1
Tuberculose pulmonaire et mycobactéries atypiques 3 pneumothorax spontané dans l’étude de Jorge L. Freixinet [3] en Espagne sur une période de 20 ans, 21 patients avaient une tuberculose active et 26 patients avaient un antécédent de tuber- culose. Parmi les 2089 tuberculoses pulmonaires diagnostiquées sur cette période, moins de 1 % d’entre elles se compliquaient d’un pneumothorax spontané secondaire. Le pneumothorax tuberculeux peut s’expliquer par la rupture d’une caverne réalisant une fis- tule bronchopleurale. La rupture de blebs dans la cavité pleurale serait également possible dans l’hypothèse de l’existence de lésions tuberculeuses bronchiolaires provoquant un phénomène de trap- page. Dans les différentes observations, les signes cliniques les plus fré- quemment retrouvés chez ces patients sont l’altération de l’état général, la toux productive, la douleur thoracique pleurale et la fièvre. Le traitement de premier choix reste le drainage pleural avec selon les auteurs une durée variable : en moyenne 29 jours [2], 25 ± 23 jours [1], 12,9 ± 11,3 jours [3]. Il en découle un allongement de la durée de l’hospitalisation. L’évolution est le plus souvent favorable mais avec la persistance de séquelles pleurales importantes, l’évolution vers un pyothorax chronique et vers l’insuffisance respiratoire chronique sont néan- moins possibles. La séropositivité pour le VIH, l’âge [3] mais aussi la dénutrition [4] (Prognostic Nutritional Index, albuminémie et index de masse corporelle bas) sont des facteurs de mauvais pronostic. Mycobacterium africanum est plus fréquemment retrouvé chez les patients originaires d’Afrique de l’Ouest. Dans l’enquête menée autour du cas de notre patient, ce même germe a été retrouvé chez son frère qui a lui aussi développé une tuberculose pulmo- naire. Le cas source était un de leur ami ayant voyagé dans cette partie de l’Afrique. Dans la littérature, le présentation clinique pul- monaire réalisé par Mycobacterium africanum serait peu différente de celle de Mycobacterium tuberculosis, et l’hypothèse d’un germe opportuniste semble maintenant réfutée [5]. Références [1] Blanco-Perez J, Bordon J, Pineiro-Amio L, Roca-Serrano R, Izquiedo R, Abal-Arca J. Pneumothorax in active pulmonary tuberculosis: resurgence of an old complication? Respir Med 1998;92:1269—73. [2] Mezghani S, Abdelghani A, Njima H, Garrouche A, Klabi N, Benzarti M, et al. Retrospective study of 23cases in Tunisia. Rev Pneumol Clin 2006;62:13—8. [3] Freixinet JL, Caminero JA, Marchena J, Rodriguez PM, Casimiro JA, Hussein M. Spontaneous pneumothorax and tuberculosis. Long term follow-up. Eur Respir J 2010. [4] Yagi T, Yamagishi F, Sasaki Y, Mizutani F, Wada A, Kuroda F. Clinical review of pneumothorax cases complicated with active tuberculo- sis. Kekkaku 2002;77(5):395—9. [5] Meyer CG, Scarisbrick G, Niemann S, et al. Pulmonary tubercu- losis: virulence of Mycobacterium africanum and relevance in HIV co-infection. Tuberculosis 2008;88:482—489. doi:10.1016/j.rmr.2011.09.013 5 Carcinome thymique invasif : résection monobloc et reconstruction C. Jayle , A. Chapelier Service de chirurgie thoracique et transplantation pulmonaire, hôpital Foch, Suresnes, France Introduction.— Le carcinome thymique est une tumeur maligne du médiastin antérieur, invasive auprès des structures de voisinage vasculaires et pulmonaires. Sa prise en charge doit être agressive associant chimiothérapie, chirurgie et radiothérapie. Nous rappor- tons une observation exceptionnelle de part son envahissement au sternum et à la paroi antérieure du thorax. Observation.