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INFARCTUS DU MYOCARDE. L'évaluation du « monde réel )) d'une population, cette approche du profil de risque s'impose aujourd'hui de la prise en charge des infarctus du myocarde est un outil indispensable dans la comDaraison aux reqistres - et complémentaire des études randomisées, qui permet aussi de surveiller nationaux, et bien entendu aux la bonne application des recommandations thérapeutiques. registres internationauxselon les nou- velles recommandations CARDS. Au cours de l'hospitalisation la standardi- Qu'attendre d'un registre sation des dosages biologiquescomme le Pro-BNP à I'échelle d'un départe- des infarctus ? ment nous a permis de mettre en évi- dence I'im~act de ce nouveau mar- F ondé en 2001 par le Docteur Jean-Claude BEER, les origi- nalités principales de I'observa- -concernant les patients hos- pitalisés, l'analyse des facteurs de risque déclarés par le patient toire des infarctus de Côte d'Or systématiquement comparée (RICO) sont : d'un part le recueil aux examens morphométriques de l'ensemble des infarctus hos- et biologiques standardisés, a pitalisés dans les structures permisde montrer l'évolution du publiques ou privées de Côte diabète, de l'hyperglycémie à d'Or, d'autre part un travail jeun non diabétique et du syn- continu et centralisé depuis ses débuts, drome métabolique.Ainsi, au cours du et enfin le suivi des infarctus à court syndrome coronaire aigu (SCA), à et moyen terme. RlCO nous permet I'échelle d'un département, 21 % de donc de répondre à un certain nombre diabétiquessontconnus, 21 % de nou- de questions : veaux diabétiques sont mis en évidence 1) L'évaluation du monde réel D, à la phase aiguë et 15 % de patients outil indispensable et surtout complé- avec une hyperglycémie à jeun non dia- mentaire aux études randomisées et bétiques (HAJND). C'est donc un permettant la surveillance de I'appli- patient sur deux qui présente des ano- cation des recommandations des socié- malies du métabolisme glucidique au tés savantes. cours du SCA. Cette stratégie systéma- 2) L'analyse de la prise en charge des tique de dépistage est majeure, il existe infarctus dans sa globalité : une surmortalitéhospitalière mais éga- - pré-hospitalitire : nous avons lement à long terme pour les diabé- démontré clairement le rôle majeur et tiques maiségalementpour les HAJND. l'implication des médecins traitants De plus, notre approche permet de cal- danscette pathologie, surtout dans une culer le risque d'un patient, paramètre région rurale comme la nôtre ; mais on individuel, selon les stratifications vali- note également l'influence de la coopé- dées comme TIMI, PURSUIT, ou GRACE. ration avec les structures de prise en En effet l'intégration desvaleursconti- charge sur le nombre de patients non nues individuellesdans le logiciel spé- reperfusés qui reste de l'ordre de 30 à cifique permet un calcul systématique 40 % en fonction des filières de prise en des 3 scores. Mais si le profil individuel charge ; permet le calcul d'un profil de risque queur, en particulier au cours du SCA sans sus-décalage ; - le suivi systématique des patients nous permet d'évaluer l'impact desstra- tégies de préventionsecondairecomme la rééducation cardiovasculaire et sur- tout le contrôle des facteurs de risque ; des travaux sont en cours dans notre département avec I'ensemble des acteurs de la prévention secondaire pour tenter d'améliorer le pourcentage des patients atteignant les objectifs ; - enfin, des coopérationstrès fortes existent avec des laboratoires de recherchefondamentale comme le LPPCE du Pr Rochette et Climat et Santé du Pr Besancenot mais vers d'autres registres comme celui des AVC du Pr Giroud. Cette approche à la fois clinique et fonda- mentale devrait nous aider dans la com- préhension de I'athérothrombose. Ce travail fédératif a permis la mise en route d'une réflexion plus large sur la prise en charge et la prévention secondaire des infarctus du myocarde. D'autre part l'implication de I'ensemble des cardiologues de Côte d'Or, des patients, de I'URCAM et de I'ARH per- met la pérennité de tels projets. Ainsi, RlCO s'intègre pleinement dans le tra- vail de la Société française de cardio- logie mais également de la Société européenne de cardiologie sur les registres. 3 esn praa ue. 1 AMCpratique / no 142 1 octobre 2005

Qu’attendre d’un registre des infarctus ?

