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G4 - Organisation radiologique de la prise en charge des urgences - Mars 2012 http://www.g4-radiologie.com/ Page 1 sur 6 Conseil Professionnel de la Radiologie Française associe toutes les composantes de la radiologie française Organisation radiologique de la prise en charge des urgences L’organisation territoriale de la permanence des soins en santé (PDSES) dans le domaine de l’imagerie diagnostique et interventionnelle relève de la gouvernance organisée par les radiologues au G4N et relayée par les G4R (annexe n°1). Cette PDSES d’imagerie s’intègre dans le Plan pour l’imagerie en dix mesures (annexe n°2). La réponse à une demande croissante de soins urgents ou non programmés doit tenir compte des perspectives démographiques peu favorables de la spécialité et d’un niveau d’équipement non optimal en TDM et IRM. L’objectif des G4R sera de mutualiser les établissements et leurs équipements, les équipes et leurs compétences. Le projet professionnel commun (annexe n°3) et la téléradiologie seront des outils indispensables pour optimiser les ressources. L’implication des équipes nécessite la prise en compte des charges supplémentaires et de l'investissement personnel des acteurs : l'amélioration de l'organisation de la permanence de soins nécessite la mobilisation de moyens supplémentaires qui pourront être fléchés. Il est donc nécessaire de penser une organisation optimisée de la prise en charge de cette nouvelle demande de soins. L'échelon régional avec une déclinaison territoriale, est le plus pertinent. Deux configurations d’organisations radiologiques peuvent être proposées, en fonction de l’intensité de l’activité radiologique, évaluée sur la combinaison des critères quantitatifs et qualitatifs suivants : le premier critère, à ne pas considérer isolément, reste l’intensité de l’activité radiologique générée par la structure d’urgences de l’établissement, et que l’on peut corréler avec le nombre de passages aux urgences. Prés d’un passage sur deux aux urgences s’accompagne de la demande d’un acte d’imagerie, mais cette fréquence s’accroît pour les pathologies les plus sévères et les plus urgentes à traiter, de sorte que lorsque l’établissement hospitalier co-existe avec une maison médicale de garde, ou avec une autre organisation de prise en charge ambulatoire pré-hospitalière, les patients qui s’adressent aux service d’urgence ont plus volontiers recours à l’imagerie : Cependant on peut globalement distinguer trois niveaux de sites d’urgences en fonction de leur activité : les sites à activité forte, dépassant les 40 000 passages adultes (en pédiatrie le seuil peut être plus faible même si le recours à l’imagerie est moins fréquent que pour les urgences adultes), les sites à activité moyenne (entre 40 000 et 25 000 passages aux urgences par an) et les sites à activité modérée (inférieure à 25 000 passages). Le second critère est l’importance quantitative ET également qualitative des urgences internes de l’établissement. Les demandes d’examens d’imagerie non programmés pour les patients hospitalisés, notamment ceux de réanimation médicale ou chirurgicale, viennent alourdir la charge

Organisation radiologique de la prise en charge des urgences

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                 Conseil  Professionnel  de  la  Radiologie  Française  associe  toutes  les  composantes  de  la  radiologie  française  

                         

Organisation radiologique de la prise en charge des urgences L’organisation territoriale de la permanence des soins en santé (PDSES) dans le domaine de l’imagerie diagnostique et interventionnelle relève de la gouvernance organisée par les radiologues au G4N et relayée par les G4R (annexe n°1). Cette PDSES d’imagerie s’intègre dans le Plan pour l’imagerie en dix mesures (annexe n°2). La réponse à une demande croissante de soins urgents ou non programmés doit tenir compte des perspectives démographiques peu favorables de la spécialité et d’un niveau d’équipement non optimal en TDM et IRM. L’objectif des G4R sera de mutualiser les établissements et leurs équipements, les équipes et leurs compétences. Le projet professionnel commun (annexe n°3) et la téléradiologie seront des outils indispensables pour optimiser les ressources. L’implication des équipes nécessite la prise en compte des charges supplémentaires et de l'investissement personnel des acteurs : l'amélioration de l'organisation de la permanence de soins nécessite la mobilisation de moyens supplémentaires qui pourront être fléchés. Il est donc nécessaire de penser une organisation optimisée de la prise en charge de cette nouvelle demande de soins. L'échelon régional avec une déclinaison territoriale, est le plus pertinent. Deux configurations d’organisations radiologiques peuvent être proposées, en fonction de l’intensité de l’activité radiologique, évaluée sur la combinaison des critères quantitatifs et qualitatifs suivants :

