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4. Microscopie électronique à balayage 4.1. Principe de formation des images en MEB 4.2. Mise en œuvre 4.3. Les différents modes d’imagerie 4.4. Les différents types de contraste 4.5. Performances 4.5.1. Résolution 4.5.2. Profondeur de champ 4.6. Microscopie pratique

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4. Microscopie électronique à balayage

4.1. Principe de formation des images en MEB

4.2. Mise en œuvre

4.3. Les différents modes d’imagerie

4.4. Les différents types de contraste

4.5. Performances4.5.1. Résolution4.5.2. Profondeur de champ

4.6. Microscopie pratique

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MEB 4.1. Principe de formation des images

Formation d’une image par : balayage d’une zone par un faisceau d’électrons et détection de l’intensité de rayonnement émise en chaque point.

objetbalayagedeAmplitude

imagebalayagedeAmplitudeentGrandissem =

Faisceau incident

d’électrons

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Source

Wehnelt

AnodeFaisceau d’e-

Lentille é.m.

Lentille objectif

Vide

Bobines de déflexion

Échantillon

Écran

Tension d’accélération

Amplificateur de signal

Générateur de balayage

Détecteur

MEB

4.2. Mise en œuvre

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MEB 4.2. Mise en œuvre

• Canons à électrons

• Détecteurs

1010--99 –– 1010--10100,2 0,2 –– 0,40,41010131311--10 nm10 nmÉÉmission de champmission de champ

1010--44 –– 1010--7711101088 -- 1010101010 10 µµmmThermoThermoéélectroniquelectronique

Vide nVide néécessaire cessaire (mbar)(mbar)

Dispersion en Dispersion en éénergie (eV)nergie (eV)

BrillanceBrillance

(A/m(A/m22.sr).sr)Taille de Taille de la sourcela source

Compteur à scintillation (à côté de l’échantillon)

Échantillon

Détecteur à semi-conducteur (au-dessus de l’échantillon)

Lentille objectif

Distance de travail

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MEB 4.3. Modes d’imagerie

• Électrons secondaires

• Électrons rétrodiffusés

= Électrons arrachés aux atomes au cours d’interactions inélastiques avec pertes d’énergie aléatoires

Faible énergie : ~ 50 eV ⇒ on n’observe que les e- émis près de la surface

Large dispersion en énergie ⇒ leur spectre n’est pas caractéristique des atomes émetteurs

Grande section efficace ⇒ signal intense

Section efficace légèrement dépendante de la nature des atomes émetteurs (proportionnelle à Z)

= Électrons incidents diffusés élastiquement vers l’arrière (2θθθθ > 90º)Énergie élevée : ~ E0

Faible section efficaceSection efficace fortement dépendante de la nature des atomes émetteurs (proportionnelle à Z2) ⇒ cartographie en éléments

⇒ peuvent provenir de profondeurs importantes

⇒ intensité plus faible qu’en mode é. secondaires

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MEB 4.3. Modes d’imagerie

• Détection sélective des é. s. / é. r. avec le compteur a scintillation

Mode électrons secondaires

Mode électrons rétrodiffusés

Compteur àscintillations

VC : tension de grille collectrice, Vd : tension d’accélération

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MEB 4.3. Modes d’imagerie

• Détection des é. r. avec le détecteur à semi-conducteur

• Détection sur un grand angle solide• Seuls les é. r. sont détectés car les é.s. n’ont pas assez d’énergie pour traverser la couche inactive jusqu’à la jonction p-n.

Fine couche d’or (qq dizaines de nm)

Échantillon

-V

Silicium dopép (0,1 µµµµm)

Silicium dopén (massif)

Jonction p-n(100-1000 µµµµm)

Électrons retrodiffusés

Électrons incidents

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• Contrastes de topographieContraste d’inclinaison :Plus le faisceau est en incidence rasante, plus l’émission d’é.s et d’é.r. est importante car ils sont créés plus près de la surface.

Contraste d’ombrage :Les zones qui sont cachées p/r au détecteur apparaissent plus sombres car les e- émis sont plus absorbés par les parois. Ce contraste est renforcé en é.r. car leur trajectoire est rectiligne.

