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Esch/Alzette Port payé PS/610 LES CAHIERS DE L’AUTONOMIE Prendre soin CHAQUE JOUR SE PRÉSENTE BIEN N° 16 • janvier 2010

Cahiers de l'autonomie n16 - Prendre soins

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Cahiers de l'autonomie n16 - Prendre soins

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Page 1: Cahiers de l'autonomie n16 - Prendre soins

Esch/AlzettePort payé

PS/610

LLEESS CCAAHHIIEERRSSDDEE LL’’AAUUTTOONNOOMMIIEE

PPrreennddrree ssooiinn

CHAQUE JOUR SE PRÉSENTE BIEN

N° 16 • janvier 2010

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EDITORIALSOMMAIRETémoignageMadame Damjanovic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

Les soins aujourd'huiSonia Sanna . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Le Prendre soinCatherine Gapenne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

L'humanitude au sein des équipes soignantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Etre des créateurs de liensInstitut Gineste-Marescotti Belgique-Luxembourg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Que dire du management de l'équipe soignanteBernadette Theis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

L'accueil,première étape du prendre soinRégine Arnold . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Service RBSInstitut pour la formation continue et académie pour séniors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Le partenariat G4S et Helpau service des personnes à domicileUne nouvelle fenêtre s'ouvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

Les cahiers de l’autonomie paraîtront 4 fois par année.

les textes transmis sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs respectifs.

Tirage: 6.000 exemplaires

Vous accueillez chaque jour des soignants à votre domi-cile. Au-delà de leur attitude, essayons de voir sur quellephilosophie professionnelle repose leurs gestes et com-portements.

Ils vont tenter de vous informer sur leur mode de travailet de fonctionnement.

Depuis de nombreuses années, dans le champ des scien-ces infirmières, de multiples réflexions relatives au“prendre soin” ont été menées.

Des auteurs ont développé des philosophies de soinscontemporains axés sur la dimension relationnelle duprendre soin, l'importance du bien-être et de la qualitéde vie, sur l'attention portée aux ressources de la per-sonne et de son entourage, sur la vigilance quant auxabus de pouvoir.

La dignité de l'homme rime aussi avec le “prendre soin”.

Le médecin, le kinésithérapeute, l'ergothérapeute, l'édu-cateur, le psychologue, le diététicien, l'assistant social,l'orthophoniste peuvent s'associer à cette démarchemutidisciplinaire ou interdisciplinaire.

Au quotidien, la situation peut apparaître bien différenteet il n'est pas aisé de travailler les liens entre les principeset les pratiques. Le cadre des prestations est clairementdéfini et les attentes des personnes dépassent parfoiscelui-ci. Les sources de financement ne sont pas illimitées.

Soigner, c'est prendre soin de l'homme dans sa globalité,inséré dans un contexte familial et social. Les proches etles familles sont associés à cette démarche. Ceux-civivent leur propre souffrance et nécessitent égalementun accompagnement et une aide.

Un jour, la démotivation peut apparaître lorsque l'écartentre ce que nous pouvons faire et ce que nous vou-drions réaliser augmente.

Nous vous souhaitons une bonne lecture et attendonsvos commentaires.

José Luxen

Comité de rédaction:les collaborateurs du réseau Help

Editeur responsable:José Luxen, coordinateur général du réseau Help

Adresse de rédaction:54, rue Emile MayrischL-4240 Esch-sur-Alzettetél. 26 70 26

Graphisme:Paprika+ • Bascharage • tél. 26 501 775

Imprimerie:Watgen • Luxembourg • tél. 43 84 86-1

PhotosMme Damjanovic, divers.

JJoosséé LLuuxxeenncoordinateur général

du réseau Help

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TTEEMMOOIIGGNNAAGGEE

HierJ'ai rencontré des difficultés dans la vie quotidienne voicidéjà longtemps.

Le diagnostic a été posé, mais je ne suis pas arrivé à admet-tre qu'il serait utile de demander de l'aide. C'est vrai, j’aihésité et j’ai repoussé de jour en jour, de mois en mois, d’an-née en année.

Le contact avec l'association ALAN a été un moment clé dansl'approche de mes difficultés. J'ai bien dû entendre d'autresmots, d'autres propos. Le contact régulier avec des personnesvivant une situation similaire, concernées par le même ques-tionnement et qui font malgré tout, leur vie m'a permis deme positionner personnellement dans mon devenir.

Et certains interlocuteurs ont abordé des thèmes comme ledroit, le droit de demander de l'aide, le droit de vivre dans lasociété...

Mais j'avoue que j'ai continué à surmonter mes craintes, etcombien de fois n'ai-je pas répété ce geste comme montermes courses, les ranger ou participer aux tâches domesti-ques alors que la souffrance était pénible.

Aujourd'huiUn jour j'ai appelé le réseau d'aides et de soins à domicileet la cellule d'évaluation dans le cadre de l'assurance dépen-dance. Il n'est pas facile d'accepter les interventions du kiné-sithérapeute, de l'ergothérapeute à domicile.

Le quotidien est difficile, non seulement le lever mais aussimon hygiène corporelle et toutes les activités qui vont dulever au couché. Je tiens à les réaliser seule. C'est mon inti-mité et pour ces tâches, je souhaite demander de l'aide leplus tard possible. Cela reste ma sphère personnelle.

