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LA TOXOPLASMOSEAR Drissa Coulibaly
MA Abdoulaye Kassoum KonéMR Karim Traoré,
MCA Doumbo Safiatou Niaré, Pr Mahamadou Ali Thera
DĂ©partement dâ EpidĂ©miologie des Affections Parasitaires/FacultĂ© de MĂ©decine et dâOdontostomatologie/UniversitĂ© des Sciences, des
Techniques et des Technologies de Bamako
FMOS 3Úme année
AnnĂ©e scolaire 2019â2020
27 octobre 2020
Objectifs pédagogiques
âą Au terme de cette leçon lâĂ©tudiant en 3Ăšme annĂ©e MĂ©decine doit ĂȘtre capable de:
âą DĂ©finir la toxoplasmoseâą DĂ©crire le cycle biologique de Toxoplasma gondiiâą Indiquer deux (2) circonstances du diagnostic
biologique de la toxoplasmoseâą DĂ©crire 2 techniques de diagnostic biologique de la
toxoplasmose⹠Interpréter les résultats du diagnostic immunologique
dâune toxoplasmose âą Enoncer les principes thĂ©rapeutiques de la
toxoplasmose congĂ©nitale et/ou associĂ©e au VIHâSIDA
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Plan du cours1âGĂ©nĂ©ralitĂ©s
1.1â DĂ©finition1.2â Historique1.3â IntĂ©rĂȘt
2âEpidĂ©miologie2â1â Agent pathogĂšne2.2â RĂ©servoir de parasite2.3â HĂŽtes intermĂ©diaires2.4â Modes de transmission2.5â Cycle biologique2.6â Facteurs favorisants2.7âRĂ©partition gĂ©ographique3âPhysiopathologie
4âDiagnostic biologique4.1.âCirconstances du
diagnostic biologique
4.2â ElĂ©ments dâorientation
4.3â Diagnostic parasitologique
4.4â Diagnostic immunologique
5âPrincipes thĂ©rapeutiques
RésuméConclusion
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1âGĂ©nĂ©ralitĂ©s (1)
1.1â DĂ©finition
La toxoplasmose est lâensemble des manifestations cliniques et biologiques dues Ă la prĂ©sence et Ă la multiplication dans lâorganisme humain dâun protozoaire apicomplexa, Toxoplasma gondii
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1âGĂ©nĂ©ralitĂ©s (2)
1.2âHistoriqueâąEn 1908, Nicole et Manceaux isolent le parasite chez un rongeur Ctenodactylus gondi Ă lâInstitut Pasteur de TunisâąEn 1923, Junka: dĂ©couvre le parasite dans les yeux dâun enfant Ă lâautopsie,âąEn 1937, Wolf et Cowen individualisent pour la premiĂšre fois la maladie aux USA, cliniquement et parasitologiquement,âąEn 1948, Sabin et Feldman mettent au point le test sĂ©rologique sensible et spĂ©cifique Dyeâtest,âąEn 1970, 2 Ă©quipes de chercheurs (Frenkell et coll. et Hutchinson et coll.) dĂ©couvrent les stades infestants (oocystes) Ă©liminĂ©s par les chats et Ă©tablissent le cycle complet. 5
1âGĂ©nĂ©ralitĂ©s (3)
1â3 IntĂ©rĂȘt EpidĂ©miologique:âąAffection cosmopoliteâąEn France 1988 : sĂ©roprĂ©valence 50 Ă 60%, et lâincidence de la toxoplasmose congĂ©nitale est de 1 Ă 2 pour 1000 naissances,âąAu SĂ©nĂ©gal: Dakar 2002â2006: sĂ©roprĂ©valence= 34,5%,âąAu Mali: 1984: Bamako: sĂ©roprĂ©valence 34% chez les femmes en Ăąge de procrĂ©er (Maiga Y et col 1984). 2013: KollĂ©: 27% chez les adultes (D. Ouologuem et al 2013); 0,8% (1â5 ans), 2,7% (6â10 ans), 11,3% (11â15 ans ), et 26,8% (>15 ans).
