de participation des parents et le personnel de lcole. Ce projet est mis en place par les instances suprieures; il nest donc pas concoct par la base. La tche de mobilisation des parties prenantes a ncessit temps et nergie.

    A n de mener le projet terme, une coordonnatrice a t embauche grce laide nancire du Ministre pour les projets pilotes. Cette personne tait essentielle puisque la tche ne pouvait tre assume par la direction de lcole ou de la commission scolaire. Jusquici, les dmarches entreprises ont t de documenter le sujet, dvaluer les partenaires potentiels de la communaut, de sonder cette dernire a n de connatre ses besoins et dorganiser des sances dinformation. Une bonne partie des tches est relie aux communications, aux relations publiques et lorganisation communautaire. tant donn lavancement des travaux, le non-renouvellement du contrat de la coordonnatrice pourrait mettre en pril la prennit du projet.

    Lcole St. Willibrord travaille dj en partenariat avec une cole de Montral spcialise auprs des enfants ayant des troubles envahissants du dveloppement. Des ressources humaines et matrielles telles une ergothrapeute temps partiel et une salle dergothrapie sont la disposition de lcole. Un service est donc dj intgr mme lcole, bien quil soit uniquement offert aux lves inscrits au centre Giant Step. Or, ce partenariat est la base dune vision largie du partage de services entre la communaut scolaire et la communaut en gnral.

  • 30Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    cole de Saint-RomainCommission scolaire des Hauts-Cantons (CSHC)Saint-Romain

    Cas 9

    Lcole primaire de Saint-Romain accueillait, en 2004-2005, 57 lves du prscolaire la 6e anne. Son enseignement est divis en trois classes : une classe du prscolaire, une classe qui regroupe des lves de 1re, de 2e et de 3e anne et une autre pour les 4e, 5e et 6e annes. Les lves sont majoritairement originaires de Saint-Romain. Lcole dessert un territoire rural et peu peupl. Depuis 1998, elle est rattache la Commission scolaire des Hauts-Cantons.

    la n des annes 90, avec des effectifs scolaires oscillant autour de 40 lves, lcole a t menace de fermeture. Cette nouvelle a entran une vritable mobilisation dans le milieu, qui constatait limportance de maintenir une de ses principales institutions. Cette mobilisation est lorigine des premiers partenariats conclus entre le milieu scolaire et la communaut. En 1997, une premire entente entre la Commission scolaire et la municipalit permettait de rduire certains cots de fonctionnement de lcole pour ainsi la maintenir ouverte. Par la suite, la cration dun partenariat avec la Maison familiale rurale (MFR) a permis une meilleure utilisation des infrastructures. Ainsi, depuis lanne scolaire 2000-2001, les lves du secondaire de la MFR cohabitent avec les lves du primaire de lcole.

    Depuis lanne 2001, il nest plus question de fermeture de lcole. Cela est attribuable aux partenariats qui ont t tablis mais aussi plusieurs autres facteurs. Le nombre dlves sest accru et se maintient aux alentours de 60. Aussi, depuis deux ans, un service de garde parascolaire sest implant lcole pour rpondre la demande des parents. Pour lanne 2005, dautres changements taient prvus en vue de modi er le portrait de lcole. Le projet dagrandissement de lcole achev en fvrier 2005 permet aux lves de la MFR davoir leur disposition des salles de classe plus adaptes leurs besoins. Cela permet aussi aux lves du primaire de rcuprer lespace auquel ils navaient plus accs. lautomne 2005, un centre de la petite enfance a t inaugur ce qui permet de recevoir des enfants de 18 mois 18 ans. De plus, la Commission scolaire a dcid de runir les deux organismes sous une mme direction. La personne dsigne sera prsente en permanence lcole. Cela entranera de nouvelles faons de fonctionner dautant plus que la personne dsigne est le directeur actuel de la MFR. Cette situation concide avec le dpart de la directrice actuelle de lcole primaire, une personne apprcie et trs implique dans le milieu. En somme, ces changements permettront davoir une cohrence dans la gestion des diffrents secteurs denseignement.

  • 31Ministre de lducation, du Loisir et du Sport Lcole en partenariat avec sa communaut

    cole Le CarrefourCommission scolaire de lOr-et-des-Bois (CSOB)Val-dOr

    Cas 10

    Lcole Le Carrefour est situe sur le territoire de la ville de Val-dOr et au sein de la Commission scolaire de lOr-et-des-Bois (CSOB). On y dnombrait, en 2004-2005, un peu plus de 1 600 lves. Lindice de dfavorisation de huit sur une chelle de dix dnote une certaine htrognit sur le plan conomique. Cette caractristique re te en partie la fragile situation socioconomique du milieu, malgr la prsence signi cative dindustries de premire transformation en relation troite avec les domaines miniers et forestiers.

    Depuis une dizaine dannes, la polyvalente et la Commission scolaire ont connu plusieurs avancements intressants en collaboration avec le milieu. Dabord, quelques projets pdagogiques ont contribu ouvrir lcole sur le milieu, comme cest le cas du Programme dducation interna-tionale (PEI) et du projet de la Serre des tournesols. Cest toutefois le projet damnagement de la salle de spectacles, lorigine un souhait de la municipalit de Val-dOr, qui amena la Commission scolaire et la Ville renouveler le protocole dentente dj existant. Ce dernier couvre dornavant lutilisation dun plus large ventail de locaux et dquipement de la Commission scolaire et de la municipalit servant des ns communautaires, culturelles ou sportives ou encore pour les loisirs. Finalement, linstauration du projet pilote dcole communautaire du ministre de lducation, du Loisir et du Sport (MELS) a incit les partenaires poursuivre leur collaboration sur la voie dune intgration des bibliothques scolaire et municipale.

    Lapport dune nouvelle vision du partenariat des directions (Commission scolaire et municipalit), bas sur un esprit de partage et douverture, semble tre lorigine du succs de toutes ces entreprises. La lgitimation des principes de la clientle commune (les jeunes) et de lutilisateur-payeur semble tre la cl de ce succs.

  • 20-2

    029-

    01

    Page de prsentationCrditsTable des matiresIntroductionLmergence du lien cole-communautReconnatre les changementsLes enjeux pouvant entraner un rapprochement entre lcole et la communautLes dimensions du rapprochement

    Lorganisation du lien cole-communautLes premires initiativesLes relationsLes ententes

    La prennit des liensLes facteurs de prennit

    Trois modles dcoles en partenariatLes dfis du dveloppement de lcole en partenariat

    ConclusionDix tudes de cas vcus dans les colesCas 1, cole Barthlmy-VimontCommission scolaire de Montral (CSDM), MontralCas 2, cole de Sainte-FamilleCommission scolaire des Premires-Seigneuries (CSDPS), Sainte-Famille (le dOrlans)Cas 3, cole LavalCommission scolaire des Hauts-Bois-de-lOutaouais (CSHBO), Sainte-Thrse-de-la-GatineauCas 4, cole LHorizonCommission scolaire des Affluents (CSA), RepentignyCas 5, cole SunnysideCommission scolaire Eastern Townships (CSET), StansteadCas 6, cole Marguerite-BourgeoysCommission scolaire de KamouraskaRivire-du-Loup, Saint-PascalCas 7, cole Saint-GeorgesCommission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE), Saint-GeorgesCas 8, cole St. WillibrordCommission scolaire New Frontiers, ChteauguayCas 9, cole de Saint-RomainCommission scolaire des Hauts-Cantons (CSHC), Saint-RomainCas 10, cole Le CarrefourCommission scolaire de lOr-et-des-Bois (CSOB), Val-dOr