Observance aux statines et atteinte de l’objectif thérapeutique en LDL-cholestérol...

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Abstracts / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 55 (2007) S11–S20 S19

demande de la Commission de transparence, une étude pharmacoépi-démiologique a été réalisée au cours de l’hiver 2004–2005 auprès desétablissements d’hébergement pour personne âgées (EHPA) afind’évaluer en situation réelle l’impact de la grippe en termes de morbi-mortalité en fonction de l’existence d’un traitement prophylactiqueantigrippal par oseltamivir.

Méthodes. – Une étude de cohorte a été conduite auprès de 98EHPA sélectionnés de façon aléatoire sur toute la France. La périoded’observation a débuté au moment de l’alerte épidémique fournie parsystèmes de surveillance français (sentinelles et GROG). Tous lesrésidents devaient être inclus et les syndromes grippaux, décès et hos-pitalisations ont été recueillis. L’exposition à la grippe était définiepar le signalement d’au moins un cas de grippe dans l’établissement.La recherche de facteurs prédictifs de décès et d’hospitalisations a étéeffectuée à l’aide d’une régression logistique alternée prenant encompte la corrélation des données au sein d’un EHPA.

Résultats. – L’analyse a porté sur 6989 résidents (âge moyen :85 ± 9 ans et 76 % de femmes). La couverture vaccinale contre lagrippe était de 93 % chez les résidents et de 33 % chez le personnelsoignant. L’exposition à la grippe a concerné 64 % des résidents et9 % ont présenté au moins un syndrome grippal. Pendant la périodeépidémique, parmi les 367 (5,3 %) décès recensés l’exposition à lagrippe était associée à une surmortalité (RR = 1,4, IC 95 % = [1,1 ;1,7]). L’exposition à la grippe était un facteur de surmortalité pourles décès de cause infectieuse (OR = 2,50, IC 95 % = [1,32 ; 4,75])ou d’origine respiratoire (OR = 2,72, IC 95 % = [1,57 ; 4,69]). Parmiles 670 hospitalisations recensées, les hospitalisations toutes causesconfondues étaient plus fréquentes chez les résidents exposés à lagrippe (OR = 1,24, IC 95 % = [1,05 ; 1,47]). Le trop faible effectifde résidents traités par oseltamivir en prophylaxie (n = 106) n’a paspermis de répondre à l’objectif principal.

Conclusions. – Cette étude a permis de confirmer l’impact de lagrippe sur la mortalité et morbidité des personnes âgées institutionna-lisées. La corrélation entre grippe et surmortalité inviterait à refaire cetype d’étude.

Observance aux statines et atteinte de l’objectif thérapeutiqueen LDL-cholestérol chez des patients en prévention primaireà haut risque cardiovasculaireL. Laforesta, B. Kitioa, A. Kiefferb, M. Lapeyre-Mestrec, N. Passantea,K. Badiec, E. Van GanseaaUnité de pharmacoépidémiologie, CHU, Lyon, FrancebUnité de pharmacoépidémiologie, EA 3696, université Paul-Sabatier, Toulouse, FrancecUMR S 707, université Pierre-et-Marie-Curie–Paris-VI, Paris,France

Objectif. – L’intérêt des statines dans la prise en charge des hyper-cholestérolémies en prévention primaire est clairement démontré.Cependant, de nombreuses études ont montré un écart importantentre les résultats des essais cliniques et ceux obtenus en pratiquemédicale quotidienne. L’explication la plus souvent avancée est queles écarts seraient dus à une observance insuffisante du patient enversson traitement, ce qui demande à être vérifié formellement.

Méthodes. – Une étude observationnelle a été réalisée auprès depatients traités par statine en prévention primaire, avec au moinstrois facteurs de risque cardiovasculaires associés à la dyslipidémie(patients à haut risque cardiovasculaire). L’observance de ces patientsa été étudiée de manière prospective pendant une période de 90 joursà l’aide de piluliers électroniques (MEMS). L’objectif principal decette étude était de savoir si les patients à l’objectif thérapeutique(groupe OT+) selon les recommandations de l’Afssaps(LDL-cholestérol < 1,3 g/l) avaient une meilleure observance que lespatients qui ne l’étaient pas (groupe OT–).

