Droit de réponse à l’éditorial « Chirurgie maxillo-faciale à vendre »

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Rev. Stomatol. Chir. Maxillofac., 2005; 106, 3, 138© Masson, Paris, 2005.

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ÉDITORIAL

Droit de réponse à l’éditorial « Chirurgie maxillo-faciale à vendre »

B. Raphaël

Service de Chirurgie Maxillo-Faciale et Stomatologie, Hôpital A. Michallon, BP 217, 38043 Grenoble Cedex 9.Tirés à part : B. Raphaël, à l’adresse ci-dessus.

En publiant ce droit de réponse, nous assumons notre rôle et nos obligations de rédacteurs. Nous considérons désormais que la polémique est close.Mais nous devons garder à l’esprit que la Revue de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-Faciale a, depuis plusieurs mois maintenant, une diffusion et unereprésentativité francophone qui débordent largement les frontières de l’hexagone.À ce titre, la Revue de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-Faciale se doit d’exprimer et de développer des idées (même controversées) plus générales, etintéressant l’ensemble de notre communauté scientifique.

Le comité de rédaction

Interpellé et directement mis en cause dans un récent édito-rial intitulé : « Chirurgie maxillo-faciale à vendre » [1], je tiensà apporter ici un démenti formel aux propos de son auteur.

S’il est vrai que je défends avec loyauté, comme d’autresd’ailleurs, l’intérêt d’entretenir de bonnes relations avec lesplasticiens, je n’ai, jamais, pour cela concédé la moindreparcelle de notre territoire ; contrairement à ceux qui accep-tent une maxillo-faciale plurielle pro-ORL ou qui encoura-gent la promotion des odontologistes.

La politique que j’ai menée, aux postes auxquels j’ai étédémocratiquement élu avait une cohérence, celle de l’unitéde notre discipline qui devait avant toute chose retrouverson intitulé de « Chirurgie Maxillo-faciale et Stomatologie »,perdu au cours des multiples réformes. Je rappelle qu’àcette époque le DESC de Chirurgie Maxillo-Faciale ne don-nait plus la compétence en Stomatologie (comment nousdéfendrions-nous, aujourd’hui, contre les prétentions desodontologistes ?).

Pour mener à bien cette reconnaissance de notre spécia-lité, réunissant ses deux composantes, il nous fallait redéfi-nir notre enseignement et notre formation diplômante, seretrouver au sein d’une Société unique organisant son Con-grès annuel, restaurer notre Revue scientifique.

Au niveau de la Société : c’est une commission d’élusregroupant toutes les tendances et les générations(JP. Ragot, E. Favre Dauvergne, G. Malka, P. Goudot,J. Lebeau, Ch. Vacher, P. Jamet…) qui a rédigé les nou-veaux statuts, créé un conseil d’administration, décidéd’un Congrès annuel sous l’égide de la Société, etc.

Quant à l’intitulé de notre Société, je n’ai jamais rien imposé !Mais proposé, en Assemblée Générale, celui même de notrediscipline : « Chirurgie Maxillo-Faciale et Stomatologie »— principe adopté par toutes les spécialités. Les syndicats sesont opposés à cette inversion des qualificatifs.

Au niveau de l’enseignement et après s’être opposé avecsuccès à un projet d’arrêté qui aurait fait définitivement desORL les « Chirurgiens de la Face », un nouveau DESC inti-

tulé Chirurgie Maxillo-Faciale et Stomatologie a été créé(Arrêté du 31 janvier 2000). Ce nouvel intitulé est devenucelui de notre sous-section au CNU (Arrêté du 4 février2000). Sur cette lancée la commission d’enseignement duCollège, a défini les objectifs de l’enseignement du 1er et du2e Cycle. Elle a rédigé la maquette d’enseignement et deformation du chirurgien maxillo-faciale et stomatologistequi sera publiée au bulletin du ministère de l’enseignementet de la recherche (no 9 du 2 mars 2000). La chirurgie plasti-que de la face est bien inscrite dans ce programme. Plustard ce même groupe, a publié un ouvrage collectif qui faitaujourd’hui référence pour la préparation de l’examen clas-sant en fin de 2e cycle. En ce qui concerne la Société deChirurgie Plastique, je fus, certes, honoré d’être un desrares parmi nous à accéder à sa Présidence, après avoiranimé pendant 13 ans le chapitre de Chirurgie Cranio-Maxillo-Faciale et des malformations de la face, composémajoritairement de chirurgiens maxillo-faciaux, d’obédiencestomatologique. Je rappelle qu’à cette époque la compé-tence en chirurgie maxillo-faciale était accessible (après unemaladroite négociation de nos aînés) aux autres spécialitéschirurgicales en particulier ORL et Chirurgie Plastique. Lapolitique de la chaise vide, prônée par certains, aurait étéfatale à notre discipline. Enfin, une de mes conditions àcette présidence était la reconnaissance de notre DESCcomme pré-requis équivalent pour être membre de laSOFCPRE, ce qui fut obtenu.

La liste des actions entreprises pour identifier notre disci-pline et la renforcer serait encore longue et fastidieuse, maissurtout inutile pour convaincre ceux qui croient, encore,pouvoir bâtir un projet d’avenir dans l’immobilisme.

Esquiver le débat de fond, en dénigrant ceux qui agissent,a toujours été une attitude contre-productive. Les généra-tions futures apprécieront l’héritage laissé par chacun.

RÉFÉRENCE1. F. Boutault. Chirurgie maxillo-faciale à vendre. Rev Stomatol Chir

Maxillofac 2005;106:5.

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