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TRAVAIL DE LA CLINIQUE CHIRURGICALE C UE L’UNIVERSITE DE COPENHAGUE, EICSHOSPITALGT (CHIRURGIEN-CHEF: PROPESSEUR, DR. E. UAHL-IVERSEN) D~FORMATION CONGENITALE DE L’APOPHYSE CORONOIDE DU MAXILLAIRE INFGRIEUR PAR KARL BRANDT On a publi6 dans la bibliographie plusieurs cas de d6forma- tion du coiidyle et de l’apophyse corono‘ide du maxillaire inf6- rieur, surtout pour ce qui coneerne le premier, tandis que la dhformation de l’apophyse corono’ide est trhs rare. Parrni ces dkformations, nous n’avoiis pas rkussi trouver dans la hiblio- graphie uii cas pareil A celui que lions alloiis communiyuer. La malade, hospitaliske au service le 23/10 1941, a 37 ans et ktait bien portante auparavant. Autant qu’elle sache, il n’y a pas pas de d6formatiolzs de la niAchoire dans sa famille. Pendant les 4-5 deriiibres aiin6es avant son hospitalisation, la malade a constat6 uiie d6forination croissante de la moiti6 droite du visage, cette partie, an niveau de 1’0s zygoniatique et de l’arcade, prokminant plus que du c6t6 gauche. A la m h e 6poque, la nia- lade a reniarqu6, en rnouvaiit la milchoire, uii craquenient graii- dissant, localis6 devaiit l’articulation tempore-maxillaire droite, derrihre la partie pro6miiiente ; de plus, elle a constat6 qu’elle iie peut plus bAiller aussi haut qu’auparavant, surtout depuis les derniers mois. Elle n’a pas eu de douleurs en mouvant la machoire. La malade soutielit pertineniment que la r6gioii n’a jainais 6t6 exposke B des traumatismes, ni das son enfance, d‘aprbs ‘les reiiseigiiements fournis par les parents. SymptBmes : Pi*o6niineiice, craquement et mobilit6 r6duite du maxillaire inf6rieui*, augmentant progressivement, surtout la dernihre ann6e. Acta Orthop Downloaded from informahealthcare.com by CDL-UC Davis on 10/27/14 For personal use only.

Déformation Congénitale De L'Apophyse Coronoïde Du Maxillaire Inférieur

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TRAVAIL D E L A C L I N I Q U E CHIRURGICALE C U E L’UNIVERSITE D E COPENHAGUE, EICSHOSPITALGT

(CHIRURGIEN-CHEF: PROPESSEUR, DR. E . UAHL-IVERSEN)

D~FORMATION CONGENITALE DE L’APOPHYSE CORONOIDE DU MAXILLAIRE INFGRIEUR

PAR

KARL BRANDT

On a publi6 dans la bibliographie plusieurs cas de d6forma- tion du coiidyle et de l’apophyse corono‘ide du maxillaire inf6- rieur, surtout pour ce qui coneerne le premier, tandis que la dhformation de l’apophyse corono’ide est trhs rare. Parrni ces dkformations, nous n’avoiis pas rkussi trouver dans la hiblio- graphie uii cas pareil A celui que lions alloiis communiyuer.

La malade, hospitaliske au service le 23/10 1941, a 37 ans et ktait bien portante auparavant. Autant qu’elle sache, il n’y a pas pas de d6formatiolzs de la niAchoire dans sa famille. Pendant les 4-5 deriiibres aiin6es avant son hospitalisation, l a malade a constat6 uiie d6forination croissante de la moiti6 droite du visage, cette partie, an niveau de 1’0s zygoniatique e t de l’arcade, prokminant plus que du c6t6 gauche. A la m h e 6poque, la nia- lade a reniarqu6, en rnouvaiit la milchoire, uii craquenient graii- dissant, localis6 devaiit l’articulation tempore-maxillaire droite, derrihre la partie pro6miiiente ; de plus, elle a constat6 qu’elle iie peut plus bAiller aussi haut qu’auparavant, surtout depuis les derniers mois. Elle n’a pas eu de douleurs en mouvant la machoire. La malade soutielit pertineniment que la r6gioii n’a jainais 6t6 exposke B des traumatismes, ni das son enfance, d‘aprbs ‘les reiiseigiiements fournis par les parents.