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INFARCTUS DU MYOCARDE. L'évaluation du « monde réel )) d'une population, cette approche du profil de risque s'impose aujourd'hui de la prise en charge des infarctus du myocarde est un outil indispensable dans la comDaraison aux reqistres -

et complémentaire des études randomisées, qui permet aussi de surveiller nationaux, et bien entendu aux

la bonne application des recommandations thérapeutiques. registres internationaux selon les nou- velles recommandations CARDS. Au cours de l'hospitalisation la standardi-

Qu'attendre d'un registre sation des dosages biologiques comme le Pro-BNP à I'échelle d'un départe-

des infarctus ? ment nous a permis de mettre en évi- dence I' im~act de ce nouveau mar-

F ondé en 2001 par le Docteur Jean-Claude BEER, les origi-

nalités principales de I'observa-

-concernant les patients hos- pitalisés, l'analyse des facteurs de risque déclarés par le patient

toire des infarctus de Côte d'Or systématiquement comparée (RICO) sont : d'un part le recueil aux examens morphométriques de l'ensemble des infarctus hos- et biologiques standardisés, a pitalisés dans les structures permis de montrer l'évolution du publiques ou privées de Côte diabète, de l'hyperglycémie à d'Or, d'autre part un travail jeun non diabétique et du syn- continu et centralisé depuis ses débuts, drome métabolique. Ainsi, au cours du et enfin le suivi des infarctus à court syndrome coronaire aigu (SCA), à et moyen terme. RlCO nous permet I'échelle d'un département, 21 % de donc de répondre à un certain nombre diabétiquessont connus, 21 % de nou- de questions : veaux diabétiques sont mis en évidence

1) L'évaluation du monde réel D, à la phase aiguë et 15 % de patients outil indispensable et surtout complé- avec une hyperglycémie à jeun non dia- mentaire aux études randomisées et bétiques (HAJND). C'est donc un permettant la surveillance de I'appli- patient sur deux qui présente des ano- cation des recommandations des socié- malies du métabolisme glucidique au tés savantes. cours du SCA. Cette stratégie systéma-

2) L'analyse de la prise en charge des tique de dépistage est majeure, il existe infarctus dans sa globalité : une surmortalité hospitalière mais éga- - pré-hospitalitire : nous avons lement à long terme pour les diabé-

démontré clairement le rôle majeur et tiques maiségalement pour les HAJND. l'implication des médecins traitants De plus, notre approche permet de cal- danscette pathologie, surtout dans une culer le risque d'un patient, paramètre région rurale comme la nôtre ; mais on individuel, selon les stratifications vali- note également l'influence de la coopé- dées comme TIMI, PURSUIT, ou GRACE. ration avec les structures de prise en En effet l'intégration desvaleursconti- charge sur le nombre de patients non nues individuelles dans le logiciel spé- reperfusés qui reste de l'ordre de 30 à cifique permet un calcul systématique 40 % en fonction des filières de prise en des 3 scores. Mais si le profil individuel charge ; permet le calcul d'un profil de risque

queur, en particulier au cours du SCA sans sus-décalage ; - le suivi systématique des patients

nous permet d'évaluer l'impact desstra- tégies de prévention secondaire comme la rééducation cardiovasculaire et sur- tout le contrôle des facteurs de risque ; des travaux sont en cours dans notre département avec I'ensemble des acteurs de la prévention secondaire pour tenter d'améliorer le pourcentage des patients atteignant les objectifs ; - enfin, des coopérations très fortes

existent avec des laboratoires de recherche fondamentale comme le LPPCE du Pr Rochette et Climat et Santé du Pr Besancenot mais vers d'autres registres comme celui des AVC du Pr Giroud. Cette approche à la fois clinique et fonda- mentale devrait nous aider dans la com- préhension de I'athérothrombose.

Ce travail fédératif a permis la mise en route d'une réflexion plus large sur la prise en charge et la prévention secondaire des infarctus du myocarde. D'autre part l'implication de I'ensemble des cardiologues de Côte d'Or, des patients, de I'URCAM et de I'ARH per- met la pérennité de tels projets. Ainsi, RlCO s'intègre pleinement dans le tra- vail de la Société française de cardio- logie mais également de la Société européenne de cardiologie sur les registres.

3 esn praa ue.

1 AMCpratique / no 142 1 octobre 2005