Auprès de ALAN, certains membres le signalent: «on n'estplus libre, l'heure de la visite est attendue et le rituel dupassage s'installe». Les intervenants ont un timing précis, letemps du soin est limité.

Et comment vais-je être perçue par les soignants: "Madameest toujours d'accord" "Madame s'oppose à tout""Madame revendique"... Je reconnais qu'il sera bien utilede développer un climat de confiance car les interventionsvont se dérouler sur du long terme.

Le Luxembourg a développé l'assurance dépendance voilà10 ans et l'apparition des réseaux datent de cette époque.Un point crucial dans cette évolution concerne l'approche dela perte d'autonomie. Les gens en parlent davantage et veu-lent exprimer leurs sentiments à ce sujet.

Concernant l'adaptation de l'environnement, l'accompagne-ment par les ergothérapeutes du réseau repose sur un dia-logue et les échanges m'ont permis de regarder l'avenir sous

Témoignage deMadame Damjanovic

Madame Damjanovic, deux enfants

âgés de 13 ans et de 14 ans

Habitat: en appartement, 1er + 2e étage,

pas d'ascenseur

Locomotion: véhicule automobile adapté,

chaise roulante, cadre de marche

Activité professionnelle:• psychologue à 1/2 temps

Vie associative:• Membre de ALAN

• Participation au téléthon

MMaaddaammee DDaammjjaannoovviiccpsychologue

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Ma vie professionnelle soit préservée. Mes soucis de santéne sont pas un sujet de discussion pendant les heures de tra-vail. L'adaptation du temps de travail ou de l'environnementprofessionnel est nécessaire pour que notre activité profes-sionnelle soit maintenue le plus longtemps possible.

La mobilité en ville en chaise roulante est un défi à chaquesortie, celle-ci n'a pas été conçue pour les personnes à mobi-lité réduite: les trottoirs, le nombre d'obstacles à contournerdans chaque rue, malgré quelques efforts réalisés par lesautorités.

La communication de demain ne pourra se limiter aux nou-velles technologies telles l'informatique, internet. ...Je sou-haite rester acteur dans une société à dimension humaineet vivre également à l'extérieur de mon domicile.

En conclusionChaque lecteur a lu ce texte avec sa propre interprétation.Peut être l'aurai-je réalisé de façon identique voici quelquesannées. Et puis vous passez de l'autre côté de la barrière etlà tout bascule: que de questions, que de suggestions, deréponses mais, malgré toutes les aides, je reste seule face àmon devenir.

Interview réalisé par Pasquale Galasso, ergothérapeute HelpDoheem versuergt et Jose Luxen, coordinateur général duréseau.

Mme DamjanovicLuxembourg-ville

un autre angle: l'adaptation du domicile est en voie de réa-lisation et la question cruciale un jour se posera en terme dechangement de logement.

A l'avenir, mes souhaits:J'espère pouvoir faire appel pour les soins d'hygiène le plustard possible.

Le secret professionnel doit être une réalité pour tous lesintervenants à domicile que ce soit la femme de ménage, lesaides familiales...

Je soutiens l'idée du secret partagé: le patient doit marquerson accord pour que l'information soit partagée par d'autresprofessionnels ou intervenants

J'espère que le nombre des intervenants soit limité et je sou-haite avoir toujours la même personne. La toilette peut êtreréalisée par un professionnel qui a reçu une formation en cesens et qui va reproduire le modèle enseigné. La vraie ques-tion est la suivante: «comment le patient souhaite-t-il rece-voir ce soin, quel est son espace d'expression».

Les interventions à domicile représentent non seulementune intrusion dans notre environnement mais égalementdans notre sphère familiale, les enfants sont présents. Nouspartageons un moment de vie avec un visiteur.

Soigner un patient ne peut être synonyme de routine. Cha-que jour est différent et nous sommes en droit d'attendre dusoignant une démarche avec un fort accent relationnel.

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Afin d'améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de maladiesneuromusculaires et de maladies rares,ALAN asbl a créé un service assuré par desprofessionnels de santé et des bénévoles.

Les maladies neuromusculaires font partiedes maladies rares et touchent principale-ment l'unité motrice.De façon générale, toutes les maladiesneuromusculaires, quelle que soit leur formeparticulière, ont pour résultat de perturberle mouvement en produisant une faiblessemusculaire et en affectant l'équilibre ainsique la coordination.

Les objectifs de l'association sont:

• soutenir, informer et conseiller lespersonnes atteintes de ces maladies et leurs familles;

• aider à résoudre les diverses difficultésmatérielles et morales causées par lamaladie;

• informer sur les maladies et orienter vers des professionnels compétents;

• contribuer à l’intégration sociale etprofessionnelle des malades;

• soutenir les relations avec les différentesinstitutions (Caisse de maladie, SécuritéSociale, Assurance dépendance etc).

Coordonnées:

Tél: 00 352 266 112 1Fax: 00 352 266 112 [email protected]

AASSSSOOCCIIAATTIIOONN

LIEWESFREED SICHEN AN FANEN, DAT ASS ONST ZIL !

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gnement et les soins de personnesdoivent promouvoir l’intégrité, lacontinuité et des processus innovants.Le processus de soins est une appro-che systématique pour réaliser lessoins – en accord avec une planifica-tion et un concept – de manière déter-minée. Les étapes du processus desoins comportent l’analyse de la situa-tion du patient et de sa dépendance,la planification et les mesures desoins, la mise en œuvre, la documen-tation et l’évaluation. L’équipe soi-gnante devrait être à même de déter-miner la meilleure stratégie possiblepour son intervention et de mettre enœuvre celle-ci.