— Nous rapportons le cas d’un homme de 65 ans présen- tant une masse médiastinale antérieure, découverte à la palpation par le patient. Un scanner retrouve une masse médiastinale anté- rieure, isolée, envahissant le tronc veineux innominé, lysant le manubrium sternal, franchissant les espaces intercostaux en anté- rieure en refoulant en avant le grand pectoral droit, et en contact étroit avec le lobe supérieur gauche. Il n’y avait pas de syndrome cave supérieur. Les marqueurs tumoraux -foeto-protéine, -HCG, LDH et le bilan thyroïdien sont normaux. Une biopsie chirurgicale permettait le diagnostic de tumeur épithéliale thymique de haut grade. Dans un premier temps le patient était traité par chimiothérapie associant cis-platine et anthracycline. La tolérance était mauvaise, on notait une absence de réponse clinique, sans progression radio- logique. En revanche, la fixation du Tep scanner était moins intense et de moindre étendue. Le patient était opéré avec résection monobloc, emportant la cica- trice de biopsie. On excisait le manubrium et la moitié du corps sternal, l’arc antérieur de la première, deuxième et troisième cote droite, le tronc veineux innominé, avec une résection atypique du lobe ventrale du lobe pulmonaire supérieur gauche. Un pontage en goretex annelé était réalisé entre veine jugulaire gauche et veine cave supérieure. La paroi antérieure du thorax était reconstruite par un patch de PTFE, avec myoplastie d’avancement des grands pectoraux. À six mois, le patient ne présentait aucun signe de réci- dive. Discussion.— L’expression clinique de cette tumeur thymique est exceptionnelle de part sa présentation : l’envahissement des espaces intercostaux, et la lyse du manubrium sternal sont excep- tionnels. Si le traitement associant chimiothérapie et chirurgie est classique, l’exérèse monobloc est spécifique à ce cas puisque asso- ciant deux particularités : la chirurgie de la veine cave supérieure avec reconstruction de l’axe veineux, l’exérèse subtotale du ster- num avec reconstruction pariétale. Conclusion.— La prise en charge des carcinomes thymiques est mul- tidisciplinaire. La prise en charge chirurgicale doit être agressive, bien évaluée, monobloc reconstructrice, et en un seul temps. doi:10.1016/j.rmr.2011.09.014 6 Tableau d’insuffisance cardiaque droite atypique : à propos d’un cas A. Durfort a , M. Aleid b , Y. Piron a , A. Maurin c , E. Goura d , F. Vinchon b , J.L. De Brux e , F. Goupil a a Service de pneumologie, centre hospitalier Le Mans, Le Mans, France b Service de cardiologie, centre hospitalier Le Mans, Le Mans, France c Service d’hépato-gastroentérologie, centre hospitalier Le Mans, Le Mans, France d Service de radiologie, centre hospitalier Le Mans, Le Mans, France e Service de chirurgie cardiaque, CHU d’Angers, Angers, France Nous rapportons l’observation d’une péricardite chronique constric- tive initialement révélée par un tableau d’épanchement pleural droit exsudatif. Après un bilan pulmonaire complet de pleurésie exsudative revenant négatif, on découvrait une insuffisance car- diaque diastolique à l’ETT motivant l’instauration de diurétiques à fortes doses. Malgré ce traitement le tableau s’aggravait avec appa- rition d’une anasarque et d’une perturbation du bilan hépatique. On éliminait une cirrhose par une ponction biopsie hépatique et l’absence d’hypertension portale au cathétérisme des veines sus- hépatique. Le cathétérisme cardiaque droit affirmait le diagnostic de péricardite chronique constrictive avec un aspect typique en DIP-plateau. L’IRM mettait en évidence un épaississement localisé