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1âGĂ©nĂ©ralitĂ©s (4)
1â2 IntĂ©rĂȘt (suite)
MĂ©dical:
Bénigne chez le jeune adolescent immunocompétent
GravitĂ© potentielle et lĂ©tale: sujets immunodĂ©primĂ©s, femmes enceintes non sĂ©roâconverties (IgG) avant la grossesse,
Parasitose classante le VIHâSIDA au stade III, 1Ăšre Infection Opportuniste Parasitaire (IOP) du SNC (15 Ă 30% des PVVIH)
Thérapeutique : cotrimoxazole +++ prévention des complications (avortement précoce, malformations congénitales)
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2âEpidĂ©miologie (1)
2.1âAgent pathogĂšne
2.1.1âTaxonomie :oPhylum: ApicomplexaoClasse: SporozoeaoSousâclasse: CoccidiaoOrdre: EucoccididaoGenre: ToxoplasmaoEspĂšce: Toxoplasma gondii
3 gĂ©notypes de virulence diffĂ©rente chez lâHomme
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2âEpidemiologie (2)
2.1.2âMorphologieAu cours du cycle de son dĂ©veloppement T. gondii se prĂ©sente sous 3 stades infectieux: âą TachyzoĂŻtes, formes Ă multiplication active (schizogonique ) intracellulaire = responsable de septicĂ©mie, de la maladie et de la contamination congĂ©nitale,âą BradyzoĂŻtes (mĂ©tabolisme rĂ©duit) regroupĂ©s au sein des kystes tissulaires, forme de rĂ©sistance intra tissulaire, âą SporozoĂŻtes (stades mĂ©tacycliques infectants, rĂ©sultats de la multiplication sexuĂ©e sporogonique) au sein des ookystes chez lâHD, le chat (forme de rĂ©sistance et de dissĂ©mination dans le milieu extĂ©rieur).
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2âEpidĂ©miologie (3)
TachyzoĂŻte :oForme dâun croissant
oTaille: 6 Ă 8 ”m de long sur 3 Ă 4 ”m de large, Ă lâextrĂ©mitĂ© antĂ©rieure effilĂ©e et lâextrĂ©mitĂ© postĂ©rieure arrondie,
oLe parasite est dĂ©limitĂ© par une pellicule trimembranaire, lâextrĂ©mitĂ© antĂ©rieure porte le complexe apical composĂ© dâun conoĂŻde, de rhoptries, de micronĂšmes et de granules denses.
o Présence des structures classiques des eucaryotes: noyau, réticulum endoplasmique, appareil de Golgi, le mitochondries
oMultiplication: scissiparité, schizogonie et par endodyogénie 10
2âEpidemiologie (4)
Le kyste tissulaire: o Taille: 50 à 200”,o Forme: sphérique ou ovoïde,o Localisation: Tissus limitées par une paroi parasitaire contient des formes végétatives à multiplication lente appelées bradyzoïtes,
o Forme de résistance et dissémination quand il est ingéré par un autre hÎte.
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2âEpidemiologie (5)
Lâoocyste: oForme de dissĂ©mination et de rĂ©sistance du parasite dans le milieu extĂ©rieur, sol souillĂ© par les excrĂ©ments du chat, et une forme infestante du parasite, rĂ©sulte de la sporogonie qui a lieu dans lâintestin du chat et dâautres fĂ©lidĂ©s.
oForme ovoïde oTaille: mesure 5 à 20 ”m de diamÚtre. oChaque oocyste contient deux sporocystes contenant 4 sporozoïtes chacun
oLes sporozoïtes sont contenus dans les oocystes sporulés protégés du milieu extérieur par une paroi trÚs résistante
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A. TachyzoïtesB. kyste (muscle)C. kyste tissulaire (cerveau) D. Schizonte avec plusieurs tachyzoitesE. gamÚte male F. oocyste non sporulé (déjections de chats). G. oocyste sporulé avec 2 sporocystes, chaque sporocyste à 4 sporozoïtes
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2âEpidemiologie (6)2.1.3âCycle Ă©volutifâąCycle dixĂšne, HĂŽte DĂ©finitif (HD), le chat HĂŽte intermĂ©diaire (HI) oiseaux, les petits mammifĂšres et lâhomme (impasse parasitaire).
âąDeux cycles: un cycle sexuĂ© complet chez le chat et un cycle incomplet (asexuĂ©) chez lâHI
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2âEpidemiologie (7)
2.1.3âCycle Ă©volutif
Cycle complet (phase entĂ©roâĂ©pithĂ©liale): chez le chat qui est Ă la fois HD et HI, se contaminant en ingĂ©rant les oocystes contenus dans les excrĂ©ments des chats : il se produit un cycle asexuĂ© (schizogonie) et un cycle sexuĂ© (sporogonie)
Cycle asexuĂ©: la paroi du kyste et de lâoocyste dissoute pendant la digestion, avec libĂ©ration soit des bradyzoĂŻtes, soit des sporozoĂŻtes qui pĂ©nĂštrent les cellules Ă©pithĂ©liales de lâintestin grĂȘle, suit une division schizogonique (asexuĂ©e) avec formation de mĂ©rozoĂŻtes et de schizontes. AprĂšs plusieurs schizogonies, survient la reproduction sexuĂ©e 15
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2âEpidĂ©miologie (8)
Cycle sexuĂ©: (sporogonie): âą Survient dans lâĂ©pithĂ©lium de lâintestin, certains mĂ©rozoĂŻtes
vont se diffĂ©rencier en gamĂ©tocytes mĂąles et dâautres, en gamĂštocytes femelles,
⹠Le gamétocyte male donne naissance à de nombreux gamÚtes males mobiles grùce à 2 flagelles: les microgamÚtes,
⹠Le gamétocyte femelle se transforme en gamÚte femelle de grande taille immobile: les macrogamÚtes,
âą La fĂ©condation donne un Ćuf ou zygote qui sâentoure dâune coque Ă double paroi dâoĂč son appellation oocyste qui tombe dans la lumiĂšre intestinale du chat et est Ă©liminĂ© dans les fĂšces. Lâoocyste immature sâappelle sporonte et renferme une cellule.