Un modèle de soins appliqué demanières systématique, adapté à lasituation structurelle est un moyend’aide professionnel pour reconnaîtrela dépendance et y répondre avec unaccompagnement et des conseilsadaptés.

Afin d’assurer la qualité des soinsdécrite, des efforts sont à faire danstous les domaines qui ont trait à l’ac-tion soignante.

Ainsi, les formations et formationscontinues dans les domaines géronto-logie, de gériatrie et de soins sont desdéfis politiques, culturels et profes-sionnels qui permettent de répondreaux exigences spécifiques.

Le personnel du secteur de la santépeut promouvoir ses compétences parune participation active à ces mesuresde qualification afin de créer lesconditions nécessaires pour dispenserdes soins optimaux.

Des soins qualifiés nécessitent unecollaboration multidisciplinaire avecd’autres groupes professionnels. Encollaboration avec d’autres réseaux,des médecins, des médecins spécialis-tes, des assistants sociaux, l’assurancedépendance et les ministères encharge des domaines de la santé et dusocial, des mesures d’interventionsupplémentaires sont planifiées pourpermettre de promouvoir et de mettreen œuvre des actions thérapeutiques,éducatives et préventives. Un exemplepour cette collaboration est le pland’intervention au niveau national lorsde canicules.

La coordination et la coopérationentre des approches multidisciplinai-res, la transmission d’information ausein et en-dehors des hôpitaux, lessoins, les conseils et l’accompagne-ment innovants et individuels sontplanifiés et mis en œuvre de manièreciblée au sein du réseau Help. La com-munication axée sur les processusinteractifs avec les clients en y faisantparticiper les proches, permet demobiliser des forces pour assurer lacontinuité et le succès des soins.

Florence Nightingale (1820-1910) aposé les jalons des soins et de la for-mation des soignants en visant unequalification structurée de ces der-niers.

“La formation des soignants préconi-sée par Florence Nightingale se basaitsur le développement de la personna-lité et une attitude obéissante plutôtqu’une réflexion logique“ (Ersser, Tut-ton 2000:43). Cette citation décrit enbref l’image directrice des soins etl’attitude des soignants, don de soi,maîtrise de soi et loyauté étaient lesvaleurs dominantes. Les soins s’orien-taient sur les indications et actionsmédicales, l’indépendance et la psy-chologie n’y avaient pas de place.L’évolution dans ce domaine exigeaujourd’hui des soins indépendantsbasés sur une discipline aux fonde-ments scientifiques et des connaissan-ces spécifiques.

Les images directrices doivent doncs’adapter aux nouveaux systèmes desoins en donnant ainsi la possibilitéde promouvoir ce changement deparadigme, c.-à-d., de ne pas seule-ment considérer les aspects médicauxmais d’intégrer également les soinsqui tiennent compte des besoins etdes clients afin de mettre en œuvredes conseils et un accompagnementindividuels de manière professionnelleet compétente. Le conseil, l’accompa-

Les soins aujourd’huiainsi que la coopérationet la coordination dansun réseau moderne

SSoonniiaa SSaannnnaa--MMaarrzzoonnaaChargée de direction

Syrdall Heem asbl

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CADRE INFIRMIER

“Tous ensemblevers le même but”

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Tels que définis par le Conseil International des Infirmiers,les soins infirmiers représentent les soins prodigués, demanière autonome ou en collaboration, aux individus detous âges, aux familles, aux groupes et aux communautés -malades ou bien-portants - quel que soit le cadre.

La mission des soins dans la société est d'aider les individus,les familles et les groupes à déterminer et réaliser leur pleinpotentiel physique, mental et social et à y parvenir dans lecontexte et l'environnement dans lequel ils vivent et travail-lent. Ceci exige que les donneurs de soins apprennent etassurent des fonctions ayant trait au maintien et à la promo-tion de la santé aussi bien qu'à la prévention de la maladie.Ils englobent également la planification et la mise en œuvredes soins curatifs et de réadaptation, et concernent lesaspects physiques, mentaux et sociaux de la vie en ce qu'ilsaffectent la santé, la maladie, le handicap et la fin de vie.

Les soignants permettent la participation active de la per-sonne, de sa famille et de ses amis, du groupe social et de lacommunauté, de façon appropriée dans tous les aspects dessoins de santé, et encouragent ainsi l'indépendance et l'au-todétermination. Les soignants travaillent en partenariat,interdisciplinarité avec les membres des autres professionsimpliquées dans la prestation des services de santé.

En gériatrie, les soins de suppléance sont omniprésents et nepeuvent bien sûr pas être limités à une dimension curativeéducative ou préventive. Les soins prodigués auprès de per-sonnes âgées participent au confort et au bien-être de lapersonne et ceci jusqu'à la fin de vie. Ils font appel à diffé-rentes techniques de communication, notamment l'écoute

Prendre Soin,une attention particulière, personnalisée et empreinte deprofessionnalisme!

CCaatthheerriinnee GGaappeennnneeResponsable du département des

soins de Help - Doheem-versuergt,

infirmière diplômée d’état.

