Le Medicus

Quentin Le Guennec Le médicus

« Jésus, Marie, Joseph! »*****

« À toutes les stations Hall, Head et Grass. Cecin’est pas un exercice. Les membres de l’équipe Medi-cus One sont priés de se rendre dans la salle de con-férence principale de Hall. Je répète: ceci n’est pasun exercice. À toutes les stations Hall, Head et Grass.Ceci n’est pas un exercice. Les membres de l’équipeMedicus One sont priés de se rendre dans la salle deconférence principale de Hall. Je répète: ceci n’estpas un exercice. . . »

*****Rita Heiberg fut la dernière à rentrer dans la salle

de conférence. Autour de la table centrale, les mem-bres de l’équipe théorique Medicus One attendaienten silence l’ouverture de la réunion. Compte tenu dela situation, Rita avait été dépéchée pour administrerle comité de crise. Sur le mur du fond, un écranaffichait les statistiques du Medicus.

Données M-A reçues: 800 téra-octets par seconde

Données M-A traitées: 0 octets par seconde2 21


Niveau de synchronisation anthropique: 98%

« Mesdames, Messieurs. Nous avons à traiter unesituation d’urgence. Le niveau de synchronisationanthropique du Medicus n’a jamais été aussi élevé.Le Medicus est presque devenu dissident, et il refusele protocole habituel. Les questions qu’il pose àl’Oracle n’ont plus aucun sens. Il ne traite plus lesdonnées méta-anthropiques, ce qui veut dire quenous n’avons plus aucun contrôle sur la Terre. . .Avant que je ne me tire une balle dans le crâne,quelqu’un pourrait m’expliquer CLAIREMENT lasituation? »

Le docteur Pullman, directeur de l’équipe MedicusOne, prit la parole.

« C’est difficile de comprendre ce qu’il sepasse. Plusieurs questions doivent être répondues,sinon étudiées. Premièrement, nous envisageonsl’hypothèse d’un pirate qui serait rentré dans lesystème, contournant nos boucliers. Or, les logs,pourant certifiés fiables, ne montrent aucune traced’intrusion. Dans le cas échéant, à quoi pouvons-

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nous nous attendre? La Terre est-elle en danger?Je donne la parole à Boris Grey, le responsable ensécurité des réseaux, qui a écrit un rapport sur la sit-uation. Monsieur Grey, pourriez-nous nous aguillersur l’hypothèse?

- Le terme juste est expert en cryptographie,répondit-il.

- Fermez-la et répondez, Grey, lui balança RitaHeiberg. Vous n’êtes pas là pour négocier votresalaire, que je le sache? Je vous promet une augmen-tation conséquente si nous réparons l’anomalie, sic’est ça qui vous intéresse.

- Soit, dit-il en hochant la tête. Ma réponsesera plus brève que vous l’imaginez. (il se levapour balayer l’assemblée des yeux.) Il est impos-sible de s’introduire dans Medicus. Pas technique-ment impossible, pas déterministiquement impossi-ble, physiquement impossible. Les codes d’accès àl’ordinateur central sont inconnus de tous, le sys-tème a été spécifiquement créé pour que Medicussoit totalement autonome. Cela nous a épargnépendant vingt ans la necessité d’engager des tech-

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niciens. . . D’après les calculs, l’estimation du tempsnécessaire pour cracker le chiffrement par une méth-ode de bruteforce serait 27 millions d’années, en ten-ant compte de l’augmentation de la puissante de cal-cul des processeurs au fil des ans, selon la loi Moore.Des questions?

- Oui, répondit le docteur Pullman. Nos méthodesde chiffrement sont fiables car nous nous reposonssur le fait que P 6= NP , n’est-ce pas? Et si le pirateen question avait trouvé une approche d’analyse non-détérministe?

- Bonne remarque, docteur Pullman, mais c’estpeu probable. . . Bien que nous ne réussissons pas àle prouver, la plupart des mathématiciens s’accordentpour affirmer que P 6= NP , et que, par conséquent,nos procédés de cryptage sont fiables. Et si ce n’estpas le cas, que Dieu nous protège. . .

- Et si un membre du personnel avait accédéaux données M-A depuis l’intérieur? demanda RitaHeiberg.

- Non, vous ne comprenez pas. . . Si notre terror-iste est un pirate, il a forcément accédé au système

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depuis l’intérieur. Aucune donnée M-A ne sort de lastation Head, et heuresement d’ailleurs! Les seulesdonnées qui intéressent les éxécutants sur Terre, c’estla liste des personnes potentiellement dangeureusespour l’ordre public d’après Medicus, mais ça, ça nenous regarde pas! Et même dans le cas où le terror-iste est un employé de Supratech, jamais il n’auraitpu casser le code.