Contraste d’arête ou de pointe :Par effet de champ, la barrière de potentiel est plus faible à l’extrémité d’une pointe. L’émission d’ é.s et d’ é.r. y est donc plus importante.

MEB 4.4. Origine du contraste

é.s. é.r.

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• Contraste de composition ou de numéro atomique

MEB 4.4. Origine du contraste

• Contraste d’orientation cristallineLe phénomène de diffraction par des échantillons cristallins engendre des différences d’intensités mesurées selon l’orientation du cristal p/r au faisceau incident et au détecteur.En électrons rétrodiffusés seulement car la diffraction nécessite des e- élastiques.

Ti (Z=22)

é.r.Section efficace proportionnelle à :

���� Z pour les é.s. (mais ils proviennent d’une couche superficielle)

���� Z2 pour les é.r.

⇒⇒⇒⇒ Les éléments lourds apparaissent plus clairs, les éléments légers apparaissent plus sombres.

Cu (Z=29)

Section plane de quartzite

polycristalline

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• Renforcer le contraste avec le détecteur à semiconducteur

MEB 4.4. Origine du contraste

Le détecteur à semiconducteur est généralement découpé en deux ou quatre secteurs pour

combiner les signauxRenforcement du

contraste topographiqueRenforcement du

contraste de composition

On est en mode électrons rétrodiffusés (seuls électrons mesurés par le détecteur à semi-conducteur)

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Lorsqu’un point de la surface d’un échantillon est irradié par un faisceau d’électrons, des rayonnements sont émis dans tout un volume situé en dessous de la surface irradiée. Ce volume d’émission définit la résolution accessible en imagerie MEB ; il dépend de plusieurs paramètres :

- taille de la sonde- énergie des e- incidents- numéro atomique des éléments sondés- type de rayonnement mesuré

MEB 4.5.1. Résolution

Faisceau sonde (diamètre, angle d’ouverture, énergie cinétique des

électrons, courant de sonde)

Échantillon (numéro atomique, densité, épaisseur)

Volume de l’échantillon exploré par les électrons

Rayonnements émis :

- électrons secondaires,

- électrons rétrodiffusés,

- rayons X,

- lumière.

⇒ taille du ‘‘pixel’’ sur l’objet

⇒ déterminent la profondeurde pénétration des faisceaux

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MEB 4.5.1. Résolution• Taille de la sonde :

Quels sont les paramètres qui font varier le diamètre de la sonde ?

���� Taille de la source (cross-over) : dépend du type de canon

> thermoélectronique : dv ~ 10 µµµµm

> effet de champ : dv ~ 1-10 nm

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MEB 4.5.1. Résolution

• Les électrons se repoussent dans l’axe du faisceau

• Dispersion énergétique

• Aberration chromatique

• Les électrons se repoussent transversalement

• Dispersion énergétique et des trajectoires

• Aberration chromatique et sphérique

• Taille de la sonde :���� Répulsions électrostatiques entre deux électrons (« chocs »)

Effet Boersch Effet Loeffler

Ces effets sont d’autant plus importants que la densité d’électrons est forte (courant de sonde élevé) et leur énergie cinétique faible (faible tension d’accélération).

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MEB 4.5.1. Résolution

2222

CSDGddddd +++=

Le diamètre de la sonde vaut :

• Taille de la sonde :���� Transfert dans la colonne : l’image d’un point est un disque à cause du phénomène de diffraction et des défauts des lentilles (vu en MET).

α

λ

sin

61,0

ndD

=

3

21 α

SSCd =

G : grandissement

α : angle d’ouverture

dV : diamètre de la sourcen : indice de réfraction du milieu

λ : longueur d’onde du rayonnementCS : coefficient d’aberration sphérique

CC : coefficient d’aberration chromatique

E0 : énergie cinétique moyenne des électrons

∆E : largeur de la distribution en énergie cinétique

0

2E

ECdCC

∆= α

VGdGd =

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MEB 4.5.1. Résolution• Influence de l’énergie cinétique des électrons incidents :

10 kV

25 kV

50 kV

Déjà vu : forte tension d’accélération �meilleure résolution (minimisation des répulsions électrostatiques et de l’aberration chromatique)

Mais il faut aussi tenir compte des interactions avec l’échantillon. Plus la tension d’accélération est élevée, plus les électrons pénètrent profondément dans l’échantillon et moins les rayonnements émis sont caractéristiques de la topographie de la zone d’incidence du faisceau.