Master en gérontologie de

l’Université de Luxembourg

Depuis les premiers fondements théoriques établis par Flo-rence Nightingale en 1859, aux définitions élaborées pasd'autres théoriciens en soins infirmiers contemporains, lessoins se sont définis comme une pratique à part entière, unescience mais également un art moral.

Les soins sont définis au sens large comme «une attention,une application envers quelqu'un». Le mot soin prend alorsle sens de « moyens par lesquels on s'efforce de rendre lasanté à une personne malade ».

Les concepts centraux des soins se sont structurés au fil dutemps au travers de l'histoire des soins infirmiers et se sontaxés autour de concepts tant philosophiques que scientifi-ques issus des réflexions portées sur la pratique cliniqueinfirmière. Ils prennent leurs sources dans une approchehumaniste et holistique qui ont pu apporter différents éclai-rages, notamment sur les concepts de santé, de personne,d'environnement et de soin.

En 1960, Virginia Henderson décrit les soins comme uneréponse aux besoins fondamentaux de chaque individu. Estentendu par besoin fondamental, la nécessité vitale propreà tout être humain sain ou malade.

Dans les années 1990, Jean Watson et Martha Rogersconceptualisent les soins infirmiers comme une science fai-sant appel au savoir disciplinaire (connaissances) propre auxinfirmières, mais également un art puisque le soin toucheégalement aux savoirs esthétiques aussi bien qu'éthiques:«l'art infirmier est en fait l'utilisation créatrice de la scienceinfirmière qui est en pleine croissance».

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CADRE INFIRMIER

active, la relation d'aide, la reformulation, et l'empathie. Lacommunication avec la personne âgée, dépendante ou non,a comme objectif de créer un lien avec son passé, son iden-tité et ses aspirations. Les soins ont également vocation àparticiper à l'animation de groupe ou individuelle au sein dela structure d'accompagnement (institution ou domicile) etse focalisent sur l'estime de soi de la personne âgée. Ilss'étendent également au tissu social de la personne.

Selon Walter Hesbeen: «une pratique soignante de qualitéest celle qui prend du sens dans la situation de vie de lapersonne soignée et qui a pour perspective le déploie-ment de la santé pour elle et pour son entourage. Ellerelève d'une attention particulière aux personnes et estanimée par le souci du respect de celle-ci. Elle procède dela mise en œuvre cohérente et complémentaire des res-

sources diverses dont dispose une équipe de profession-nels et témoigne des talents de ceux-ci. Elle s'inscrit dansun contexte politique, économique et organisationnelaux orientations, moyens et limites pertinentes et claire-ment identifiés».

La qualité des soins, dans le sens d'amélioration continuedes prestations par la gestion des processus, tel qu'il estdéfini par le système d'autorégulation propre à WilliamEdwards Deming fait partie intégrante de la culture soi-gnante.

Florence Nightingale, en 1872 déclarait: «Pour nous qui soi-gnons, nos soins sont ainsi faits que, à moins que nous nefassions des progrès chaque année, chaque mois, chaquesemaine, croyez-moi nous reculons».

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MMaaddaammee CCaatthheerriinnee GGiirraauulltt Aide soignante

Help-Doheem versuergt,

antenne de Differdange

La connaissance de l'histoire de vie estfondamentale pour les professionnelsde santé. Celle-ci va nous permettre denous adapter notre façon de presterles soins.

Mais je souhaite ajouter un pointessentiel: j'insiste pour que cettedémarche se réalise dans un respectde son intimité.

L'intimité touche également la sphèrede son environnement à domicile, le

contact avec ses proches. Nouscôtoyons des familles en souffrance

et qui ne trouvent plus la forcelors de l'accompagnement du

proche. Que de questionne-ments? Et combien de

réponses adaptées à lasituation? L'accompa-

gnement porte surplusieurs pôles deréflexion et d'ac-tions. Nous travail-lons en équipe, lesoignant n'est pas

seul. La compétenceet le dynamisme de tous

les professionnels del'équipe va permettre d'en-

clencher une approche indivi-dualisée et professionnelle.

La communication n'est pas seu-lement verbale. Soulignons l'impor-

tance de nos gestes et tout particuliè-rement du toucher, du ton de nos paro-les et de la recherche du regard de l'au-tre.

La formation "humanitude" a permisde me remettre en question et de poserun regard différent de l'accompagne-ment des personnes à domicile. La par-ticularité des interventions du domicileest la durée de l'accompagnement: desmois et le plus souvent des années,d'où l'importance du regard à moyenet long terme.

La plus value porte sur le bien être dupatient, de ses proches mais aussi celuides soignants.

La formation continue est incontourna-ble dans notre carrière, elle nous per-

met de ne pas rester sur une position"avec mon expérience, je sais".

Pour conclure: Posons-nous cette ques-tion. "Un jour dans la situation de cepatient, quelles seraient mes attentes,quels seraient mes souhaits face auxsoins?"

MMaaddaammee SSoopphhiiee MMaannggiinnAide soignante

Help Doheem versuergt,

antenne de Pétange

"Prendre soin" Que signifie ces mots?

La visite à domicile est un partage dutemps avec le patient.

Les proches partagent la démarche soi-gnante et sont associés à celle-ci.

Il est important pour moi que chacunsoit au "clair" avant de débuter l'ac-compagnement à domicile et puisseclarifier ses attentes.

La communication ne se limite pas seu-lement au verbal, la partie non verbaleest importante.