- Monsieur Grey, si vous êtes, comme vous le dîtes,« expert en cryptographie », vous devez sûrementavoir entendu parler du code Enigma, n’est-ce pas?demanda Rita Heiberg.

- Déjà, point Godwin? Vous êtes une femme re-marquable, Madame Heiberg, répondit-il en ricanantà l’assemblée.

- C’est vous qui le dîtes. »Elle sortit un flingue de son sac à main et explosa

la cervelle.« C’est malin, ça, remarqua le docteur Pullman.- Vous êtes sûr de vouloir faire ce commentaire?

dit-elle en braquant son flingue sur lui. Vous vousrendez compte de la gravité de la situation? Main-

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tenant, si quelqu’un içi veut faire une autre démon-stration d’incompétence, qu’il parle maintenant. »

Le docteur Jane Diafen se leva.« Si vous permettez, docteur Heiberg, Monsieur

Grey avait récupéré l’historique des questions poséespar Medicus avant l’anomalie. Nous en avons discutéavant le début de la réunion, et je pense qu’il allait leprésenter à l’assemblée avant que. . .

- Allez-y, Docteur Diafen. »Elle enleva le sang et les bouts de cervelle du

dossier et y sortit un document, qu’elle posa surla vitre du rétroprojecteur.

– Historique du 27 janvier 2041 –– Oracle: Giny Dascombe –

Heure: 10:30:27

Q: Giny, aimeriez-vous habiter à la montagne?

R: Oh non, il y a des loups là-bas, à ce que l’on dit.


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Heure: 10:33:54

Q: Giny, vous intéressez vous au mathématiques?

R: Oh non Medicus, c’est beaucoup trop difficilepour moi!


Heure: 10:34:18

Q: Giny, quel est votre livre préféré?

R: Je ne lis pas de livres.


« Ce ne sont que des questions habituelles du Médi-cus, outre le fait que l’Oracle à l’air parfaitement id-iote et inculte. . . Je doute que nous puissions trouverun réél intérêt à les analyser, remarqua Rita, crédule.

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- C’est précisement la seule qualité qu’on demandeaux Oracles, Docteur Heiberg. Mais laissez-moicontuer, ça devient intéressant par la suite. »

Heure: 10:30:27

Q: Giny, regardez vous des émissions de télé-réalité?

R: Oui, c’est mon passe temps favori.


Heure: 10:35:06

Q: Giny, quel est le sens de la vie?

R: N/A


« Voilà qui est, en effet, quelque peu étonnant. . .Et c’est depuis lors que le Medicus est bloqué? Peut-être attend-il juste une réponse?

- Peut-être, répondit Jane Diafen, mais personnene peut lui donner. Les questions du Medicus sont

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habituellement banales. Il requiert juste une sourced’anthropie pour maintenir le niveau de synchro-nisation et ainsi avoir une référence pour analyserles données M-A qu’il récupère. Il pose juste sesquestions pour avoir un peu de compagnie, si vouspréférez. . . Cette question relève du domaine méta-physique. Par conséquent, une réponse intuitive nepeut pas lui être fournie.

- Quelqu’un a-t-il au moins essayé? Un simple « Jene sais pas » ne pourrait pas faire l’affaire?

- C’est ce que j’ai essayé de lui répondre. Maisil continue de poser la question, en disant que laréponse émise ne lui convient pas. Vraiment, cettesituation est totalement absurde. . .

- Oui, ç’aurait été trop simple. . . Très bien, siquelqu’un a encore une suggestion sur l’origine ducrime, qu’il se manifeste. En attendant, je donnela parole à Xiong Cheng, qui va exposer les con-séquences potentielles de l’anomalie. MonsieurCheng, outre les conséquences évidentes sur la Terre,qui ne sera plus protégée par nos services, pouvons-nous nous attendre à d’autres boulversements?

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- Merci, docteur Heiberg. Je vais commencer parciter le cahier des charges du projet Medicus.

« Le Medicus a pour but de récupérer les donnéesM-A des êtres humains sur Terre. Les données M-Aincluent les pensées, les sensations et les actions desêtres humains. Après le traitement de ses données, leMedicus envoie au gouvernement mondial une liste despersonnes dangereuses pour l’ordre public.

Le Medicus ne s’occupe en aucun cas des personnesciblées. Cela revient au gouvernement qui a la libertéde s’en charger, selon leurs méthodes. La société Suprat-ech n’en est en aucun cas responsable.