● le premier critère, à ne pas considérer isolément, reste l’intensité de l’activité radiologique générée par la structure d’urgences de l’établissement, et que l’on peut corréler avec le nombre de passages aux urgences. Prés d’un passage sur deux aux urgences s’accompagne de la demande d’un acte d’imagerie, mais cette fréquence s’accroît pour les pathologies les plus sévères et les plus urgentes à traiter, de sorte que lorsque l’établissement hospitalier co-existe avec une maison médicale de garde, ou avec une autre organisation de prise en charge ambulatoire pré-hospitalière, les patients qui s’adressent aux service d’urgence ont plus volontiers recours à l’imagerie : Cependant on peut globalement distinguer trois niveaux de sites d’urgences en fonction de leur activité : les sites à activité forte, dépassant les 40 000 passages adultes (en pédiatrie le seuil peut être plus faible même si le recours à l’imagerie est moins fréquent que pour les urgences adultes), les sites à activité moyenne (entre 40 000 et 25 000 passages aux urgences par an) et les sites à activité modérée (inférieure à 25 000 passages).

● Le second critère est l’importance quantitative ET également qualitative des urgences internes de l’établissement. Les demandes d’examens d’imagerie non programmés pour les patients hospitalisés, notamment ceux de réanimation médicale ou chirurgicale, viennent alourdir la charge

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radiologique générée par la structure d’urgence ; les besoins peuvent être corrélées avec le nombre de lits de réanimations, l’existence d’une UNV et l’activité chirurgicale de l’établissement; les demandes peuvent avoir une importance qualitative extrême sans être nécessairement quantitativement volumineuses, lorsqu’il s’agit notamment de tenter de prévenir l’installation d’un handicap ou lorsqu’il s’agit d’une pathologie particulièrement lourde mettant en jeu le pronostic vital : centre de greffe d’organes, devant être capable de d’intervenir à toute heure dès lors qu’un greffon est disponible ou qu’un donneur doit être prélevé, centre spécialisé dans la prise en charge des accidents neurovasculaires, SOS-Main, etc…

● Le troisième critère est l’importance éventuelle d’une réponse radiologique

externe et/ou téléradiologique, proposée par les médecins de l’établissement à d’autres structures de la région, voire d’une zone géographique plus étendue en cas d’hyperspécialisation, telle que, par exemple, la neuroradiologie, l’imagerie pédiatrique ou oncologique…