SymptBmes : Pi*o6niineiice, craquement et mobilit6 r6duite du maxillaire inf6rieui*, augmentant progressivement, surtout la dernihre ann6e.

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L’esamen objectif n’offre rieii cl’anormal ii part la nioitiC tlroite clu visage oh la face inalaire cle 1’0s zygomatique et SUP

tout le processus temporal de 1’0s zygomatique et le processus zygoinatiqne de l’os temporal sont tr&s p roh inen t s . La malade peut Miller j n x q u ’ 8 2% em. entre les vangCes cle dents. A la

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l)all>i1 tioii de la partie pro6rnineiite pendant la mastication, on sent, k ce iiiveau, 1111 fort grincement qui est surtout prononcb tlerri&re la partie aiitCrieure du processus temporal de l’os zygo- matique. A la palpation du bord antCrieur de l’apophyse eorono’i- de, en palstant cle la cavit6 buccale, on iie sent rien d’anormal arec certitude, mais au niouveiiient cle la miiclioire, on sent le fort grincement, juste derri6re I’arcaile zygomatique droite.

A la i~acliograpliie du crAne, on constate que l’apophyse coro- noi(1e du c8t6 clroit est courb6 latdralement, de sorte que la

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poiiite de l’apopliyse coronoide, qiii eat grossie coiiiiiie iiiie foiwia- tioil resseiiiblaiit A iiiie esoqtow, appuie coiitre la pai’tie iiiitdiniir tle l’arcatle zggoiiiatiqiie laqiielle, de ce fait, est aiiiiiicie et ti+s pro6iiiinente (Fig. I ) . Le wtatiis t1ent:iire lie iiioiitre r i m d’anor- iiial A part uiie l(.gPre 1):iratlriitow. 1)aiis la radiograpliie cle la

Fig. I I .

t&te pencMe, oil voit trPs nettenlent qiie c’est l’apopliyse coronoli- de qui est proloiigite et tournCe en deliom (Fig. 11). (Fleniniiiig Ngller) .

Daiis le cas Iwkeiit, il s’agit d’une cl6foriiiation coiighitale de l’apophyse coroiio‘ijle qni n’a. pas 6tC dkcrite aiit6rieiireiiieiit dans la bihliograpliie, coiiiiiie bioiis I’nvona nllC.gu6 plus liaut. En raison de la g h e qn’elle a~ii&ne, son extirpation est tout in- cliqiiite et c’est pourqiioi, ;i la Iiilrcfose :i l’Cther, on a estirp6 la partie inodifiite dn processus par line incisioii entre le bord s11-

pCrieuia et le bord iiifitrieiir de l’aimde zygoiiiatiqne ct la face inalaire cle 1’0s zygoiiiatiqne, parall6lenient et a u bas cle la

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branche faciale jnsqu’au muscle orbicnlaire de l’oeil. (Dahl- Iversen) .

On repousse vers le haut le tissu sous-cutan6, de sorte que le bord sup6rieur de l’arcade et de 1’0s zygomatique sont A nu. Puis on fend le fascia le long du bord sup6rieur de l’arcade et de l’os zygomatique, et on arrive imm6diatement A l’apophyse corono’ide anormale qui se courbe latbralement comme un arc et se termine par une plaque d’articulation, de 1,5 em. de diambtre, recou-

temporal sa i l l i e du muscle

o r b i t e arcade - incisjon

apophyse coronoide apophyse coronoide

me par l a face pos*&rieure

Fig. I I I .

verte d’un cartilage et qui s’articule avec la face interne de la partie ant6rieure du processus zygomatique de l’os temporal et la partie avoisinante du processus temporal de l’os zygomatique lequel, SUP une 6tendue correspondante, est trbs aminci, recou- vert d’un cartilage et proeminent (Fig. 111). On ciselle la moitid sup6rieure de l’arcade amincie et recouverte de cartilage, aprBs quoi on a devant soi l’apophyse corono’ide, recouverte d’nn car- tilage et ayant la forme d’un champignon. On l’extirpe en partie avec la pince coupante, en partie avec le ciseau jusqu’A l’endroit oh elle commence & tourner latbralement. La partie extirp6e de l’apophyse corono’ide mesure environ 2’5 em. On s’assure que le reste de l’apophyse corono’ide n’appuie pas contre le bord in- fCrieur de l’arcade quand on ouvre et ferme la bouche. La plCe est ferm6e par une suture de catgut intracutande de Halsted.