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2âEpidĂ©miologie (9)
Une phase extraâ Ă©pithĂ©liale se dĂ©roule parallĂšlement Ă la phase entĂ©roâĂ©pithĂ©liale: aprĂšs ingestion des kystes les bradyzoĂŻtespĂ©nĂštrent la lamina propria de lâintestin du chat et sây multiplient et se dissĂ©minent sous forme de kystes extraâintestinaux
Le chat peut hĂ©berger Ă la fois un cycle de dĂ©veloppement complet appelĂ© phase intestinale ou phase entĂ©roâĂ©pithĂ©liale et un cycle de dĂ©veloppement incomplet appelĂ© phase extraâ Ă©pithĂ©liale
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2âEpidemiologie (10)
Cycle incomplet: Chez lâHI: oiseaux, mammifĂšres, homme, qui sâinfestent en ingĂ©rant les kystes (ou les oocystes), aprĂšs lyse du kyste (coque), les bradyzoĂŻtes (et les sporozoĂŻtes) libĂ©rĂ©s dans la lumiĂšre intestinale vont diffuser dans le sang et dans la lymphe et pĂ©nĂ©trer dans les cellules du systĂšme rĂ©ticuloâendothĂ©lial
Multiplication brĂšve par scissiparitĂ© et endodyogĂ©nie dans les cellules et contamination dâautres cellules.Sous lâaction des anticorps les formes vĂ©gĂ©tatives sâagglutinent en un amas serrĂ©, se multiplient lentement et Ă©laborent une membrane Ă©paisse et rĂ©sistante formant ainsi les kystes tissulairesCe cycle asexuĂ© peut se produire chez lâHI sans passage par lâHD et par ingestion de kystes contenu dans les muscles des animaux. 18
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Cycle biologique
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Cycle biologique (2)
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NB: Dans le cycle biologique de T. gondii, lâHomme (Homo sapiens) est une impasse parasitaire
2âEpidĂ©miologie (11)
2.2â RĂ©servoir de parasites:oPour les oocystes: chats (jusquâĂ 20 millions par dĂ©fĂ©cation)
oPour les kystes tissulaires: les animaux à sang chaud : les oiseaux, les rongeurs, animaux sauvages (écureuils, liÚvre, rat), animaux domestiques (le chat, chien), le porc, canard, le bétail en particulier le mouton
2.3â HĂŽte rĂ©ceptif : tous les hommes sont rĂ©ceptifs, la primoâinfection laisse une immunitĂ© totale dĂ©finitive et protectrice.
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2âEpidĂ©miologie (12)
2.4âModes de transmissionoContamination orale:âą Ingestion dâoocystes âąeau ou aliments contaminĂ©s par dĂ©jection de chat(mode de contamination exceptionnelle) âą Ingestion de kystes (bradyzoĂŻtes)âąviande crue ou insuffisamment cuite (viande de mouton est principale source dâinfestationâkystes)
oContamination transplacentaire de la mĂšre au fĆtus: â Passage des tachyzoĂŻtes prĂ©sents dans le sang et dans la lymphe Ă travers le placenta dans la circulation sanguine du fĆtus
â A la faveur dâanomalies placentaires minimes.