La présence ou l’absence des deuxièmes et/ou troisièmes critères peut suffire à faire classer un établissement dans la catégorie supérieure d’organisation radiologique, même si son activité radiologique d’urgences externes est moyenne ou même modérée. De même, un établissement géographiquement ou climatiquement isolé pourra être classé dans la catégorie I malgré une activité quantitativement modeste. 1- Programme d'action : L’organisation radiologique de niveau I (imagerie diagnostique et interventionnelle lourde) Dans ces établissements, les besoins radiologiques internes et externes (urgences) imposent des plateaux techniques complets, regroupés et dédiés, ouverts en permanence, comprenant l’IRM et le scanner associés à l'imagerie conventionnelle et à l'échographie. Les chemins cliniques impactés par cette organisation sont nombreux souvent prioritaires : AVC, douleurs abdominales aigues, douleurs thoraciques bénéficient tout particulièrement de l’IRM ou du scanner en première intention, la substitution étant la règle. L’activité doit y être assurée par un médecin radiologue sénior présent sur le site 24h/24h (c’est un objectif à atteindre impliquant des équipes de 10 ETP) à même d’appliquer à tout instant les recommandations du guide du bon usage des examens d’imagerie, en privilégiant le plus souvent possible l’accès direct au scanner et à l’IRM. La coopération des radiologues et des médecins demandeurs s’appuiera sur des contrats locaux d’organisation et les référentiels de bonne pratique. Dans les plus gros centres, la présence radiologique doit associer des radiologues séniors et des juniors (internes en formation) et peut éventuellement être complétée par le recours à une expertise sous forme d’astreinte en radiologie interventionnelle thérapeutique et à la téléexpertise dans certains domaines hyperspécialisés peu représentés dans l’activité diurne habituelle de l’établissement. Afin de réaliser ce premier programme d’actions, il est indispensable pour les G4R en association avec les ARS et les établissements :

● d’obtenir des plateaux techniques complets organisés pour l’urgence dans les établissements ayant plus de 40 000 passages.

● d’impliquer les radiologues du territoire dans la garde sur place des centres d’urgence de plus de 40 000 passages.

● De permettre des procédures de radiologie interventionnelle au sein du centre (embolisation, drainage percutané), ou de centres régionaux de référence (neuroradiologie interventionnelle, TIPS, endoprothèse aortique).

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● De mettre en œuvre la téléradiologie, basée sur un réseau de télétransmission performant, permettant le télédiagnostic et la téléexpertise régionale, voire interrégionale.

2- Programme d’action : l’organisation radiologique de niveau II Cette organisation peut être proposée dans les établissements à faible activité d’urgences externes et internes, et n’assurant pas de mission spécifique ni de permanence téléradiologique. Ces centres disposent en principe d’un service d’imagerie assurant en journée la radiologie conventionnelle, l’échographie et le fonctionnement d’un scanner, ce qui suppose que l’établissement doit disposer en interne, pour son fonctionnement « de jour » d’une équipe radiologique suffisante pour assurer le fonctionnement de ces appareillages, pour encadrer l’équipe des manipulateurs d’imagerie, pour participer aux discussions de concertations radio-cliniques et pour assumer la responsabilité du projet médical radiologique. L’activité nocturne, ainsi que des week-ends et jours fériés peut être assurée sous forme d’astreinte à domicile, par les radiologues de l’établissement, renforcés, si l’équipe est numériquement trop faible, par d’autres radiologues du territoire. La téléradiologie peut également être proposée, et organisée avec les médecins radiologues locaux, pour soulager la lourdeur de leurs astreintes (télédiagnostic) et proposer une prise en charge radiologique spécialisée (téléexpertise). 3- Programme d’action : exercice hors établissement 3-1. Exercice en cabinet libéral avec accès intermittent à l'imagerie en coupe De nombreux médecins radiologues, libéraux ou salariés de diverses structures de santé, notamment mutualistes, exercent en cabinet ou dans des centres de santé l'imagerie de projection, l'échographie et la sénologie, pour les patients ambulatoires. Ils participent au maillage du territoire et ont parfois un accès à l'imagerie en coupes, soit dans le cadre d’un GIE, d’un GCS ou d’un autre mode de coopération avec d’autres praticiens et/ou structures de santé, soit sous la forme d’une participation dans une structure privée. L'implication de ces professionnels dans la permanence des soins est variable et fonction de leur accès à l'imagerie en coupes. Ils peuvent participer à une organisation de téléradiologie. 3-2. Exercice exclusif en cabinet libéral Ce mode d'exercice devient de plus en plus rare et ne facilite pas l'implication des professionnels pour assurer la prise en charge des urgences. Ils assurent en revanche la continuité des soins et la prise en charge des soins non programmés dans les techniques de l’imagerie qu’ils proposent au quotidien. Conclusion : Les radiologues ont un rôle essentiel dans la prise en charge des urgences, contribuent avec leurs confrères à la seniorisation des urgences et à la nécessaire amélioration de la formation des médecins demandeurs au “bon usage de l’imagerie médicale”. L’imagerie en coupes est un pilier décisionnel indispensable aux équipes médicales et chirurgicales en charge des urgences. Le regroupement des activités et la téléradiologie devront tenir compte d’un nécessaire équilibre des charges de travail, certains centres étant proche de la saturation.