Ceci est l’extrême maximum de l’analyse de don-nées qui peut être effectuée sans risques, et le Medicusest spécifiquement limité à cela. Nous ne pouvons pasprédire ce qui résulterait d’une analyse plus poussée desdonnées M-A. Nous employons l’expression « comporte-ment indeterminé d’ordre universel » pour décrire cetteéventualité. »

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- Monsieur Cheng, où voulez-vous en venir? de-manda Pullman.

- Laissez-moi y venir. L’expression « comporte-ment indeterminé d’ordre universel » n’est pas àprendre à la légère. En fait, nous avons une petiteidée de ce que ça implique. Cela signifie que les don-nées M-A, placées sous observation d’un être con-scient, entrainerait potentiellement une décohérencequantique de ces données. Cela ne pose aucun prob-lème pour Medicus qui est un ordinateur, et l’analysedes données qu’il effectue est infime, mais si les don-nées ont bel et bien été volées, les soumettre en uneanalyse résulterait à. . .

- La fin de l’univers? l’interrompit Rita Heibergen riant hystériquement.

- Eh bien, c’est en tous cas un scénario envisage-able, car la bombe de décohérence pourait favoriserle chaos cosmique en boulversant l’entropie naturellede l’univers.

- C’est tout, docteur Cheng?- Je crains que non, Docteur Heiberg. Nous ne

sommes qu’au début de nos réjouissances. Dans12 21


l’éventualité partiellement probable où la bombede décohérence ne perturberait pas la structure del’espace-temps et que l’univers ne s’effondrerait passur lui-même. . . » Il se mit à jaunîr.

« Docteur Cheng? Continuez, s’il-vous-plait, luiordonna Rita. Que se passerait-il?

- Docteur Heiberg, peu de scientifiques à Suprat-ech le savent, mais les données M-A ne sont pas sim-plement stockées selon les méthodes habituelles. . .Elles sont, bien sûr, sauvegardées numériquementpar de simples bits, mais l’information en elle-mêmeest de nature intrinsèquement quantique.

- Ce qui signifie?- Que la récupération des données M-A créé un

lien d’intrication indéféctible entre la donnée elle-même et sa source. Et que la décohérence des don-nées entraînerait, immérédiablement, la décohérencede la source. Concrétement, cela signifie que toutesles actions humaines depuis le lancement de Medicus,c’est à dire environ vingt ans, seraient modifiées dansl’espace-temps de manière absolument aléatoire.

- Cocasse, remarqua le docteur Pullman.13 21


- Cocasse, vous dîtes? Oui, c’est caucasse. Imag-inez un peu. Nous sommes à t1 = t0 + 1s du lance-ment de Medicus, ce qui veut dire qu’il a enregistré ettraité, disons 600 téra-octets de données M-A. C’étaitla moyenne à l’époque. À t0, le docteur Heiberg, quià l’époque était sur Terre, je suppose. . .

- Non, j’étais içi à Hall, en train de fêter le lance-ment de Medicus, répondit-elle.

- Oui, mais cela n’a aucune sorte d’importance,ce n’est qu’un exemple. Le docteur Heiberg, disais-je, à t0, était en train de demander un strudel auxpommes à sa boulangère. Vous êtes allemande, n’est-ce pas?

- Autrichienne. Mais vous pouvez continuer,contrairement à ce qu’on l’ont croit, le strudel estd’origine autrichienne.

- Oui, vous êtes allemande. Admettons main-tenant que la bombe de décohérence explose. Lesdonnées M-A cette action banale seront modifiéesde façon non-déterministe. Il est donc fort proba-ble, que, il y a vingt ans, le docteur Heiberg, n’aiejamais acheté un strudel aux pommes, mais une sim-

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ple baguette de pain. Des questions?- Oui, répondit le docteur Heiberg. Je ne mange

pas de pain, et je déteste les français, comment serait-il possible que j’achète une baguette?

- Excellente question, docteur Heiberg. Il est fortpeu probable que vous eusses aimé encore les strudelsaux pommes, et il est aussi fort peu probable quevous eussiez aimé le pain, il y a vingt ans. Car lesdonnées M-A ne représentent pas uniquement lesactions, mais aussi les pensées, la personnalité et lesgoûts de chaque humain, etc.

- Merci pour votre intervention, docteur Cheng,et pour votre contribution au Medicus. »

Cette fois, les morceaux de cervelle s’étalèrent surle mur. Un homme entra dans la salle.

« Qu’est-ce que vous faîtes, vous? demanda Rita- Je vous en pose des questions? »Elle braqua son pistolet une nouvelle fois pour

tirer, mais elle s’évanouit en tombant par terre.« Messieurs, mesdames.- La formule correcte est « Mesdames, Messieurs »,

rectifia Pullman.15 21


- Oh, vous, vous êtes bien idiot, tout ce que vousavez fait depuis le début de cette nouvelle est de poserdes questions quand bon vous semble, de rectifierles gens, mais vous n’avez jamais fait avancé le débatd’une semoule!