Carcinome thymique invasif : résection monobloc et reconstruction

  • Upload
    a

  • View
    219

  • Download
    3

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Carcinome thymique invasif : résection monobloc et reconstruction

OtprmrécLpgDaoleLtsdlgcppdDeetccanCtb

d

6TàAFa

Fb

Fc

Ld

Fe

NtdedfrOl

Tuberculose pulmonaire et mycobactéries atypiques

pneumothorax spontané dans l’étude de Jorge L. Freixinet [3]en Espagne sur une période de 20 ans, 21 patients avaient unetuberculose active et 26 patients avaient un antécédent de tuber-culose. Parmi les 2089 tuberculoses pulmonaires diagnostiquées surcette période, moins de 1 % d’entre elles se compliquaient d’unpneumothorax spontané secondaire. Le pneumothorax tuberculeuxpeut s’expliquer par la rupture d’une caverne réalisant une fis-tule bronchopleurale. La rupture de blebs dans la cavité pleuraleserait également possible dans l’hypothèse de l’existence de lésionstuberculeuses bronchiolaires provoquant un phénomène de trap-page.Dans les différentes observations, les signes cliniques les plus fré-quemment retrouvés chez ces patients sont l’altération de l’étatgénéral, la toux productive, la douleur thoracique pleurale et lafièvre.Le traitement de premier choix reste le drainage pleural avecselon les auteurs une durée variable : en moyenne 29 jours [2],25 ± 23 jours [1], 12,9 ± 11,3 jours [3].Il en découle un allongement de la durée de l’hospitalisation.L’évolution est le plus souvent favorable mais avec la persistancede séquelles pleurales importantes, l’évolution vers un pyothoraxchronique et vers l’insuffisance respiratoire chronique sont néan-moins possibles. La séropositivité pour le VIH, l’âge [3] mais aussi ladénutrition [4] (Prognostic Nutritional Index, albuminémie et indexde masse corporelle bas) sont des facteurs de mauvais pronostic.Mycobacterium africanum est plus fréquemment retrouvé chez lespatients originaires d’Afrique de l’Ouest. Dans l’enquête menéeautour du cas de notre patient, ce même germe a été retrouvéchez son frère qui a lui aussi développé une tuberculose pulmo-naire. Le cas source était un de leur ami ayant voyagé dans cettepartie de l’Afrique. Dans la littérature, le présentation clinique pul-monaire réalisé par Mycobacterium africanum serait peu différentede celle de Mycobacterium tuberculosis, et l’hypothèse d’un germeopportuniste semble maintenant réfutée [5].Références[1] Blanco-Perez J, Bordon J, Pineiro-Amio L, Roca-Serrano R,Izquiedo R, Abal-Arca J. Pneumothorax in active pulmonarytuberculosis: resurgence of an old complication? Respir Med1998;92:1269—73.[2] Mezghani S, Abdelghani A, Njima H, Garrouche A, Klabi N,Benzarti M, et al. Retrospective study of 23 cases in Tunisia. RevPneumol Clin 2006;62:13—8.[3] Freixinet JL, Caminero JA, Marchena J, Rodriguez PM, CasimiroJA, Hussein M. Spontaneous pneumothorax and tuberculosis. Longterm follow-up. Eur Respir J 2010.[4] Yagi T, Yamagishi F, Sasaki Y, Mizutani F, Wada A, Kuroda F. Clinicalreview of pneumothorax cases complicated with active tuberculo-sis. Kekkaku 2002;77(5):395—9.[5] Meyer CG, Scarisbrick G, Niemann S, et al. Pulmonary tubercu-losis: virulence of Mycobacterium africanum and relevance in HIVco-infection. Tuberculosis 2008;88:482—489.

doi:10.1016/j.rmr.2011.09.013

5Carcinome thymique invasif : résection monoblocet reconstructionC. Jayle , A. ChapelierService de chirurgie thoracique et transplantation pulmonaire,hôpital Foch, Suresnes, France

