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Communications 2 Kollef MH, Wragge T, Pasque C. Determinants of mortality and multiorgan dysfunction in cardiac surgery patients requiring pro- longed mechanical ventilation. Chest 1995 ; 107 : 1395-401. 3 Kanter RK, Bove EL, Tobin JR, et al. Prolonged mechanical venti- lation of infants after open heart surgery. Crit Care Med 1986 ; 14 : 211-4. CHIMIO-HYPERTHERMIE !NTRAPil?ITONtA~E : PRINCIPE, TECHNIQUE ET ETUDE DETOXICITE POUR 74 PROCEDURES B. MANSVELT, C. BERTRAND, P. DELVAUX, A. DE NEVE DE RODEN Centre hospitalier Jolimont-Lobbes, rue Ferrer 159, B 7100, Haine Saint-Paul, Belgique L’hyperthermie associeea la chimiotherapie intraperi- toneale (CHIP) semble apporter des resultats be&- fiques en cas de carcinomatose peritoneale. Depuis decembre 1992, nous avons realise chez 71 pa- tients 74 procedures de CHIP. Les procedures etaient appliquees en postoperatoire immediat d’interventions realisees pour une neoplasie primitive de l’estomac (n = 25), du cola-rectum (n = 25), du pancreas (n = 7), de l’uterus (n = 6), des voies biliaires (n = 4), de l’ovaire (n = l), de l’cesophage (n = l), du grele (n = 1) et in- connue (n = 1). Les gestes chirurgicaux realises etaient des resections cola-rectales (n = 30), des gastrectomies totales (n = 23), des resections du grele (n = 12), des derivations diges- tives (n = S), des hepatectomies (n = 7), des pancreatec- tomies (n = 5), des cholecystectomies (n = 5), des resec- tions uretero-vesicales (n = 4), des laparoscopies (n = 4) et des hysterectomies (n = 3). Les modalites de la technique seront exposees dans la presentation suivante. Quatre patients decederont en postoperatoire imme- diat d’ARDS (n = 3) et de septicemie B Candida. La morbidite de cette serie comporte, outre les compli- cations suivies de de&s deja d&rites, des fistules in- testinales (n = 8), des epanchements pleuraux (n = 7), des leucopenies reversibles (n = 5), des pancreatites biologiques (n = 4), des fistules pancreatiques (n = 2), des fistules biliaires (n = 2), des reprises lentes de transit (n = 2), un ulcere gastrique, une fistule urete- rale, un abces sous-phrenique, une n&rose de veine Porte, une n&rose partielle de foie, une n&rose grele, une infection urinaire, et une fievre inexpliquee. Trente-quatre patients (47 %) ne presenteront aucune complication. La survie globale n’est pas presentee, compte tenu de la diversite de la pathologie. En revanche, la survie reelle de patients ayant beneficie d’une resection des tumeurs macroscopiques a ete rapportee dans un ar- ticle et comportait, pour 19 patients, une mediane de survie de 450 jours. La survie a 1 an est de 56 % et a 2 ans de 42 % en tenant compte de la mortalite peri- operatoire. En conclusion, la CHIP a ete realisee chez 71 patients. La mortalite de la serie comporte 4 de&s precoces (6 %), et 47 % des patients ne feront aucune complication. Vingt-deux pour cent des patients presenteront une complication serieuse. CHIMIO-HYPERTHERMIE INTRAPtRITONtALE : LA PRATIQUE DE74 PROCEDURES i\ JOLIMONT P. DELVAUX, B. MANSVELT, C. BERTRAND Centre hospitalier Jolimont-Lobbes, rue Ferrer 159, B 7100, Haine Saint-Paul, Belgique La chimio-hyperthermie intraperitoneale au d&ours dune chirurgie d’exerese peut @tre realisee au moyen dun dispositif de circulation extracorporelle. Dans ce contexte, elle devient une activite possible pour le perfusionniste au bloc operatoire. Cette therapie n’est pas sans risque pour le patient. 11convient d’etudier sa mise en ceuvre et sa reali- sation avec autant de soins que pour une CEC cardiaque. Le but de cette communication est de rapporter notre experience pratique sur 74 procedures, realisees de 1992 a ce jour. Dans un premier temps, apres un bref rappel du prin- cipe d’activite de cette therapie, nous posons le pro- bleme de la mise en oeuvre. Differentes solutions possibles sont envisagees et ana- lysees. Le choix des materiaux utilises est motive, ainsi que le dimensionnement du circuit. Le materiel lourd necessaire est passeen revue. Nous decrivons la solution retenue a l’hbpital de Joli- mont. Dans un deuxikme temps, nous parlons du principe ge- &al de conduite de la CEC, des risques pour le patient, de la preparation de ce patient et du raccordement de la CEC. Dans un troisieme temps, la conduite de la CEC est de- trite jusqu’a son arret. Quatre-vingt-dix-sept pour cent de nos therapies ont ete me&es a bon terme, et aucune sanselevation de la temperature systemique au-del8 de 41 “C. Les 3 % res- tants ont necessiteun arret precoce de la therapie pour drainage insuffisant. Grace aux moyens mis en ceuvre pour eviter l’elevation de la temperature systemique, la temperature cesopha- gienne moyenne etait de 38,7 “C. Nous avons deplore en post-traitement 16,2 % de fis- tules, 9,5 % d’epanchements pleuraux. La survie a 2 ans des patients trait& est de 42 %, compte tenu de la mortalite preoperatoire. RBM 1999 ; 21 Suppl 1

Chimio-hyperthermie intrapéritonéale: la pratique de 74 procédures à jolimont

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Communications

2 Kollef MH, Wragge T, Pasque C. Determinants of mortality and multiorgan dysfunction in cardiac surgery patients requiring pro- longed mechanical ventilation. Chest 1995 ; 107 : 1395-401.