Le premier contact avec le patient, c'estun moment à privilégier. Il ne peut entrerdans la routine pour les soignants.

Nous laissons le temps au patient des'exprimer concernant ses attentes, sessoucis et parfois ses peurs.

Nous nous devons de soutenir son auto-nomie et de garder sa place d'acteur.

L’humanitude au sein des équipes soignantes

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L’AVIS DES SOIGNANTS

Il est combien important de lui laisserle temps de s'adapter".

Pour vous un patient satisfait, celasignifie quoi?

Le patient exprime ses envies et parti-cipe aux soins en fonction de ses capa-cités.

Il est à même de se positionner par rap-port aux soins et de s'exprimer par rap-port à ceux-ci. Le soin est un momentrelationnel privilégié.

La formation continue nous donne l'oc-casion d'échanger sur les pratiquesquotidiennes et nous permettent d'ap-prendre en cours d'emploi. Je me suisinscrite à la formation humanitude. Unmoment fort dans ma carrière et j'ai eul'occasion de repenser mon métier, deme remettre en question. Certainesfacettes n'avaient pas été enseignéesdurant ma formation. Le lecteur aural'occasion de lire un article dans lecahier à ce sujet.

Pour conclure, travailler à domicile estun choix que j'ai fait voilà quelquesannées et je suis épanouie dans cemétier.

MMmmee FFrraannççooiissee SScchhoollttuuss,, infirmière responsable adjoint,

Help-Doheem versuergt

antenne de Steinfort

"Je suis infirmière et je travaille depuisquelques années dans les soins à domi-cile. D'abord en Belgique et puis main-tenant au Luxembourg. L'accompagne-ment à domicile se réalise sur du longterme. C'est une bonne leçon de vie.

C'est un métier quelques fois difficile,la charge de travail est conséquente

mais je pense que je ferais à nouveauce choix.

Le résultat du prendre soin, ce sont despatients satisfaits.

L'évolution des soins les dernièresannées a été positive. Je souligneraisles points importants comme l'huma-nité et notre attitude d'écoute.

Prenons l'exemple de la tenue vesti-mentaire. A l'école il y a 20 ans, onnous parlait d'uniforme, c'était un deuxpièces. Celui-ci pouvait être une bar-rière au dialogue.

Aujourd'hui, à domicile nous portonsune veste, je crois que c'est plus gai.

Prendre soin fait partie de la dynami-que de l'ensemble de l'équipe soi-gnante. Ensemble avec le patient et lesproches, nous élaborons une démarchecommune. Ce n'est pas toujours simplede rassembler chaque acteur autour decelle-ci. Le dialogue et la formationcontinue sont des axes essentiels dansl'évolution de notre profession.

Pour terminer, je soulignerai que la lec-ture peut nous aider dans notre profes-sion.

MMmmee LLaauurreennccee MMeennoollii Aide soignant,

Help-Doheem versuergt

antenne de Steinfort

"Depuis mon enfance, j'ai voulu tra-vailler dans le domaine social et aiderles personnes fragilisées. J'ai suivi uneformation d'aide soignante, c'était unenseignement plutôt technique.

Le cadre était celui du pouvoir du soi-gnant. Et au fil du temps, cette appro-che a changé.

Après de nombreuses années de travailcomme aide soignante dans une mai-son de retraite, j'ai souhaité vivre uneexpérience de soins au domicile. L'ap-prentissage et la formation est bienutile durant toute notre carrière. J'es-time que soigner dans l'environnementde la personne nous permet davantagede comprendre ses habitudes de vie.

Prendre soin, c'est être à l'écoute dupatient. C'est un moment de partage.

Les premiers contacts sont essentiels:nous allons avec le patient et les pro-ches : aborder les besoins, le schéma devie et essayer de définir ensemble unedémarche commune. Les prochesaccompagnent leur parent depuis uncertain temps et tentent de faire face àcette nouvelle situation.

Quelques semaines plus tard, le dialo-gue s'est instauré et nous avons la pos-sibilité d'adapter les soins à lademande du patient et des proches.

Nous sommes des êtres humains auservice d'autres personnes. Nous som-mes à même d'améliorer nos aptitudesrelationnelles

La formation "humanitude" a duré 4jours et elle m'a permis de me remettreen question. Nous pouvons apporterdavantage que des "soins".

En deux mots, je pense souvent à laréponse comme "je n'ai pas le temps".La motivation, la formation continue etune réflexion professionnelle entre lesmembres de l'équipe nous ont permisde développer des soins à dimensionhumaine.

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FORMATION CONTINUE

Être des créateurs de liens!

Dire que les choses sont en constanteévolution dans le domaine de l'infor-matique par exemple n'étonnera per-sonne. Par contre, dire qu'énormémentd'évolutions voient le jour dans ledomaine du “Prendre Soin” et desaccompagnements soignants en éton-nera peut-être plus d'uns. Et pour-tant!... Beaucoup de soignants réflé-chissent, se questionnent et dévelop-pent des réponses innovantes aux défismodernes qui apparaissent dans ledomaine des soins de santé.

Yves Gineste et Rosette Marescotti sontde ces “soignants-chercheurs”. Commed'autres, ils ont interrogé leurs prati-ques et ont essayé d'y donner sens. Ilsont également cherché des solutionsaux problèmes récurrents qu'ils rencon-traient dans les services de soins, quece soit en institution ou à domicile.