On constate a l’examen post-op6ratoire que les branches fa- ciales avoisinantes sont intactes.

En plus de la couverture de cartilage, il y avait une capsule

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d’articulation entibrement d6velopp6e. A la partie de l’apophyse coronoide extirp6e 6tait fix6e une partie de la saillie du muscle temporal. La plus grande partie de la saillie du muscle temporal est toutefois fix6e au reste de l’apophyse coronoide.

L’examen radiographique de la moiti6 droite du maxillaire inf6rieur apr&s l’opbration montre que l’apophyse corono‘ide, du cat6 droit, est maintenant presque de la mCme longueur que du cat6 gauche, mais un peu plus massive. Toute la formation res- semblant B une exostose, qui articulait avec l’arcade zygomati- qiie, est extirp&) et on voit encore plus nettement qu’auparavant que l’arcade est toute mince.

I1 n’y a pas eu de complications et, A sa sortie de l’hdpital le 18/11 41, la malade peut bUller jusqu’A3 em. entre les rang6es de dents et sans grincement ni craquement.

A l’examen ultkrieur, un mois aprbs sa sortie, la malade peut bailler sans contrainte ni craquement. Quand elle ouvre la bou- che, la machoire d6vie un peu vers la droite. L’articulation den- taire est normale. Le matin, l’articulation de la machoire est un peu raide e t moins mobile que plus tard dans la journ6e quand elle a par16 e t mang6. Le plus grand intervalle entre les dents du haut et celles du bas est de 3 em., environ 1 em. de moins que normalement.

Comme nous l’avons meiitionn6 plus haut, les d6formations de l’apophyse coronoide sont rares par rapport A celles du con- dyle, mais on en connalt cependant quelques-unes. L’apophyse coronoide peut &re toute petite ou trbs r6duite) de sorte que le bord ant6rieur de la branche du maxillaire inf6rieur entre leg&- rement arqu6 dans 1’6chancrure du maxillaire inf6rieur ou bien il peut Ctre transform6 en une longue apophyse qui s’6tend dans le tendon jusqu’au muscle temporal. La pointe de l’apophyse coronoyde hypertrophibe peut se courber latkralement comme un crochet et, de ce fait, entrer en relation si intime avec l’arcade zygomatique qu’un craquement ou une constriction plus ou moins prononc6e de l’articulation temporo-maxillaire peut SUP-

venir. Selon Dufourmentel, cependant toujours comme une suite de traumatismes antkrieurs.

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Lea d6formations de l’apophyse coronoide sont pares. On com- xunique un cas op6r6 de d6formation de l’apophyse. La pointe de l’apophyse coronoide hypertrophiee se courbait lat6ralement comme un crochet et entrait en relation si intime avec l’arcade zygomatique qu’un craquement localis6 avant I’articulation teni- poro-maxillaire et une constriction de l’articulation temporo- maxillaire et une constriction de l’articulation temporo-maxil- laire survenait.

La technique operatoire employ& est d6crit.

SUNMARY

Deformity of the coronoid process is a rare phenomenon. Here a case is reported in which a patient was operated on for a protruding deformity of the coronoid process. The point of this process had undergone hypertrophy and was curving laterally as a hook, getting into such close relation with the zygomatic arch that a crack in the bone resulted anteriorly to the tempo- romandibular articulation, causing a constriction of this joint.

Description is given of the operative technique here employed.

ZUSAMMENFASSUNG

Deformitaten des Processus coronoideus mandibulae sind eine seltene Erscheinung. Hier wird ein Fall mitgeteilt, bei dem ein Patient an einer Deformitat des Processus coronoideus ope- riert wurde. Die Spitze dieses Processus war hypertrophisch geworden und hatte sich lateral zu einem Haken gebogen, wo- durch sie in so enge Verbindung mit dem Jochbogen kam, dass es ein Krepitieren uber dem Temporomandibulargelenk verur- sachte und eine Kontraktur dieses Gelenks zur Folge hatte.

Eine Beschreibung der in diesem Falle angewandten apera- tiven Technik wird gegeben.

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