Résultats. – Au total, 108 patients OT+ (âge moyen 62 ans, 40 %de femmes) et 90 patients OT– (âge moyen 61 ans, 38 % de femmes)ont été analysés. Plus du quart des patients dans les deux groupes ontdéclaré que le MEMS avait modifié leur comportement, essentielle-ment dans le sens d’une meilleure observance. Dans l’ensemble,l’observance des patients mesurée avec les piluliers électroniques aucours des 90 jours de suivi était satisfaisante avec un nombre limitéd’interruptions de traitements. Les pourcentages moyens de jours desuivi avec ouverture du MEMS étaient de 99 % pour les patients OT+et 97 % pour les patients OT–. À la fin du suivi de 90 jours, environ40 % des patients OT+ et OT– avaient interrompu au moins une foisleur traitement pendant deux jours consécutifs ou davantage. Aucunedifférence d’observance n’a été observée entre les groupes OT+ etOT– (test du Log rank p = 0,66).

Conclusions. – L’observance de ces patients était globalementsatisfaisante. Il convient de s’interroger sur l’utilisation de pilulierélectronique dans un contexte observationnel.

Prévalence du RGO non compliqué en médecine générale, priseen charge et coûts pour l’assurance maladie. Analyse de la baseThalèsA. Charlemagnea, P. Le Jeunneb, S. MoulycaCEMKA–EVAL, Bourg-la-Reine, FrancebThalès, Boulogne, FrancecHôpital Lariboisière, Paris, France

Objectif. – Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) consti-tuaient en 2005 la troisième classe de médicaments la plus coûteusepour l’assurance maladie, avec plus d’un milliard d’euros (5,7 % desdépenses pharmaceutiques de ville) dont 50 % dans l’indication refluxgastro-œsophagien (RGO). Nous avons évalué l’adéquation auxrecommandations des prescriptions médicamenteuses dans cette indi-cation aux recommandations et l’économie potentielle des substitu-tions vers des médicaments moins coûteux à efficacité comparable.

Méthodes. – L’observatoire Thalès (1200 médecins généralistes[MG] informatisés en réseau représentatif pour l’âge, le sexe et la dis-tribution géographique) a recueilli des données de consultation encontinu des patients de 20 ans et plus, ayant consulté au moins unefois en 2005 pour RGO symptomatique ou les symptômes correspon-dants sans signe de gravité. Ces données ont été ensuite extrapolées àtous les médecins généralistes français.

Résultats. – Sur l’année 2005, 122 571 patients (âge moyen,56 ans, 45 % d’hommes, 14 % avec au moins un antécédent digestifet 12 % en ALD) satisfaisaient les critères de sélection (effectifredressé de 5,7 millions de personnes, soit 13 % de la populationadulte ayant consulté un MG). Les patients avaient consulté le méde-cin en moyenne 2,6 fois pour RGO sur 7,5 consultations annuelles.Dans 12 % des cas, ces consultations ne donnaient pas lieu à uneprescription d’anti-ulcéreux. Les IPP étaient prescrits en premièreligne de traitement du RGO dans 84 % des consultations (dont 17 %associés à d’autres anti-ulcéreux). L’oméprazole princeps ou songénérique étaient majoritairement prescrits (79 %) à dose pleine(20 mg), alors que les autres molécules (lanzoprazole, pantoprazole,rabéprazole et ésoméprazole) l’étaient à demi-dose (64 %). Les coûtsextrapolés des IPP remboursés ont été de 465 M€ avec un taux moyende remboursement de 73 %. L’oméprazole princeps représentait 11 %du coût pharmaceutique total remboursé. Pour l’assurance maladie,une substitution complète de l’oméprazole princeps par son génériqueaux mêmes doses et durées, sur la base des prix au 31 décembre 2006,aurait permis une économie de 18,35 M€, soit une baisse de 4,3 % desdépenses pharmaceutiques remboursées dans l’indication. La substitu-tion de l’oméprazole générique pleine dose vers des IPP à demi-dosed’efficacité équivalente dans le RGO aurait permis une économie sup-plémentaire avec pantoprazole de 9 à 13,2 M€, rabéprazole de 8,8 à10,5 M€ et lanzoprazole de 2,6 à 7,4 M€ mais aurait entraîné un sur-coût avec ésoméprazole de 2,7 à 6,3 M€.

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