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2âEpidĂ©miologie (13)
âąAutres modes de contamination rares:â Contamination par transfusion sanguine trĂšs rareâ Contamination par transfusion dâextrait leucocytairesâ Contamination accidentelle au laboratoireâ Contamination par transplantation dâorganes : transplantation cardiaque, de moelle osseuse (rĂ©activation des kystes par immunosuppresseurs)
â Autres modes de contamination: sperme, salive, le lait dans lesquels on retrouve les tachyzoĂŻtes
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2âEpidĂ©miologie (14)2.5âFacteurs favorisants
Dâordre gĂ©nĂ©ral facteurs climatiques: la tempĂ©rature et lâ humiditĂ© favorisent la sporulation des oocystes,
Habitues alimentaires: consommations de viande crue ou peu cuite ou de crudités
Présence de chat au domicile
Dâordre individuel Le terrain: grossesse, immunodĂ©pression, corticothĂ©rapie,
Lâ hygiĂšne prĂ©caireMode vie: personne en contact avec le sol (jardiniers, Ă©leveurs, cultivateurs) et avec les animaux (Ă©leveurs, travailleurs des abattoirs) ainsi que les enfants
2.6â RĂ©partition gĂ©ographique: câest une maladie cosmopolite24
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3âPhysiopathologie (1)
3 PHASESPhase parasitĂ©mique :multiplication active lymphaticoâsanguineAtteintes organes & nĂ©crose cellules du SREApparition des Ac vers le 7Ăš jour
Phase immunitaire :Destruction formes extra cellulaires par AcrĂ©action AcâAg
Phase cliniqueToxoplasmose acquiseToxoplasmose congénitaleToxoplasme par réactivation kyste (immunodéprimé)
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3âPhysiopathologie (2)
âąToxoplasma gondii se dĂ©veloppe dans les cellules du systĂšme phagocyte mononuclĂ©es (SPM) ou ou rĂ©ticuloâhistocytaire. âą lĂ©sions dans tous les tissus. Le sytĂšme nerveux central (SNC), les ganglions et les muscles sont principalement atteintsâąLa lĂ©sion primaire est un granulome toxoplasmique, dans certains cas, donne un foyer de nĂ©crose et peut se calcifier.âąSur le plan pathogĂ©nique, la multiplication des toxoplasmes est trĂšs brĂšve dans les formes acquises.
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3âPhysiopathologie (3)
âąLes parasitesâfils rĂ©sultant dâune multiplication asexuĂ©e se trouvent en effet libĂ©rĂ©s par Ă©clatement de la cellule hĂŽte. Il en rĂ©sulte une trĂšs courte phase de vie libre avant que les toxoplasmes ne puissent pĂ©nĂ©trer dans une autre cellule. Durant cette phase, les parasites sont extrĂȘmement sensibles Ă lâaction des anticorps circulants qui apparaissent environ 7 Ă 10 jours aprĂšs lâinfestation. PassĂ© ce dĂ©lai, la dissĂ©mination parasitaire est arrĂȘtĂ©e et seules persistent les formes kystiques.
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3âPhysiopathologie (3)
âąUne rĂ©ponse immunitaire se met en place dĂšs le premier contact
âądĂ©finitiveâąprotectriceâąmais non stĂ©rilisante: bradyzoĂŻtes /kystes. La rupture pĂ©riodique de ces kystes et/ou la diffusion dâAg parasitaires maintien de lâimmunitĂ© antiâtoxoplasme
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4âDiagnostic biologique (4)4.1âCirconstances de diagnostic biologique
Les manifestations cliniques peuvent ĂȘtre:
4.1â1âToxoplasmose acquise
Forme bĂ©nigne: chez lâ immunocompĂ©tent trĂšs souvent asymptomatique
âą FiĂšvre Ă 38â38,5ÂșCâą AdĂ©nopathiesâą AsthĂ©nieâą Autres signes: exanthĂšme, splĂ©nomĂ©galie
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4âDiagnostic biologique (5)4.1âCirconstances de diagnostic biologique (suite)
Forme graves: âą chez le sujet immunodĂ©primĂ© (par un traitement immnunosuppresseur, une hĂ©mopathie, infection VIHâSIDA)
â LĂ©sions graves cĂ©rĂ©brales: encĂ©phalite (cĂ©phalĂ©e, confusion, lĂ©thargie, ataxie, et coma)
â et rĂ©tiniennes
⹠chez le sujet immunocompétent: rapportées récemment, avec en particulier des localisations oculaires, neurologiques voire disséminées comme chez les immunodéprimés, avec décÚs du patient (souches de T. gondii mal adaptée)
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4âDiagnostic biologique (6)4.1âCirconstances de diagnostic biologique (suite)
4.1.2âToxoplasmose congĂ©nitale (1)âąTransmission transplacentaire, le risque de contamination dĂ©pend du stade de la grossesseâ 1er trimestre risque faible 5% Toxoplasmose congĂ©nitale graveâ 3Ăšme trimestre risque > 50% â La toxoplasmose congĂ©nitale survient chez 40% des cas de toxoplasmose contractĂ©e pendant la grossesse