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 Annexe  n°1    

   

Associe  toutes  les  composantes  de  la  radiologie  française  :      

• Collège  des  Enseignants  de  Radiologie  de  France  (CERF)                  

• Fédération  Nationale  des  Médecins  radiologues  (FNMR)                    

• Société  Française  de  Radiologie  et  d’imagerie  médicale  (SFR)    

• Syndicat  des  Radiologues  Hospitaliers  (SRH)                              

Objectifs  :  • Harmoniser   les  stratégies  pour   le  développement  de   la  radiologie  

et   de   l'imagerie   médicale   en   France   pour   la   meilleure   prise   en  charge  du  patient  

• Pouvoir  présenter  des  positions   communes  dans   les  négociations  avec  les  institutions  nationales  

  Action  :  Le   G4   agit   à   un   double   niveau   :   national   (un   conseil   national)   et   régional  (une  délégation  par  région).    Chaque  G4   régional   a   vocation   à   être   l’interlocuteur   privilégié   de   l’ARS   et  représenter  sur  ce  territoire  les  quatre  composantes  de  la  radiologie.  

  Sujets  majeurs  traités  :  

• le  projet  professionnel  commun    • la  démographie  radiologique  • les  équipements  médicaux    • le  référentiel  qualité  en  imagerie  • la  permanence  des  soins  • la  valorisation  des  actes  et  prestations    • la  coopération  interprofessionnelle  • la  téléradiologie  

     

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Annexe  n°2    

F NM

Fédération Nationale des Médecins Radiologues

R

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Annexe  n°3    

associe toutes les composantes de la radiologie française www.g4-radiologie.com

Fluidifier le parcours de soins

Axes de développement

Inégalités d’accès aux soins et aux examens d’imagerie appropriés

Dispersion des équipes radiologiques

Projet professionnel communContexte

Démographie médicale radiologique décroissante

Nécessité d’une nouvelle organisation de l’imagerie

Assurer l’accès aux soins

Garantir la qualité des soins

Partager et mutualiser des compétences et des équipements dans le cadre d’un maillage territorial Développer des plateaux d’imagerie complets et diversifiés et maintenir la radiologie de proximité

Favoriser la qualité et la bonne gestion des indications

Promouvoir l’utilisation du Guide du bon usage des examens d’imagerie médicale

Favoriser le déploiement de la téléradiologie

Adapter l’enseignement et la recherche à l’évolution des pratiques médicales

Concevoir les outils juridiques adaptés aux structures de coopérations et aux statuts des radiologues

Objectifs

Penser l’imagerie au niveau d’un territoire géographique

Ce Projet Professionnel Commun, pierre angulaire d’une gestion médicalisée des plateaux d’imagerie réunissant des médecins radiologues de tous secteurs, est apte à mettre en œuvre le plan pour l’imagerie en 10 mesures indispensables à l’amélioration continue de la prise en charge des patients.

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3 Optimiser les séjours hospitaliers

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Ce Projet Professionnel Commun, pierre angulaire d’une gestion médicalisée des plateaux d’imagerie réunissant des médecins radiologues de tous secteurs est apte à mettre en œuvre le plan pourréunissant des médecins radiologues de tous secteurs, est apte à mettre en œuvre le plan pour l’imagerie en 10 mesures indispensables à l’amélioration continue de la prise en charge des patients.

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