La rédaction de la Philosophie de soinde l'Humanitude® s'inscrit dans cettedémarche. Elle interroge la mission desprofessionnels soignants en les invitantà être des "créateurs de liens". Maisles Gineste-Marescotti, à travers cettephilosophie de soin, souligne égale-ment toute l'importance et la difficulté

en même temps de créer des liens,d'entrer en relation avec certains mala-des. En effet, entrer en relation avecquelqu'un, c'est généralement le regar-der, échanger des paroles et parfois letoucher (à travers une poignée de mainpar exemple). Ces échanges spontanésnous valident les uns les autres en tantqu'êtres humains. Or, ce que nous fai-sons naturellement entre êtreshumains, certaines personnes, du faitde leur pathologie, ne savent plus"bien" le faire; c'est particulièrementle cas de personnes souffrant de mala-dies neuro-dégénératives comme lamaladie d'Alzheimer ou d'autres mala-dies apparentées.

Rester créateurs de lien, continuer àconfirmer ces clients comme des êtreshumains nécessitent bien plus que dubon cœur et un profond humanisme.Nous savons aujourd'hui, grâce auxtravaux des Gineste-Marescotti etd'autres, que cela nécessite égalementune “haute technicité relationnelle”.Parce qu'il n'est pas toujours faciled'offrir des regards à quelqu'un qui nevient plus chercher les nôtres, il fautl'apprendre. Parce qu'il n'est pas faciled'offrir des paroles à quelqu'un qui

parle de façon incohérente ou qui neparle plus, il faut l'apprendre. Parcequ'il n'est pas facile, lorsque l'on est unprofessionnel soignant de toucher defaçon autre que strictement utilitaire, ilfaut l'apprendre...

C'est aujourd'hui un des grands défislancé aux professionnels de la santécar prendre soin, c'est accompagner.Accompagner cet autre être humaindans ce qu'il a d'universel et de spéci-fique. Accompagner cet autre êtrehumain à travers sa pathologie maissurtout en s'appuyant encore sur sescapacités et sa force de vie!

Anne-Sophie Hubaux

IGM

Institut Gineste-Marescotti

Belgique-Luxembourg

Organisme de formation continue

3, Rue du BailliB-5600 Fagnolle (Belgique)

Tél.: 0032 60/34 71 21www.igmbelux.be

[email protected]

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différentes, de nationalités différenteset donc de cultures différentes. Définirensemble les valeurs que l’on veutdéfendre est donc une étape faisantressortir toute la richesse de ses mem-bres et le moment où chacun apprendà connaître ses collègues: cela permetde développer la culture d’entreprise.

La formation continue est un autreoutil qui vient soutenir ce déve-loppement de projet et decompétences.

Car qui dit équipe, ditsomme de compéten-ces, mobilisation desavoirs afin de rem-plir notre mission quiest l’accueil et l’ac-compagnement de lapersonne âgée au quo-tidien.

Accompagner l’équipe etl’amener à une organisationoptimale reste une préoccupa-tion constante pour le cadre etn’est pas une tâche facile, car mana-ger entend aussi planifier, contrôler,gérer les conflits…

Soigner est un métier d’aide etl’équipe est un réseau de liensvivants. Elle s’arrête là où l’équipierne la suit plus, ne la perçoit plus, sereconnaît incapable d’y exercer uneaction.

L’enjeu du management est donc d’uti-liser efficacement les ressources del’entreprise, en tenant compte de tou-tes les parties prenantes, avec commeobjectif l’optimisation organisation-nelle et la satisfaction de tous.

Et que dire du management del'équipe soignante...?

BBeerrnnaaddeettttee TThheeiissInfirmière graduée,

chargée de direction de la

Maison de Soins de Steinfort

Quand on parle d’équipe, derrière le mot«équipe» se cache une multitude d’indi-vidus. Il revient au cadre de reconnaîtrechacun de ses membres en qualité desujet à part entière et d’établir avec euxune véritable (authentique) relationhumaine.

Il n’est pas demandé au cadre d’êtrehyper-affectif, mais bien d’être là pouraider chaque personne à développerencore et toujours ses compétences tantpersonnelles que professionnelles afinde prester un travail de qualité. Il seraaussi présent pour aider certaines per-sonnes à traverser des moments profes-sionnels plus difficiles.

Un jour, une aide-soignante est venueme dire: «il serait temps que vousveniez mettre un peu d’esprit d’équipeparmi nous …». Je lui ai répondu queje n’avais pas de baguette magique,mais que j’étais là pour les aider danscette recherche de «bien-être» au tra-vail leur permettant de fournir un travailde qualité, efficient, mais aussi leur per-mettant de se réaliser personnellement(besoins de Maslow).

Le cadre de santé a ce rôle dynamiquemajeur de fédérer l’équipe. Travaillerensemble sur la définition du projet deservice et en faire un outil formidableaidera à remplir cette mission.

Mais qui dit équipe, dit un nombre plusou moins important de personnalités

CADRE INFIRMIER

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Le premier accueilest primordialDevant une situation inconnue, chacund'entre nous ressent de l'appréhension,de la méfiance voire de la peur. Lesénior qui va fréquenter pour la pre-mière fois un Centre de Jour, a besoind'être rassuré (surtout si ce n'est passon choix de venir au Centre).