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4âDiagnostic biologique (7)4.1âCirconstances de diagnostic biologique (suite)
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Toxoplasmose congénitale (suite)
4âDiagnostic biologique (8)4.1âCirconstances de diagnostic biologique (suite)
Toxoplasmose congĂ©nitale (suite) âąForme majeure: LâencĂ©phaloâmĂ©ningoâmyĂ©litetoxoplasmiqueâ Atteinte foetale prĂ©coceâ Ăvolution sĂ©vĂšre : mort ou retard psychomoteur important
âąFormes viscĂ©rales â Contamination in utero plus tardiveâ Associe : ictĂšre nĂ©oânatal, hĂ©patoâsplĂ©nomĂ©galie, hĂ©morragies
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4âDiagnostic biologique (9)4.1âCirconstances de diagnostic biologique (suite)
Toxoplasmose congĂ©nitale (suite)âąFormes attĂ©nuĂ©esâą Contamination encore plus tardiveâą retard psychomoteur associĂ© ou non Ă des troubles neurologiques et une choriorĂ©tinite pigmentaire
âą Les formes inapparentesâą Les plus nombreuses : 80%des tableaux cliniquesâą Enfants cliniquement normaux Ă la naissanceâą Infection diagnostiquĂ©e par des rĂ©actions sĂ©rologiquesâą Traitement prĂ©coce Ă©vite lâapparition de formes retardĂ©es
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4âDiagnostic biologique (10)4.1âCirconstances de diagnostic biologique (suite)
4.1.2âToxoplasmose congĂ©nitale (suite)âąNaissance avec des sĂ©quelles graves :âą Neurologique: hydrocĂ©phalie, microcĂ©phalie, convulsions, retard psychomoteur
âą Troubles oculaires (microphtalmie, choriorĂ©tinite)âą IctĂšre nĂ©onatal, hĂ©patoâsplĂ©nopmĂ©galie,
âąPrĂ©maturitĂ©
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4âDiagnostic biologique (11)4.1âCirconstances de diagnostic biologique (suite)
4.1.3âToxoplasmose oculaire
âąSouvent congĂ©nitale et due Ă la prĂ©sence des kystes dans la rĂ©tine avec :âą Atteinte du segment antĂ©rieur: uvĂ©iteâą Atteinte du fond Ćil et choriorĂ©tinite pigmentaire dans 80%
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4âDiagnostic biologique (12)4.2âElĂ©ments d'orientation
Toxoplasmose bĂ©nigne :âąhĂ©mogramme :â syndrome mononuclĂ©osiqueâ parfois hyperĂ©osinophilie moins de 10 % des casâ VS accĂ©lĂ©rĂ©eToxoplasmose congĂ©nitale :âą sang du cordon: âą ĂosinophilieâthrombopĂ©nieâą gamma GTâą LDH (dĂ©shydrogĂ©nase lactique)
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4âDiagnostic biologique (13)4.3âDiagnostic parasitologique
3.3.1âNature et conditions de prĂ©lĂšvement
âąToxoplasmose congĂ©nitale: âą Liquide amniotique (18Ăšme semaine), âą Sang fĆtal (20 et 24Ăšme semaine),
âą Sang du cordon placenta
âąToxoplasmose grave (immunodĂ©pression): âą Sang, âąMoelle osseuse, âą LCR, âą Liquide de lavage bronchoâ alvĂ©olaire, âą Biopsie dâorgane (cerveau)
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4âDiagnostic biologique (14)4.3âDiagnostic parasitologique (suite)4.3.2âTechniques: âąExamen direct de culot de centrifugation du LCRâąExamen dâun frottis colorĂ© au GiemsaâąExamen dâun frottis marquĂ© aux Ac monoclonaux Ă lâIFIâąCulture: sur milieu cellulaires (fibroblastes, lignĂ©es de monocytes)âą Inoculation Ă lâanimal (souris)âąPCR: Diagnostic de certitude (ADN parasitaire)
4.3.3â RĂ©sultats: mise en Ă©vidence des tachyzoĂŻtes intra ou extracellulaires, des kystes
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4âDiagnostic biologique (15)4.4âDiagnostic immunologique
IntĂ©rĂȘt âą Permet le diagnostic de certitude, les techniques sont nombreuses et recherchent les anticorps antiâtoxoplasmiques
Techniquesâą Techniques: utilisant les antigĂšnes (Ag) figurĂ©s (Ag membranaires, rĂ©ponse tardive): âą Dye test â IFI â Agglutination directe
âą ISAGA (test dâimmunocaptureâagglutinationâImmunoâsorbent agglutination assay)
⹠Techniques utilisant les Ag solubles (Ag cytoplasmiques, réponse rapide): ⹠Hemagglutination passive,
âą ELISA IgG et IgM
âą Western blot des IgG
âą Mesure de lâaviditĂ© des IgG41
4âDiagnostic biologique (16)4.4âDiagnostic immunologique (suite)
Détection des Ac spécifiques en fonction des différentes situations
Toxoplasmose acquise de la femme enceinte : Aspects légaux
Obligatoire dâeffectuer une sĂ©rologie lors de lâexamen prĂ©nuptial et prĂ©natal, des sĂ©rologies mensuelles avec recherche dâIgG et dâIgM antiâtoxoplasmiques
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4âDiagnostic biologique (17)4.4âDiagnostic immunologique (suite)
Recherche dâIgG, dâIgM antitoxoplasmiquesLes techniques actuellement en vigueur recherchent sĂ©parĂ©ment ces anticorps.