En travaillant à faible tension d’accélération, on obtient un meilleur contraste pour l’observation des détails de la surface de l’échantillon.

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MEB 4.5.1. Résolution• Influence du numéro atomique du matériau :

La section efficace de diffusion des électrons augmente avec le numéro atomique (en Z pour les électrons secondaires, en Z2 pour les électrons retrodiffusés).

Pour les matériaux de numéro atomique élevé, les électrons sont plus fortement diffusés et explorent donc un volume moindre de l’échantillon.

La résolution en MEB est donc meilleure pour un échantillon composé d’éléments lourds que pour un échantillon composé d’éléments légers.

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• Influence de la nature du rayonnement utilisé pour former l’image :

MEB 4.5.1. Résolution

Typiquement : d(é.s.) = 1-10 nmd(é.r.) = 10-50 nmd(RX) = de l’ordre du micron

Volume explorépar les électrons

Volume explorépar les rayons X

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MEB 4.5.2. Profondeur de champ D

= distance des positions extrêmes du plan objet sans qu’il y ait perte de résolution (i.e. profondeur sur laquelle les détails de l’objet apparaissent nets).

ε : distance de séparation de l’œil (~ 0,2 mm) ; G : Grandissement ; α : angle d’ouverture du faisceau incident

Plan objet

GDd

S

εα =+

D=1000 µm pour G=1000

D=100 µm pour G=10000⇒

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MEB 4.6. Microscopie pratique

Augmenter la distance de travail (working distance,

WD) permet d’obtenir une plus grande profondeur de champ mais fait perdre en résolution car on augmente les aberrations sphériques (Cs augmente avec la distance focale, visible pour les forts grandissements surtout) :

Tension d’accélération : 5 kV, Grandissement : x 540

a) WD = 10 mm b) WD = 20 mm c) WD = 38 mm

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MEB 4.6. Microscopie pratique

A fort grandissement, augmenter la tension d’accélération permet d’améliorer la résolution (netteté de l’image) :

A faible grandissement, diminuer la tension d’accélération permet d’améliorer le contraste des détails en surface.

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MEB 4.6. Microscopie pratiqueDiminuer le courant de sonde permet d’améliorer la résolution (netteté) et d’éviter la dégragation de l’échantillon mais l’image devient plus granuleuse car la statistique de mesure est moins bonne :

Tension d’accélération : 10 kV, Grandissement : x 5400

a) 1 nA c) 10 pAb) 0,1 nA

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Tension d’accélération

MEB 4.6. Microscopie pratique : résumé

Élevée

Haute résolution

Mauvais contraste de surface

Basse résolution

Meilleur contraste de surface

Courant de sonde

Basse résolution

Image lisse

Haute résolution

Image granuleuse

Distance de travail

Basse résolution

Grande profondeur de champ

Haute résolution

Faible profondeur de champ

Plus de dommages

Moins de dommages

Faible

Élevé

Faible

Élevée

Faible

Plus de dommages

Moins de dommages

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MEB 4.6. Microscopie pratique

• Les échantillons peuvent être massifs (contrairement au MET).

• Les électrons doivent être évacués de la surface de l’échantillon pour éviter un effet de charge ⇒⇒⇒⇒ échantillons conducteurs ou métallisés, utilisation de laques et scotchs conducteurs.

• Les échantillons doivent résister au vide et aux électrons.

- vide et effet thermique ⇒⇒⇒⇒ lyophilisation ou sublimation au point critique pour les échantillons contenant de l’eau

- effet de déplacement atomique :∆E élastique < seuil de déplacement atomique

⇒⇒⇒⇒ E0 pas trop élevée pour étudier les éléments légers.

• Préparation des échantillons

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MEB Illustration : un disque compact

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Pour le prochain cours, lire le fascicule jusqu’à la FIN