L'inconnu fait peur:mettons des motssur ce qui se passe La première rencontre avec le sénior etses proches est très importante: elle

permet de mettre des mots sur desappréhensions, des peurs, des colèresliées à cette situation inhabituelle. Lesénior doit quitter une situation fami-lière pour aller vers des personnes etpeut-être même des habitudes qui luisont étrangères. Il va «falloir» faireconfiance, oser vivre ou revivre desexpériences et, peut-être, s'ouvrir àautre chose.

Parler ensemble permet de tisser desliens entre les personnes, de créer laconfiance et ainsi d'apaiser les peurs.Ce premier accueil permet de mettreun nom sur des voix, des visages, deconnaître les habitudes du sénior, les«détails» importants pour se sentir ensécurité, c'est le moment égalementpour expliquer le déroulement d'unejournée,...

L'aventure peutcommencer!Ainsi, les repères sont fixés: chaquepersonne qui se trouve au Centre deJour est présentée, les locaux sontconnus et ce qu'on y fait aussi. Laconfiance se noue, les cœurs s'ouvrentet les liens se font. Les émotions s'ex-priment et l'apaisement apparaît.L'aventure peut commencer !

L'accueil, la première étape du «prendre soin»

En conséquence, la première rencontreest primordiale: elle donne le ton, elleouvre la porte du prendre soin; elle metl'accent sur les personnes et pose lecadre pour permettre l'apaisement.

Une rencontre singulièreJe voudrais partager avec vous cemoment fabuleux que j'ai eu avecMme Y.

RRééggiinnee AArrnnoolldd,,psychologue,

coordinatrice-psychologue au

Centre Psycho-Gériatrique à

Steinfort

Prendre le tempsd'accueillir unsenior lors de satoute premièrevisite dans un Cen-tre de Jour permetde faciliter son épa-nouissement dansle groupe.

le Centre de Jourest:

• Un endroit de vieoù toute person-ne apporte unpeu de soi;

• Un lieu où desêtres humainsvivent ensemblequelques heureset se mettent aumême diapason.

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PSYCHOLOGUE

Mme Y. apprécie se trouver entourée depersonnes. Elle affectionne tout parti-culièrement se promener dans le Cen-tre de Jour et s'asseoir sur un canapé,dans le couloir. Elle regarde les person-nes qui passent. Fréquemment,quelqu'un se joint à elle. Ils entamentalors une conversation sur le tempsqu'il fait. Petit à petit, des confidencesapparaissent et des souvenirs circulent.

J'en profite pour me glisser sur le divanet passer un instant avec elle. Je vou-drais connaître ses impressions surl'accueil que nous lui réservons au Cen-tre de Jour, comment elle s'est senti lapremière fois, ce qui avait été difficileet, ce qui l'avait aidée.

Je vous livre ces quelques lignes:

“Tout ne va plus comme avant, medit-elle. Mais il faut dire que je vaisavoir 90 ans! Il faut accepter lasituation et s'accepter comme onest devenu.

Je ne sortais plus autant qu'avant.Alors, ma fille m'a proposé devenir au Centre de Jour pour queje ne sois pas trop seule. Je me suisdit que j'allais aller voir ce quec'est un Centre de Jour. De toutefaçon, si cela ne me plaît pas, je n'yretourne pas... J'ai tout de suiteadoré!

C'est l'ambiance que j'aime le plus.J'apprécie aussi la douche parceque la jeune fille me frotte le doscomme j'aime! J'aime les repas. Jeme sens libre!

Je viens depuis plus d'un an; audébut, je venais 3 fois par semaine,puis rapidement, je suis venue tousles jours. C'est très pratique, lechauffeur vient me chercher et meraccompagne le soir jusque dansmon appartement.

Et oui, j'ai besoin d'aide, il faut l'ac-cepter, ne pas s'accrocher à ce qu'on

n'est plus et surtout, il faut soignerson corps.»

Un membre de l'équipe vient l'inviterpour participer à un atelier de mobilisa-tion assise. Je la remercie pour ce beaumoment et elle me quitte avec desyeux remplis de malice.

Quelle rencontre, quelle belle leçon de vie!

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„Altsein ist ein herrlich Ding, wenn man nicht verlernt hat,was Anfangen heißt,“ (La vieillesse est une chose merveil-leuse aussi longtemps qu’on n’oublie pas ce que signifiedébuter). Cette citation du philosophe social et religieuxautrichien Martin Buber est le leitmotiv du Service RBS asbl.

A une époque où de plus en plus de personnes contemplentune longue période de vieillesse, il convient d’adopter uneattitude positive envers cette phase de la vie. Afin de pro-mouvoir une telle pensée positive, le Service RBS, une asso-ciation sans but lucratif, a été créé en 1989 sur initiative duMinistère de la Famille luxembourgeois.

Depuis, le Service RBS propose, grâce à ses nombreuses acti-vités et publications, de nouvelles perspectives au niveaudes soins aux personnes âgées et du travail avec les séniors.Une particularité du service est que les deux domaines deprédilection, l’institut de formation continue pour le person-nel soignant et l’académie du troisième âge se trouvent sousun même toit, de sorte que l’équipe composée de 13 person-nes arrive à combiner de manière idéale ces deux activités.Les jours où des activités sont proposées dans les deuxdomaines, l’atmosphère dans les locaux de formation estanimée et sans aucune distinction de génération.