3 Kanter RK, Bove EL, Tobin JR, et al. Prolonged mechanical venti- lation of infants after open heart surgery. Crit Care Med 1986 ; 14 : 211-4.

CHIMIO-HYPERTHERMIE !NTRAPil?ITONtA~E : PRINCIPE, TECHNIQUE ET ETUDE DE TOXICITE POUR 74 PROCEDURES

B. MANSVELT, C. BERTRAND, P. DELVAUX, A. DE NEVE DE RODEN

Centre hospitalier Jolimont-Lobbes, rue Ferrer 159, B 7100, Haine Saint-Paul, Belgique

L’hyperthermie associee a la chimiotherapie intraperi- toneale (CHIP) semble apporter des resultats be&- fiques en cas de carcinomatose peritoneale. Depuis decembre 1992, nous avons realise chez 71 pa- tients 74 procedures de CHIP. Les procedures etaient appliquees en postoperatoire immediat d’interventions realisees pour une neoplasie primitive de l’estomac (n = 25), du cola-rectum (n = 25), du pancreas (n = 7), de l’uterus (n = 6), des voies biliaires (n = 4), de l’ovaire (n = l), de l’cesophage (n = l), du grele (n = 1) et in- connue (n = 1). Les gestes chirurgicaux realises etaient des resections cola-rectales (n = 30), des gastrectomies totales (n = 23), des resections du grele (n = 12), des derivations diges- tives (n = S), des hepatectomies (n = 7), des pancreatec- tomies (n = 5), des cholecystectomies (n = 5), des resec- tions uretero-vesicales (n = 4), des laparoscopies (n = 4) et des hysterectomies (n = 3). Les modalites de la technique seront exposees dans la presentation suivante. Quatre patients decederont en postoperatoire imme- diat d’ARDS (n = 3) et de septicemie B Candida. La morbidite de cette serie comporte, outre les compli- cations suivies de de&s deja d&rites, des fistules in- testinales (n = 8), des epanchements pleuraux (n = 7), des leucopenies reversibles (n = 5), des pancreatites biologiques (n = 4), des fistules pancreatiques (n = 2), des fistules biliaires (n = 2), des reprises lentes de transit (n = 2), un ulcere gastrique, une fistule urete- rale, un abces sous-phrenique, une n&rose de veine Porte, une n&rose partielle de foie, une n&rose grele, une infection urinaire, et une fievre inexpliquee. Trente-quatre patients (47 %) ne presenteront aucune complication. La survie globale n’est pas presentee, compte tenu de la diversite de la pathologie. En revanche, la survie reelle de patients ayant beneficie d’une resection des tumeurs macroscopiques a ete rapportee dans un ar- ticle et comportait, pour 19 patients, une mediane de survie de 450 jours. La survie a 1 an est de 56 % et a

2 ans de 42 % en tenant compte de la mortalite peri- operatoire. En conclusion, la CHIP a ete realisee chez 71 patients. La mortalite de la serie comporte 4 de&s precoces (6 %), et 47 % des patients ne feront aucune complication. Vingt-deux pour cent des patients presenteront une complication serieuse.

CHIMIO-HYPERTHERMIE INTRAPtRITONtALE : LA PRATIQUE DE 74 PROCEDURES i\ JOLIMONT

P. DELVAUX, B. MANSVELT, C. BERTRAND

Centre hospitalier Jolimont-Lobbes, rue Ferrer 159, B 7100, Haine Saint-Paul, Belgique

La chimio-hyperthermie intraperitoneale au d&ours dune chirurgie d’exerese peut @tre realisee au moyen dun dispositif de circulation extracorporelle. Dans ce contexte, elle devient une activite possible pour le perfusionniste au bloc operatoire. Cette therapie n’est pas sans risque pour le patient. 11 convient d’etudier sa mise en ceuvre et sa reali- sation avec autant de soins que pour une CEC cardiaque. Le but de cette communication est de rapporter notre experience pratique sur 74 procedures, realisees de 1992 a ce jour. Dans un premier temps, apres un bref rappel du prin- cipe d’activite de cette therapie, nous posons le pro- bleme de la mise en oeuvre. Differentes solutions possibles sont envisagees et ana- lysees. Le choix des materiaux utilises est motive, ainsi que le dimensionnement du circuit. Le materiel lourd necessaire est passe en revue. Nous decrivons la solution retenue a l’hbpital de Joli- mont. Dans un deuxikme temps, nous parlons du principe ge- &al de conduite de la CEC, des risques pour le patient, de la preparation de ce patient et du raccordement de la CEC. Dans un troisieme temps, la conduite de la CEC est de- trite jusqu’a son arret. Quatre-vingt-dix-sept pour cent de nos therapies ont ete me&es a bon terme, et aucune sans elevation de la temperature systemique au-del8 de 41 “C. Les 3 % res- tants ont necessite un arret precoce de la therapie pour drainage insuffisant. Grace aux moyens mis en ceuvre pour eviter l’elevation de la temperature systemique, la temperature cesopha- gienne moyenne etait de 38,7 “C. Nous avons deplore en post-traitement 16,2 % de fis- tules, 9,5 % d’epanchements pleuraux. La survie a 2 ans des patients trait& est de 42 %, compte tenu de la mortalite preoperatoire.

RBM 1999 ; 21 Suppl 1