âą Recherche dâIgGâą IFIâą ELISA
âą Recherche des IgMâą IFI âIgM (test de Remington)
âą ISAGA
âą Recherche des IgA
Le dosage des IgA antitoxoplasmiques (ELISA DS, ISAGA) prĂ©sente un intĂ©rĂȘt particulier chez le nouveauânĂ©
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4âDiagnostic biologique (18)4.4âDiagnostic immunologique (suite)InterprĂ©tation
âąSujet immunocompĂ©tentâą SĂ©rologie marque le contact avec le parasite
âą IgM apparaissent tĂŽt, 1 semaine aprĂšs contamination
âą IgG apparaissent tard, (8Ăšme â 21Ăšme jour) ; plateau au 2Ăšme mois, persistent toute la vie
âą Il sâagit de dĂ©terminer sâil sâagit dâune infection Ă©volutive ou dâune infection ancienne avec cicatrice immunologique.âą SĂ©roconversion: 2 sĂ©rologies Ă 15â20 jours dâintervalle (premier rĂ©sultat nĂ©gatif et second rĂ©sultat positif)
⹠Ou alors IgM++ avec augmentation significative du titre IgGentre deux prélÚvements.
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4âDiagnostic biologique (19)4.4âDiagnostic immunologique (suite)InterprĂ©tation
âąSujet immunodĂ©primĂ©âą SĂ©rologie non concluante si rĂ©activation dâune toxoplasmose ancienneâą Recherche parasite et/efficacitĂ© traitement dâĂ©preuve
âą Greffe organe solide sur terrain sĂ©ropositif pour T. gondii;âą IgG rĂ©activĂ© en postâgreffe et utile au diagnostic
âą Primoâinfection (contamination par greffon)âą SĂ©rologie contributive, mais retard apparition IgG du fait du traitement immunosuppresseur; combiner avec recherche parasite
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4âDiagnostic biologique (20)4.4âDiagnostic immunologique (suite)InterprĂ©tationâąGrossesse:âą SĂ©rologie totalement nĂ©gative en IgG et IgM quelles que soient les techniques :âą sujet non immunisĂ©âą des contrĂŽles mensuels doivent ĂȘtre effectuĂ©s jusquâĂ terme, le jour de lâaccouchement et 1 mois aprĂšs.
âą La sĂ©rologie est positive stable en IgG ( taux supĂ©rieur au seuil), nĂ©gative en IgM sur 2 prĂ©lĂšvements consĂ©cutifs Ă environ 1 mois dâĂ©cart :â toxoplasmose ancienne, sujet immunisĂ© (pas de contrĂŽle
ultérieur).⹠Dans les autres cas, le biologiste doit :
âą dâune part, prouver une sĂ©roconversion,âą dâautre part, dater avec le plus de prĂ©cision possible la contamination par rapport Ă la conception. âą Mesure de lâaviditĂ© des IgG : mesure de lâintensitĂ© de la liaison antigĂšnesâanticorps
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Toxoplasmose fĆtaleLe but est de dĂ©pister in utero une Ă©ventuelle atteinte fĆtale
âąTrois investigations sont possibles
Etude échographique : mensuellement recherche des signes évocateurs de toxoplasmose congénitale : dilatation ventriculaire, zones échogÚnes intracrùniennes, épaississement placentaire, augmentation de volume du foie ou ascite
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Analyse du liquide amniotique Ă partir de 16 Ă 18 semaines dâamĂ©norrhĂ©e, rechercher le parasite par inoculation de culture cellulaire et/ou Ă la souris, couplĂ©e Ă une dĂ©tection dâADN toxoplasmique par PCR.