Le Service RBSInstitut de formation continue et académie du troisième âge

Les projets d’écriture biographique qui impliquent la collected’informations historiques auprès des personnes âgées favori-sent l’entente entre les générations. Ces publications sont uti-lisées avec grand succès dans les institutions de soins, afin decréer des liens entre le personnel plus jeune et les habitants.

Les mesures de formation continue, qui sont organiséespar le Service RBS pour les professionnels et dirigeants dessoins ambulatoires et stationnaires, sont fortement orienté-es sur la pratique. Les séminaires s’étendent des nouvellesthéories de soins aux approches d’accompagnement en pas-sant par le développement de capacités dans la gestion soci-al jusqu’aux cours d’informatique. Le rôle de partenaire dansle projet pilote E-Qalin®, du programme “Leonardo da Vinci”pour l’assurance qualité dans les soins aux personnes âgéesest également très important pour Service RBS.

Dans le cadre de l’initiative „Faktor Mensch“ le RBS organi-se depuis 2006 de nombreux événements qui traitent ducontact humain dans le domaine des soins et de l’accompa-gnement (www.faktormensch.lu).

Dans l’académie pour séniors, le Service RBS propose pourdes personnes de 50 ans et plus une multitude d’activités de

L’équipe du service RBS

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„Et war een deemools net méisseg“ - Al Beruffer a Broutverdéngschter

Tome 1Ce nouveau livre du groupe biographique de l’RBS traite deprofessions et de métiers qui n’existent plus ou ont fonda-mentalement changé à travers le temps. Ces professionssont décrites et illustrées par des commentaires et souvenirspersonnels. Avec de nombreuses photos, cet ouvrage com-porte 240 pages et est une véritable source d’informationssur l’histoire de la vie quotidienne au Luxembourg.

Le „Wegweiser für Alterfragen“ est disponible au prix de 20 €(+ frais de port) auprès du Service RBS. Le livre: „Et war eendeemools net méisseg - Tome 1“ coûte 28 € (+ frais de port).Les titulaires d’une carte „aktiv 60+” bénéficient d’uneréduction de 10%.

Vibeke Walter

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INVITE

loisir intellectuelles, culturelles et créatives avec un program-me étendu adapté aux besoins des participants. L’offre com-prend des cours de relaxation, des cours d’informatique oude téléphone mobile, des cours de littérature et de philoso-phie, des excursions culturelles et des randonnées ainsi quedes représentations de chant et de musique interculturelles.

Les personnes qui désirent s’engager davantage peuventsuivre une formation pour devenir des «multiplicateursbénévoles» pour retrouver un défi ou même un nouveaudépart dans une activité qui les comble. En tant que partenai-re de projets de formation européens (GRUNDTVIG) , le Ser-vice RBS propose aux bénévoles de s’engager au niveaueuropéen et d’établir ou d’approfondir des contacts avec desséniors dans d’autres pays européens.

La publication RBS „Aktiv am Liewen“ paraît quatre foispar an avec une multitude d’informations pour les séniorsainsi que des contributions d’auteurs bénévoles.

La publication spécialisée „RBS-Bulletin“ pour le person-nel et les dirigeants dans le domaine des soins aux person-nes âgées paraît trois fois par an avec des articles plus spé-cifiques dans les domaines gérontologie, gériatrie, gestionsociale et politique des soins et social. Elle contient égale-ment une liste avec les séminaires proposés par l’institut deformation continue.

D’autres informations importantes sont disponibles sur lesite internet “www.internetsenioren.lu”, permettant égale-ment à des personnes à mobilité réduite de pouvoir échan-ger avec d’autres. L’offre complète du Service RBS se trouvesur le nouveau site web “www.rbs.lu”

Nouvelles parutions du Service RBS

Senioren in Luxemburg - aktiv 60+Un guide pour les questions des séniors

La nouvelle parution du guide „aktiv 60+ Senioren inLuxemburg“ offre une panoplie d’informations au sujet dutroisième âge. Sur 200 pages, des experts de renomméenationale et internationale ainsi que des auteurs bénévolesdonnent des informations et des conseils pour bien vivre latroisième phase de vie.

Service RBS asbl20, rue de Contern • L-5559 ItzigTel.: 36 04 78 27 • Fax: 36 02 64Internet:www.rbs.luwww.internetsenioren.luE-Mail:[email protected]@rbs.lu

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G4S - HELP

Le partenariat G4S et Help au service des personnes à domicile

Une nouvelle fenêtre s'ouvre

Les solutions retenuesa. Sécuryphoneb. Camérac. Serrure électronique

Et demainDe nouvelles applications vous serontproposées dans les prochains mois.Si vous avez des suggestions,n'hésitez pas à nous les transmettre en appelant le 26 70 26.

Ces 3 solutions sont visibles à la plateforme info-éducativeà Esch/Alzetteentrée du Centre Hospitalier Emile Mayrischancienne maison du conciergerue Emile MayrischL-4240 Esch/Alzette

N'hésitez pas à prendre rendez-vous au 26 70 26.

Vivez en autonomie, vivez en sécurité!Ajoutons la plus value de la vie,et plus spécifiquement de la qualité de vie en reposant sur les compétencesde structures professionnelles.

L’apport de nouvelles solutions s’intègredans une réflexion globale concernant la liberté et la dignité humaine au sein des deux structures.

Caméra

Sécuryphone

Serrure électronique