- D’une semelle. . .- Savez-vous qui je suis? demanda-t-il à l’assemblée.

Non? Je suis David Gilman. L’auteur a trouvé debon goût de mélanger « Bowman », le héros de 2001:A space odissey de Clarke et « Gilmour », le guitaristedes Pink Floyd.

- C’est brillant, remarqua Pullman, mais puis-jefaire une autre suggestion, si Monsieur Gilman mele permet?

- Bien entendu, loin de moi de vous priver devotre liberté d’expression. Ça, c’est votre travail, àSupratech.

- Oh, mais vous êtes une créature parfaitementcynique, David. Ce n’est pas l’unique référence del’auteur aux Pink Floyd. Le nom des stations de cettebase lunaire, Head, Hall et Grass en sont une autre.Voyez plutôt les paroles de la chanson Brain Damage:

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The lunatic is on the grass.The lunatic is on the grass.Remembering games and daisy chains

and laughs.Got to keep the loonies on the path.

The lunatic is in the hall.The lunatics are in my hall.The paper holds their folded faces to the

floorAnd every day the paper boy brings

more.

And if the dam breaks open many yearstoo soon

And if there is no room upon the hillAnd if your head explodes with dark

forebodings tooI’ll see you on the dark side of the moon.

The lunatic is in my head.The lunatic is in my head.. . .

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- Perspicace, docteur Pullman, perspicace.- Je vous remercie. Savez-vous ce qui est arrivé à

Rita Heiberg? Elle s’est évanouie pile quand vousêtes entré!

- Non, vous plaisantez?- Non, vraiment, je vous assure.- C’est une histoire à tomber par terre, dîtes-moi!

»Tout le monde se mit à rire. Ils arrêtèrent trente

minutes plus tard, et le silence retomba net dansl’assemblée. Jane Diafen se leva soudainement.

« Monsieur Gilman, qui êtes-vous?- Ça y est, la voilà qui ramène sa fraise, celle-là,

hurla Pullman. »Il saisi le pistolet de Rita Heiberg et tira sur Jane

Diafen.« Laissez, Pullman. Sa question était légitime.

Tout le monde n’a pas la chance de me connaître.Mais tout le monde aura bientôt la malchance dem’avoir connu.

- C’est une énigme?

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- Vous êtes un idiot, Pullman. Ne voyez-vous pasque je vous mène en bateau? C’est moi qui ait piratéle Medicus.

- Oh, encore cette histoire! L’auteur n’a-t-il pasencore compris que personne n’y comprenait rien,de toutes façons! Et puis, je crains que nous nesoyons seuls à présent. Tout le monde est mort.

- Pas tout le monde, Pullman. »Il sortit une télécommande de sa poche et pressa

un bouton. Rita Heiberg se releva. « Quel est le sensde la viiiiiiie? » dit-elle en faisant une moue d’enfantgâtée, puis, elle prit un air d’étonnement, et gifflaviolemment David.

« Si vous préférez que je vous re-désactive, dîtes-letout de suite! dit-il. En attendant, vous feriez mieuxde vous dépêcher de trouver des scientifiques vivantsà réunir autour de cette table, MAINTENANT!

- Dîtes-donc, vous êtes culloté, vous! J’y vais de cepas. »

Elle sortit de la pièce. David Gilman et le DocteurPullman se regardèrent dans les yeux, sans savoirquoi se dire. Pullman ouvrit la bouche et inspira

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pour parler, mais il fut coupé David, qui leva sondoigt en souriant et en haussant les sourcils, la têteinclinée. Il glissa ensuite son doigt jusqu’à ses lèvres,pour lui faire comprendre qu’il devait se taire. Aprèsquelques minutes, Pullman se mit néanmoins à par-ler.

« Alors c’est vous qui. . .- NON! » l’interrompit David. Il pressa un bouton

de sa télécommande, et la tête de Pullman se plantadroit sur la table.

Une heure plus tard, Rita Heiberg avait réuni lesmembres de l’équipe Medicus Two.

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EntractePour cette entracte, je vous propose de répondre auxquestions suivantes et de les retourner à l’auteur:

• Comment David Gilman a-t-il piraté de Medi-cus?

• Le Medicus va-t-il à l’encontre des lois duprincipe anthropique? Du principe en-tropique?

• Cette phrase est-elle fausse?

• Pourquoi rit la vache qui rit?

• Quel est la somme des entiers naturels de 1 à+∞ ?

• P = NP ?

• Et enfin, la question que tout le monde se pose,quand est-ce qu’on mange?

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