Analyse du sang fĆtal : Ă partir de 22 Ă 24 semaines avec mise en Ă©vidence du parasite par culture cellulaire et/ou inoculation Ă un animal,
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Toxoplasmose de lâimmunodĂ©pressionâą1âToxoplasmose cĂ©rĂ©braleâą Imagerie est lâĂ©lĂ©ment diagnostic principal,âą La sĂ©rologie est peu informative,
âą Lâisolement du parasite Ă partir du sang ou dâautres produits biologiques sur culture ou la recherche de
T. gondii par amplification génique permet de conforter un diagnostic de présomption.
âą2â Toxoplasmose pulmonaireâą Recherche de toxoplasme se fait dans le liquide de lavage bronchioloâalvĂ©olaire.
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Toxoplasmose oculaireâą Le fond dâĆil est capital, montre les lĂ©sionsâą Le dosage des anticorps dans lâhumeur aqueuse et la comparaison de leur taux Ă celui du sĂ©rum en tenant compte de la quantitĂ© en immunoglobulines de ces milieux biologiques, permettent le diagnostic.âąUne augmentation des anticorps tĂ©moigne dâune production locale en relation avec un foyer toxoplasmique oculaire.âą La recherche de T. gondii dans lâhumeur aqueuse par amplification gĂ©nique est dâun grand intĂ©rĂȘt.
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5âPrincipes thĂ©rapeutiques (1)
Butâ Eliminer le parasite ou empĂȘcher la rĂ©activation des Kystesâ PrĂ©venir ou traiter les complications
âą Les mĂ©dicamentsâ Rovamycine (Spiramycine)â Fansidar (pyrimĂ©thamine + sulfadoxizine)âMalocide âAdiazine (pyrimĂ©thamine + sulfadiazine)
IndicationsToxoplasmose acquise avec asthénie et persistance des adénopathies
Rovamycine : 150 000 UI/kg/j pendant 1 mois
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5âPrincipes thĂ©rapeutiques (2)
âąToxoplasmose congĂ©nitaleâąPendant 1 mois Rovamycine : 150 000 Ă 300 000 UI/kg/j et Fansidar (500 mg de sulfadoxine et 25 mg de pyrimĂ©thamine associĂ©e Ă lâacide folinique), avec surveillance de lâhĂ©mogramme tous les 15 jours.
âąPoursuivre le traitement avec soit le Fansidar ou lâassociation MalocideâAdiazine, soit la Rovamycine.
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5âPrincipes thĂ©rapeutiques (3)
Toxoplasmose de lâimmunodĂ©primĂ©Association pyrimĂ©thamine â sulfadiazine : âąPyrimĂ©thamineâą dâattaque 100 mg/j pendant 2 mois ou tant que persistent les signes. âą traitement dâentretien : 50 mg/j en prĂ©vention des rechutes (risque estimĂ© entre 50 et 80% aprĂšs le traitement dâattaque)
âą Sulfadiazineâą est utilisĂ©e Ă la posologie de 6 mg/kg, rĂ©partie en 4 prises, soit :âą dose dâattaque : 100 Ă 150 mg/kg per osâą et dose dâentretien : 3 g/j
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5âPrincipes thĂ©rapeutiques (4)
âąEn cas dâintolĂ©rance, dâautres associations peuvent ĂȘtre utilisĂ©es :â Lâassociation pyrimĂ©thamineâclindamycineâ lâassociation pyrimĂ©thamineâclarithromycine
â Lâadjonction dâacide folinique Ă ces thĂ©rapeutiques Ă effets hĂ©matotoxiques est gĂ©nĂ©ralement admis
â Des corticoĂŻdes peuvent ĂȘtre utilisĂ©s, pour une durĂ©e limitĂ©e (7 Ă 15 jours), en cas dâĆdĂšme cĂ©rĂ©bral
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5âPrincipes thĂ©rapeutiques (5)
Toxoplasmose oculaireâą Le 1er mois :
1. Rovamycine : 300 000 UI/Kg/j chez lâenfant et 150 000 UI/Kg/j chez lâadulte,
2. Fansidar : 1 comprimĂ© par 20Kg tous les 10 Jours, en surveillant lâhĂ©mogramme 2 fois par mois, avec prise dâacide folinique (5mg/j chez lâenfant et 50 mg/j chez lâadulte) ;
3. CorticothĂ©rapie par voie gĂ©nĂ©rale.âąPar la suite,
âą Fansidar : 1 comp/20Kg tous les 15 jours pendant 6 mois avec surveillance habituelle (hĂ©mogramme) et prescription de lâacide folinique.
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6âPrĂ©vention (1)
âąConcerne que les femmes sĂ©roânĂ©gatives au cours de la grossesse et les sujets porteurs de VIH dĂ©pourvus dâanticorps antiâT. gondii.