Introduction.— Le carcinome thymique est une tumeur maligne dumédiastin antérieur, invasive auprès des structures de voisinagevasculaires et pulmonaires. Sa prise en charge doit être agressive

associant chimiothérapie, chirurgie et radiothérapie. Nous rappor-tons une observation exceptionnelle de part son envahissement austernum et à la paroi antérieure du thorax.

hdD

3

bservation.— Nous rapportons le cas d’un homme de 65 ans présen-ant une masse médiastinale antérieure, découverte à la palpationar le patient. Un scanner retrouve une masse médiastinale anté-ieure, isolée, envahissant le tronc veineux innominé, lysant leanubrium sternal, franchissant les espaces intercostaux en anté-

ieure en refoulant en avant le grand pectoral droit, et en contacttroit avec le lobe supérieur gauche. Il n’y avait pas de syndromeave supérieur. Les marqueurs tumoraux �-foeto-protéine, �-HCG,DH et le bilan thyroïdien sont normaux. Une biopsie chirurgicaleermettait le diagnostic de tumeur épithéliale thymique de hautrade.ans un premier temps le patient était traité par chimiothérapiessociant cis-platine et anthracycline. La tolérance était mauvaise,n notait une absence de réponse clinique, sans progression radio-ogique. En revanche, la fixation du Tep scanner était moins intenset de moindre étendue.e patient était opéré avec résection monobloc, emportant la cica-rice de biopsie. On excisait le manubrium et la moitié du corpsternal, l’arc antérieur de la première, deuxième et troisième coteroite, le tronc veineux innominé, avec une résection atypique duobe ventrale du lobe pulmonaire supérieur gauche. Un pontage enoretex annelé était réalisé entre veine jugulaire gauche et veineave supérieure. La paroi antérieure du thorax était reconstruitear un patch de PTFE, avec myoplastie d’avancement des grandsectoraux. À six mois, le patient ne présentait aucun signe de réci-ive.iscussion.— L’expression clinique de cette tumeur thymiquest exceptionnelle de part sa présentation : l’envahissement desspaces intercostaux, et la lyse du manubrium sternal sont excep-ionnels. Si le traitement associant chimiothérapie et chirurgie estlassique, l’exérèse monobloc est spécifique à ce cas puisque asso-iant deux particularités : la chirurgie de la veine cave supérieurevec reconstruction de l’axe veineux, l’exérèse subtotale du ster-um avec reconstruction pariétale.onclusion.— La prise en charge des carcinomes thymiques est mul-idisciplinaire. La prise en charge chirurgicale doit être agressive,ien évaluée, monobloc reconstructrice, et en un seul temps.

oi:10.1016/j.rmr.2011.09.014

ableau d’insuffisance cardiaque droite atypique :propos d’un cas

. Durfort a, M. Aleid b, Y. Piron a, A. Maurin c, E. Goura d,. Vinchon b, J.L. De Brux e, F. Goupil a

Service de pneumologie, centre hospitalier Le Mans, Le Mans,ranceService de cardiologie, centre hospitalier Le Mans, Le Mans,ranceService d’hépato-gastroentérologie, centre hospitalier Le Mans,e Mans, FranceService de radiologie, centre hospitalier Le Mans, Le Mans,ranceService de chirurgie cardiaque, CHU d’Angers, Angers, France

ous rapportons l’observation d’une péricardite chronique constric-ive initialement révélée par un tableau d’épanchement pleuralroit exsudatif. Après un bilan pulmonaire complet de pleurésiexsudative revenant négatif, on découvrait une insuffisance car-iaque diastolique à l’ETT motivant l’instauration de diurétiques àortes doses. Malgré ce traitement le tableau s’aggravait avec appa-ition d’une anasarque et d’une perturbation du bilan hépatique.n éliminait une cirrhose par une ponction biopsie hépatique et

’absence d’hypertension portale au cathétérisme des veines sus-

épatique. Le cathétérisme cardiaque droit affirmait le diagnostice péricardite chronique constrictive avec un aspect typique enIP-plateau. L’IRM mettait en évidence un épaississement localisé