âąAvant la grossesseâą Avant toute grossesse, une sĂ©rologie positive est preuve dâune immunitĂ© acquise dĂ©finitivement rassurante. âąChez les femmes sĂ©rologiquement nĂ©gatives (moins de 50% des cas), de nouveaux contrĂŽles doivent ĂȘtre faits dĂšs le dĂ©but de la grossesse.
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6âPrĂ©vention (2)
âąPendant la grossesse sĂ©rologies ne concernent que:âą les femmes qui nâont jamais Ă©tĂ© contrĂŽlĂ©es âą et celles Ă sĂ©rologies prĂ©cĂ©dentes nĂ©gatives.
âąOn peut obtenir 3 types de rĂ©sultats :âą SĂ©rologies indiscutablement nĂ©gatives: rĂ©pĂ©ter la sĂ©rologie et donner les conseils de prophylaxieâą SĂ©rologie fortement positive avec prĂ©sence dâIgMspĂ©cifiques et/ou ascension des titres dâanticorps IgG: On cherche Ă dater lâinfection par rapport Ă la conceptionâą SĂ©rologies faiblement positives: soit Ă une immunitĂ© acquise ancienne ou une toxoplasmose au dĂ©but.
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6âPrĂ©vention (3)âąA la naissanceChez le nouveauânĂ© cliniquement sain mais nĂ© de mĂšre contaminĂ©e :
⹠prescription systématique dÚs la naissance de Rovamycine (300 000 UI/kg/j)
âą examens cliniques et paracliniques pour distinguer le nouveauânĂ© indemne de toxoplasmose congĂ©nitale, de lâenfant atteint dâune forme infraâclinique.âą Si diagnostic confirmĂ©, traitement au moins 1 an par Fansidarou par Malocide â Adiazine associĂ©s Ă l'acide folique permet dâĂ©viter lâapparition dâune forme retardĂ©e.âą La sĂ©rologie, le fond dâĆil et lâE.E.G. seront annuellement contrĂŽlĂ©es jusquâĂ la pubertĂ©. En cas de rĂ©ascensionsĂ©rologique, reprendre le traitement.
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6âPrĂ©vention (4)
âąChez lâimmunodĂ©primĂ©âą SĂ©rologie toxoplasmique nĂ©gative conseil hygiĂ©noâdiĂ©tĂ©tique.
⹠Chez les sujets à sérologie toxoplasmique positive Envisager une prophylaxie médicamenteuse par le Bactrim par exemple.
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Résumé
La toxoplasmose est une parasitose cosmopolite bĂ©nignechez le sujet immunocompĂ©tent, la transmissiontransplacentaire expose le nouveauânĂ© aux complicationsgraves neurologiques et oculaires. Le dĂ©pistage prĂ©cocechez la femme enceinte permet dâĂ©viter ces complications.La toxoplasmose est une infection opportuniste du SIDA etle pronostic vital est rĂ©servĂ© chez les sujetsimmunodĂ©primĂ©s. Le traitement correct et prĂ©coce donnede trĂšs bon rĂ©sultats.
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Conclusion
LiĂ©e Ă nos habitudes alimentaires, la toxoplasmose est une anthropozoonose cosmopolite. Sa gravitĂ© chez la femme enceinte et le sujet immunodĂ©primĂ© montre lâimportance des mesures prophylactiques systĂ©matique
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Références
âą O. Faye , A. Leye, Y. Dieng, D. RichardâLenoble & S. Diallo . La toxoplasmose Ă Dakar.Sondage sĂ©roĂ©pidĂ©miologique chez 353 femmes en Ăąge de procrĂ©er.
âą Maiga Y, SamakĂ© M, Marjolet M [Toxoplasmosis in Bamako (Republic of Mali). Incidence of the disease in women of childâbearing age]. Med Trop (Mars). 1984 OctâDec;44(4):319â22.
⹠Parasitoses et Mycoses des régions tempérées et tropicales, ANOFEL, Editions Elsevier Masson, 2007
âą Dinkorma T. Ouologuem , Abdoulaye A. DjimdĂ© , Nouhoum Diallo , Ogobara K. Doumbo , and David S. Roos: Toxoplasma gondiiSeroprevalence in Mali: Journal of Parasitology 99(2):371â374. 2013
âą CMIT â Toxoplamose in E.PILLY: Vivactis Plus Ed 2010 : 421â423.
âą Toxoplasmose chez lâhomme: Diagnostic, prĂ©vention et traitement: supplĂ©ment au laborama numero 35. http://laboâcordeliers.fr/fichiers/1908/7ba31472aed61a4168fd23f9a062c0f2/TOXOPLASMOSE.pdf
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